La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) du Bénin a condamné, jeudi 30 mai 2024, 04 détenus de la prison civile d’Akpro-Missérété impliqués dans une affaire d’escroquerie. Selon les faits, l’un des prisonniers est accusé d’avoir escroqué trois autres de ses collègues détenus. Il aurait soutiré des sommes importantes à ses collègues sous prétexte de leur obtenir l’assistance d’avocats ou d’autres aides extérieures.
Le jeudi 30 mai 2024, quatre prisonniers détenus à la prison civile d’Akpro-Missérété ont été condamnés pour une affaire d’escroquerie. Selon les faits, la première victime présumée a affirmé avoir versé 367 000 FCfa au prévenu pour qu’il trouve un avocat, une promesse qui n’a jamais été honorée. La deuxième victime a évoqué une somme de 1 845 000 de FCfa remise pour une promesse similaire. Le prévenu leur aurait assuré avoir des contacts fiables des avocats pour leur défense. Présenté à la barre, l’accusé a nié toutes les accusations, plaidant non coupable. Il a déclaré n’avoir pris aucun franc à la première victime, expliquant seulement qu’il l’avait mis en contact avec une avocate. Après les échanges, l’avocate aurait demandé à étudier le dossier de son camarade avant de lui fixer un montant pour son honoraire. Il n’y avait pas eu de suite, va-t-il affirmer, tout en confiant que le dossier de son collègue serait peut-être compliqué. Il a donc été condamné par la Criet pour faits d’« abus de confiance et blanchiment de capitaux ».
Quid de la deuxième victime ?
En ce qui concerne la deuxième victime présumée, l’accusé a reconnu avoir reçu de l’argent, mais a précisé qu’il s’agissait d’une dette contractée pour des raisons familiales, notamment pour payer les frais de scolarité de ses enfants. « J’ai prêté de l’argent chez lui pour payer la scolarité de mon aîné en terminal et pour sa sœur », a déclaré le prévenu à la barre. En contrepartie à ses dettes, le mis en cause a confié qu’il a offert ses services à son ami en l’aidant à rédiger des mémorandums sur son dossier. Il a justifié que le service couvre une partie de ses dettes. Il a, à cet effet, rejeté l’accusation d’escroquerie et le montant de 1 845 000 de FCfa, tout en admettant devoir encore de l’argent à son collègue. Quant à la troisième victime présumée, elle n’a pas pu effectuer le déplacement pour faire son témoignage en raison de sa santé. Il n’a pas pu faire sa déposition. La Cour a décidé de renvoyer l’affaire au 25 juin 2024 pour poursuivre les débats.
Estelle Vodounnou (Coll)