Le Bénin fait face à une dégradation progressive des sols. Selon le plan stratégique d’investissement sur la gestion durable des terres au Bénin, 62 % des terres agricoles sont moyennement ou sévèrement dégradées. Au regard de cette situation, la restauration et la protection des sols représentent un défi majeur pour atteindre un développement durable et assurer une sécurité alimentaire.
Au Bénin, plus de 40% des terres agricoles sont dégradées et environ 75000 ha de forêts sont perdus chaque année. Cette perte occasionne une réduction du Pib évaluée à 8% par an. La dégradation des terres se traduit surtout par une régression rapide et à grande échelle du couvert végétal résultant d’une part de la conversion des forêts et des savanes au profit des champs agricoles ou des habitations. Plusieurs analyses de tendances montrent que le Bénin reste vulnérable aux impacts de la dégradation de l’environnement, y compris la dégradation des terres et le changement climatique qui se traduisent par la disparition rapide du couvert végétal, l’appauvrissement des terres agricoles, une baisse significative des rendements agricoles, la perte de biodiversité avec la disparition de plusieurs espèces fauniques et floristiques, l’encombrement et rétrécissement des cours d’eau et des zones humides, des phénomènes d’inondations de plus en plus récurrents et intenses, et l’érosion côtière avec de lourdes pertes pour l’économie et le bien-être social des populations.
Plusieurs analyses de tendances montrent que le Bénin reste vulnérable aux impacts de la dégradation de l’environnement, y compris la dégradation des terres et le changement climatique. Elles se traduisent par la disparition rapide du couvert végétal, l’appauvrissement des terres agricoles, une baisse significative des rendements agricoles, la perte de biodiversité avec la disparition de plusieurs espèces fauniques et floristiques, l’encombrement et rétrécissement des cours d’eau et des zones humides, des phénomènes d’inondations de plus en plus récurrents et intenses, et l’érosion côtière avec de lourdes pertes pour l’économie et le bien-être social des populations.
Plan d’action nationale 2018-2027
Le Bénin nourrit de grandes ambitions en matière de gestion durable des Terres. Les mesures envisagées dans le plan d’actions nationale 2018-2027 devraient permettre la restauration d’au moins 50 % des terres dégradées et limiter à 5 % la perte des terres non dégradées. Le Bénin est attaché à ses ambitions pour la protection des sols. Le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche l’a martelé récemment. Il prône un changement de paradigme basé sur le principe : « Eviter Réduire-Restaurer dans toutes les 5 formes d’utilisation des ressources en terre ». Parce que les défis pressent. « Autrefois considérés comme une ressource infinie qui serait toujours en mesure de nous fournir ses services, les sols nous montrent aujourd’hui qu’ils ont besoin de notre attention pour pouvoir continuer à assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale sans cesse grandissante », a déclaré le ministre Gaston Cossi Dossouhoui. Il a fait référence au plan d’action national sur la gestion durable des terres pour rassurer de la dynamique de restauration envisagée. A travers ce document de politique, le Bénin se fixe prioritairement comme ambitions d’atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à 2030 à travers la restauration d’au moins 50 % des terres dégradées au cours de la période de référence 2000- 2010. Ce qui fait 1,25 million ha. Il s’agira aussi de limiter à 5 %, soit 398 200 ha, la perte des terres non dégradées (forêts et savanes), afin de préserver les écosystèmes terrestres et aquatiques. Le couvert végétal devra être amélioré de 12 %, soit une superficie de 1 364 604 ha.
Corriger le tir
La dégradation des terres au Bénin se manifeste par une expansion des terres agricoles de l’ordre de 5 % depuis 1975. Les producteurs tentent de compenser la baisse de la productivité par l’accroissement des superficies emblavées de l’ordre de 50 000 ha environ par an. Cela conduit à une perte importante du couvert forestier ou végétal du fait de la forte conversion des forêts et autres écosystèmes naturels. Avec la croissance démographique, les besoins des populations en terres agricoles et en habitation augmentent au fil des années. « On estime que deux milliards de personnes dans le monde souffrent d’un manque de micronutriments, connu sous le nom de faim cachée, car il est difficile à détecter. Cette situation n’épargne pas la population béninoise aujourd’hui estimée à 12 millions », a fait savoir Gaston Cossi Dossouhoui. L’espoir repose sur les différentes politiques de restauration en cours. La promotion de l’agriculture écologique et biologique et la vulgarisation des succès connus par des projets de gestion durable des sols, vont accélérer le retour à la fertilité.
Nécessité d’un changement de paradigme
La logique existante du mode de gestion des terres et des différentes modalités induites a montré ses limites. Il importe alors de rechercher et de mettre en œuvre de façon inclusive, des scenarii et modalités de gestion durable des terres. En considérant la hiérarchie des réponses définie par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (Cnulcd) pour engager la gestion durable des terres (Gdt) et neutraliser la dégradation des terres (Ndt), il faudra disposer au niveau local d’une cartographie du statut des terres et de l’état des sols en terme de fertilité/productivité afin de promouvoir et faciliter, à l’échelle des paysages agricoles et agro forestiers, les engagements et investissements des acteurs pour la gestion intégrée desdits paysages en fonction de la hiérarchie suivante : éviter la dégradation sur les terres en bon état ; réduire les processus de dégradation sur les terres déjà affectées ; restaurer les terres dégradées ayant encore un potentiel de restauration Le paradigme de la gestion durable des terres peut être résumé comme suit : « Eviter – Réduire – Restaurer ». La mise en œuvre de la gestion durable des terres permettra une productivité agricole accrue à travers des pratiques agraires d’intensification durables ; la restauration des terres dégradées et le renforcement du capital de base pour la production, en particulier celui des pauvres ; la réduction substantiellement et durablement de la pauvreté rurale ; l’amélioration durable de la sécurité alimentaire; l’évitement de la déforestation et le renforcement du couvert végétal national ; la restauration et le renforcement de la diversité biologique; l’adaptation et la résilience des écosystèmes face aux effets néfastes des changements climatiques et la réduction durable des vulnérabilités, en particulier des plus pauvres, face aux sécheresses et aux inondations ; un accès amélioré à l’énergie à base de biomasse en milieu rural et une contribution durable de l’ordre de 5% par an à la croissance de notre pays avec des impacts tangibles sur la réduction de la pauvreté.
Sergino Lokossou