Une rencontre entre des membres de l’Association des cultivateurs du Bénin et le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, le mercredi 20 septembre 2023, a été pour les hôtes de Gaston Dossouhoui, l’occasion de lui faire des confessions sur la manipulation dont ils ont fait l’objet en vue de faire échec à la campagne agricole 2023-2024. Une énième manœuvre abjecte d’acteurs politiques visiblement en panne de stratégie face aux nombreux succès du pouvoir.
La politique politicienne continue de résister au vent des réformes mises en œuvre pour assainir le paysage. En dépit des efforts fournis depuis quelques années pour nettoyer l’écurie, la rouerie continue de s’inviter dans l’animation de la vie politique. Quand bien même il est souvent dit que tous les coups sont permis en politique, il n’en demeure pas moins qu’on se doit de se fendre d’un minimum d’objectivité et de vertu dans les pratiques relevant du combat politique. Malheureusement, des moyens astucieux et souvent déloyaux sont employés par des acteurs politiques pour parvenir à des fins plutôt odieuses. Le dernier cas en date est celui révélé par des membres de l’Association des cultivateurs du Bénin à l’occasion de l’audience que leur a accordé, le mercredi 20 septembre 2023, le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. La rencontre, prétendument destinée à explorer les raisons de la baisse de la production pour le compte de la campagne agricole en cours, s’est plutôt muée en une séance de confession et de mea culpa. Les producteurs ont fait des confidences aux ministres relativement à des manipulations de bas étage dont ils ont fait l’objet de la part de certains acteurs politiques visiblement en panne d’inspiration et de stratégie de combat politique. Obnubilés par le vil dessein d’infléchir la dynamique de percées enregistrées au plan agricole depuis quelques années, ces apprentis politiques ont décidé de rendre impopulaire le pouvoir de Cotonou et son chef, le président Patrice Talon. Pour y parvenir, ils n’ont trouvé autre moyen que de dissuader les producteurs de ne pas produire pour le compte de la campagne agricole. C’est du moins ce qu’ont confié les concernés eux-mêmes à l’autorité ministérielle. « Nous avons fait du tort à son Excellence, le président de la République, Patrice Talon. Effectivement, nous avions demandé aux producteurs de ne pas produire pour cette campagne agricole. Nous ne pouvons le nier. Mais en le disant, ce n’est pas au président Talon que nous avons fait du mal. C’est à nous-mêmes », a confié, avec un brin de remord, le porte-parole de l’association des cultivateurs. Et de poursuivre sa confessions en quémandant le pardon du chef de l’Etat. « Par la voix du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, nous voudrions demander pardon au chef de l’Etat. Nous vous prions de dire ce pardon au chef de l’Etat. Notre Association est apolitique. Notre Association milite pour de meilleures productions agricoles sur l’ensemble du territoire national, puisqu’elle représente tous les agriculteurs béninois. La campagne prochaine, nous allons parcourir tous les hameaux pour que tout le monde cultive le coton et les autres cultures. Faites-le pour nous auprès du président de la République», ont laissé entendre les membres de la délégation.
Les ennemis du peuple mis à nu
Ces confidences qui font froid dans le dos, sont assez évocatrices de la vacuité intellectuelle et mentale de certains acteurs politiques qui sont en panne d’arguments face aux prouesses du régime. Sinon comment comprendre, qu’on transpose le débat politique sur un terrain aussi sensible ? A qui profiterait un éventuel échec de la campagne agricole sinon d’abord aux producteurs eux-mêmes? Comment des acteurs politiques qui se disent proches du peuple et prétendent appréhender leurs difficultés peuvent s’illustrer dans un tel complot ? Pourquoi surfer sur l’ignorance des paysans pour leur vendre une telle illusion ? Ce sont là autant de questions qu’on se doit de poser et dont les réponses devraient amener les populations à un discernement objectif pour savoir là où se situent leurs intérêts et qui en sont les vrais garants.
Gabin Goubiyi