L’ancien premier ministre béninois, Lionel Zinsou, a été l’un des invités du président Patrice Talon pour le lancement du vernissage des 26 œuvres d’art le samedi 19 février 2022. A cette occasion, il a apprécié l’exposition et évoqué également ses rapports avec le chef de l’Etat. Lisez ci-dessous, ses propos.
Monsieur le premier ministre, vous êtes à Cotonou, ce que vous voyez aujourd’hui, prouve que le Bénin a bien fait les choses ?
Lionel Zinsou : Bientôt le public béninois va venir par centaine de milliers et il aura bien raison parce que si ce n’était qu’une exposition, elle sera juste techniquement et esthétiquement parfait. C’est comme si on était dans les plus grands musées, à la Foire d’art classique et contemporain. Mais en plus, il y a une âme dans cette exposition. C’est la volonté de toute une génération jeune relayée par le président de la République, relayée par toutes les équipes qui ont travaillé, relayée par les influenceurs, relayée sur les réseaux sociaux de ramener l’histoire, la mémoire et la fierté à travers des œuvres magnifiques. Il y a 200 ans, quand on passait les commandes royales, il y a des œuvres qui datent de la fin du 18ème siècle vers la fin du 19ème siècle. Quand on passait des grandes commandes royales, c’étaient des ateliers d’artistes, qu’on connaît maintenant beaucoup mieux grâce au travail scientifique qui a été fait, mais l’idée géniale, c’est de l’associer à 2022 et stimuler la qualité de leur travail qui est connu maintenant dans beaucoup de musées à l’extérieur du pays. L’idée est de montrer que nos créateurs d’aujourd’hui sont à la hauteur des créateurs du 18ème siècle et du 19ème siècle. Cela, c’est une idée que personne n’a jamais eue. Ce rapprochement est exceptionnel.
Qui vous a invité à cette exposition, c’est le président Talon ou c’est vous-même ?
Je serai venu comme un simple citoyen à l’ouverture des portes dans quelques jours. Cela étant, effectivement, j’ai été précédé par une invitation de la présidence de la République. Mais, vous avez observé qu’il y a un peu toutes les histoires qui se promènent dans les couloirs de l’exposition. Je viens de saluer le président Soglo, donc c’est aussi le signe des pères de la Nation. J’ai évidemment répondu à l’invitation du président de la République. C’est des événements comme cela qui réconcilient la classe politique. Je pense que dans notre pays, il y a une tradition de dialogue. Quand elle se défait, il faut la renouer ou vraiment la tisser. Si c’est sur des valeurs culturelles, si c’est sur la fierté de notre histoire qu’on peut avoir des dialogues, se retrouver dans des événements qui dépassent la vie politique, qui ont un peu une valeur historique pour notre pays, alors, utilisons vraiment cette occasion pour faire ce travail de dialogue et de paix.
Il y a eu un deal politique ?
Le deal, c’est un vocabulaire financier, c’est un vocabulaire d’affaires.
Mais Monsieur Zinsou, vous êtes condamné ?
Vous avez peut être remarqué, en appel j’ai été libéré de corrélation. Donc, je ne me sens pas du tout condamné. L’accusation a été retirée, de ce côté je suis complètement serein.
Vous avez les meilleures relations avec le président Talon?
Le président de la République m’invite à un événement, vous avez peut être remarqué que ma famille était associée à la restitution. Vous savez peut-être que je suis administrateur du musée de Quai Branly à Paris. Donc, j’ai pris une toute petite part pour que la volonté du président de la République s’exécute. On est complètement sur la même ligne. Nous parlons aujourd’hui, de la mémoire et de la fierté du Bénin. Ce sont des valeurs de considération, de fierté, de mémoire et d’histoire de notre pays. J’ai été au sommet de Bruxelles, l’un des chefs d’Etat d’Afrique centrale me dit « Lionel, heureusement que tu vas au Bénin. Cela honore toute l’Afrique. Cet événement dépasse beaucoup les oppositions ».
Source : Frissons Radio