Alors que l’option d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Niger continue de susciter des débats au sein de l’opinion, l’organisation régionale n’entend pas la ranger au placard. C’est du moins ce qu’a confié le président sénégalais Macky Sall, dans une interview accordée à Rfi et France 24 à New York, à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Onu.
La Cedeao n’a pas croisé les bras dans sa quête d’issue à la crise politique née du coup d’Etat perpétré au Niger le 26 juillet 2023. C’est ce qu’a confié le président sénégalais à Rfi et France 24 en marge de l’Assemblée générale de l’Onu qui se tient à New-York. Macky Sall a notamment déclaré qu’il y a des discussions « underground » qui se mènent avec la junte au pouvoir en vue de parvenir à un retour à l’ordre constitutionnel. Pour l’heure, a laissé entendre le président sénégalais, « c’est le président de la Cédéao, Bola Tinubu, qui a en charge le dossier en tant que président en exercice. Il a déjà envoyé des émissaires. Donc, moi, j’attends qu’il nous informe des résultats de ces différentes démarches pour que nous puissions apprécier et adopter une position commune. » Il va sans dire que le Nigéria a pris le lead pour mener les discussions aux fins de trouver une solution par la voie diplomatique. Macky Sall dit espérer que ces discussions aboutissent afin de parvenir à une sortie pacifique de crise. Autrement, poursuit-il : « On ne peut pas continuer à laisser un président élu (Mohamed Bazoum Ndlr) être fait prisonnier chez lui ». A la question de savoir si l’option militaire reste toujours sur la table de l’organisation communautaire, le président sénégalais a répondu par l’affirmative. Il a cependant nuancé en indiquant que « cette dernière option militaire ne saurait être faite que lorsque véritablement toutes les pistes auraient été épuisées et que, surtout, le pays qui est la nation cadre dans ce cas, qu’est le Nigeria frontalier, lorsqu’il jouera son rôle dans cette option, les autres pays sont tout à fait prêts pour jouer leur partition. L’option est sur la table. Maintenant, quand est-ce qu’elle se fera ? Ça, je ne le sais pas encore », a déclaré Macky Sall.
G. G