Il est l’un des meilleurs et travailleurs Maires parmi les nombreux élus du Bénin depuis l’avènement de la décentralisation. Et c’est d’ailleurs à cause de son dynamisme et de sa capacité à œuvrer pour le développement local qu’il a été identifié et porté à la tête de la Commune de Cotonou depuis le 7 juin 2020. Plus d’un an déjà qu’on est là, attendant les réformes Atrokpo qui tardent à démarrer.
Plus d’un an de patience. Mais rien encore. Et apparemment, on attendra longtemps encore avant d’être embarqué par les actions du Maire Luc Sètondji Atrokpo. Point n’est besoin de rappeler les qualités de cette personnalité hors pair. Il a fait ses preuves à Bohicon. Il est connu au-delà des frontières béninoises comme un développeur. Il a hissé sa commune natale au rang des plus grandes de sa zone. Aujourd’hui, il est difficile de parler de Bohicon sans évoquer le nom Luc Atrokpo. A la tête de l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb) depuis plusieurs années, l’homme ne cesse d’épater ses pairs qui lui renouvèlent à chaque occasion leur confiance. Mais si à Bohicon et à l’Ancb, Atrokpo a pu dérouler un plan magique de développement, les choses peinent à prendre à Cotonou. Le type de carburant utilisé à Bohicon et à l’Ancb (qui n’est qu’une Institution) semble ne pas être le même à Cotonou. A l’annonce de son positionnement à Cotonou, beaucoup avaient sauté de joie. Parce qu’on connait l’homme. Il n’est pas un débutant. Il connait le boulot. Et sûrement il connait Cotonou aussi. En Février 2021, le Maire a dévoilé son plan de développement pour la ville de Cotonou. Nous sommes presqu’à la fin du mois d’Aout ; soit six mois déjà. Pas encore de bilan palpable, à notre connaissance. Le Président Patrice Talon avait déjà réglé beaucoup de problèmes dans la ville de Cotonou. C’est d’ailleurs pour cela que la période des inondations, au cours de laquelle on voit habituellement la Mairie de Cotonou agir, est passée inaperçue. Depuis plusieurs années déjà, la ville ne travaille plus pour nous. Le Gouvernement fait presque tout. Les axes sur lesquelles le projet asphaltage n’est pas intervenu sont difficilement praticables. Des conduites d’eaux de ruissellement sont à ciel ouvert, attendant des passagers imprudents à avaler. Il a fallu des alertes pour que la Mairie intervienne sur le pont de Fifadji le week-end écoulé. Et pourtant, les taxes sont régulièrement collectées par la Mairie. Dans des écoles publiques de Cotonou, il n’est pas facile pour les écoliers de circuler dans la Cour en temps de pluie. Des salles de classe, au niveau de certaines écoles sont encore en état de délabrement et des rues impraticables. Il est vrai que la Mairie ne peut pas tout faire en un an. Mais il n’est pas mauvais de demander à savoir ce qui est fait en un an de gestion.
Bémol
Luc Atrokpo n’est pas seul. Il est entouré d’une équipe de gens dynamiques. Il ne serait pas normal de lui faire porter le chapeau de la lenteur des réformes à Cotonou. Tous ses adjoints à l’exception d’une seule avaient nourri l’ambition d’être Maire de Cotonou. Aujourd’hui qu’ils ont le privilège d’être au sein de l’exécutif, il est difficile de voir leur efficacité. Ils ont également une part de responsabilité dans le constat amer qui se dégage, un an après leur installation. L’autre situation qui pourrait militer légèrement en faveur du Maire Atrokpo est son état de santé. On se rappelle qu’au lendemain de son installation, sa santé avait pris un coup et il a dû se retirer pendant trois mois pour aller se faire soigner. Mais cela fait exactement onze mois qu’il est là. Est-ce toujours son état de santé qui le ralentit ou bien ses prévisions pour le démarrage des grandes actions dans la ville de Cotonou ne prennent pas en compte l’année 2021 ? Il est seul à avoir la réponse à cette question. Une chose est certaine, les Cotonois veulent le voir. Ils veulent mieux le sentir qu’à Bohicon où il a laissé des traces indélébiles, obligeant aujourd’hui son successeur à foncer à grande vitesse pour ne pas être moins performant. A tous ces aspects qui militent en faveur du Maire, s’ajoute aussi la très grande vision du président de la République pour la ville Cotonou. Dans le Programme d’Actions du Gouvernement en cours d’expiration, Cotonou a eu une part belle des actions de développement. Est-ce cela qui fait que le Maire Atrokpo n’a plus rien trouvé à faire d’éclatant ? Question ouverte.
Défi à relever
Quoi qu’il en soit, Luc Atrokpo a l’obligation de réussir. Il doit marquer sa présence et son passage à la tête de la ville Cotonou. D’abord, parce qu’il est suivi et attendu par son parti de provenance, l’Union progressiste dont il porte le drapeau. Ensuite parce qu’il est d’une génération d’élites qui ont le regard sur lui. Il n’a pas droit à l’erreur et il ne peut pas ne pas poser des actes forts au cours des six ans à passer à la tête de Cotonou. Enfin, il est observé par ses amis et partenaires du même réseau qui l’accompagnent et l’appuient. On a vu comment il a drainé des Etrangers à Bohicon pour des projets de développement. Aujourd’hui, il dirige la plus grande commune du Bénin en termes de développement. Voilà le grand défi à relever. Mais, ce ne serait pas avec un moteur diesel.
Félicien Fangnon