Christian Bankolé, alias Ebi Enabo, baron et vice-président de l’ex-Prd (Parti du renouveau démocratique) actuellement membre de l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau), est placé sous mandat de dépôt avec un certain nombre de personnes à la prison civile d’Abomey-Calavi, depuis quelques jours. Leur procès est prévu pour le 24 octobre 2024 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) sise à Cotonou. Que leur reproche la justice béninoise ?
Un domaine de 264 hectares de la Direction générale des eaux, forêts et chasse sis à Houégbégo/Kraké/arrondissement de Sèmè-Podji dans la Commune de Sèmè-Podji est à l’origine des déboires que subissent actuellement Christian Bankolé et cie. Il y a quelques années, selon les informations, les mis en cause, se réclamant de la collectivité Adjahouto, ont commencé par réclamer la parcelle. Ils soutiennent avec ferme conviction que la terre appartient à leurs ancêtres. En tant qu’héritiers de la collectivité Adjahouto (présumé propriétaire), ils soulignent que ceci leur revient de droit. Pour ce faire, ils ont engagé une procédure judiciaire contre l’État béninois. En première instance comme en appel, Christian Bankolé et Cie ont gagné la bataille judiciaire. En fin de compte, le dossier a été envoyé en cassation. C’est ici que la Cour suprême les a déboutés par la décision n°005/Cj-Df du 09/février 2018, car l’État serait muni d’un titre foncier lui donnant droit de propriété sur le domaine. Non satisfaits, les descendants de la collectivité Adjahouto ont saisi la Cour constitutionnelle pour que le droit soit dit. Dans sa décision n°Dcc 23-010 de février 2023, la Haute juridiction s’est déclarée incompétente, puisque la collectivité Adjahouto a attaqué la décision de la Cour suprême devant elle. Malgré les décisions de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle, Christian Bankolé et Cie de la collectivité Adjahouto ont commencé par morceler et vendre des parcelles sur le domaine. Ces derniers temps, le gouvernement béninois a lancé une opération de récupération de tous les domaines de l’État dans toutes les Communes du Bénin. C’est ainsi qu’une plaque mentionnant que les 264 hectares du domaine en question seraient du domaine public. Quelques jours après, la plaque a disparu. C’est suite à cette disparition que Christian Bankolé et Cie ont été interpellés et gardés sur plainte de l’État en l’occurrence la Direction générale des eaux, forêts et chasse. Ils auraient avoué les faits sous prétexte que c’est leur territoire. Présentés au procureur spécial de la Criet, le principal accusé, Christian Bankolé et Cie ont été placés sous mandat de dépôt à la prison civile d’Abomey-Calavi en attendant leur procès prévu pour octobre prochain.
- T.