Sur la cité lacustre de Ganvié, tout semble calme. Nous sommes mardi 31 mars 2020. Les populations sont enfermées dans leur maison et quelques pirogues motorisées viennent parfois rompre le silence qui y règne. « Ils ont dit qu’à partir du lundi 30 mars, les déplacements seront limitées. La population quantité à elle, a cru qu’elle ne devait pas sortir », explique Jonas Zannou , ressortissant de l’arrondissement. Les habitants, encore sous- informés des mesures sanitaires prises dans le but de limiter la propagation du Coronavirus essaient tant bien que mal de s’adapter aux nouvelles mesures du gouvernement. Un petit groupe de personnes, mobilisé sur la terre ferme sous un arbre, suit attentivement une séance de sensibilisation conduite par le chef d’arrondissement, Paul Kéta. Sous leurs yeux, il se lave les mains à l’eau puis au gel. « N’écoutez surtout pas les personnes qui vous disent que l’alcool est la solution. Le seul moyen pour éviter de tomber malade et de mourir, c’est se laver les mains », leur a-t-il conseillé. Selon le chef d’arrondissement, la population commence par comprendre l’importance des mesures sanitaires. « Avant, il y avait de nombreuses personnes qui se regroupaient un peu partout dans la Commune, mais aujourd’hui, il n’y a presque plus personne dans les rues. Les églises ont également été fermées », ajoute-t-il. Tout comme les voitures, les pirogues, utilisées comme moyen de locomotion dans la ville ont aussi été assujetties aux mesures règlementaires concernant le transport en commun. Ainsi donc, les quelques pirogues qui circulent sur l’eau sont à moitié pleins avec au plus trois personnes à bord. Toutefois, les populations de Ganvié sont encore étrangères aux mesures de distanciation. Une situation qui ne perdurera point, selon le chef d’arrondissement, Paul Kéta. En effet, il entend organiser d’autres séances de sensibilisation afin de permettre à la population d’adopter les bons gestes face à la pandémie du Covid-19.