Les marchés urbains et régionaux concoctés par le président de la République du Bénin, Patrice Talon, s’inscrivent dans la dynamique de l’équilibre du développement et l’économie des villes. Ayant pour ancrage, le déménagement définitif du marché Dantokpa pour des activités commerciales modernes, le programme a contaminé les autres villes.
Le marché Dantokpa restera toujours en place? C’est la question des bonnes dames de ce grand marché du Bénin aux personnes un peu moins ou éclairées du déroulement du Programme d’actions du gouvernement (Pag). « Pour l’instant, il (le marché Dantokpa Ndrl) restera là. Mais après cela partira. Quand nous serons sur le programme des marchés, je vous expliquerai comment sera organisé le départ. Mais pour le moment, le marché restera jusqu’à l’organisation de son départ. Vous savez, le président Talon a dit qu’aucun marché ne sera déplacé tant que le dernier usager ne trouve une nouvelle place dans le nouveau marché ou espace qui doit l’accueillir. Donc cette berge, en plus de la clôture grillagée et de la voirie qui va la longer, nous avons positionné des bacs pour permettre aux usagers du marché de ne plus aller jeter les ordures dans la lagune. Il faut dire que ces bacs sont relevés quotidiennement pour empêcher leur saturation », a expliqué le ministre en charge du Cadre de Vie José Didier Tonato en 2020. Si le marché Dantokpa sera délocalisé, comment les activités commerciales seront réparties sur le territoire national sans grand handicap aux usagers. Cette préoccupation qui fait que parfois certains sont tentés de douter de l’effectivité de la délocalisation relève de la non- maîtrise de la contenance du programme. « C’est un programme qui débouche sur le déménagement définitif du marché Dantokpa. Mais avant, vous savez, le marché Dantokpa a du gros, du semi-gros, du détail. Nous y avons du commerce noble et consorts. Et c’est pour ça qu’on a un programme en 3 parties : première partie : la rénovation des marchés urbains. Actuellement à Cotonou, nous avons lancé 9 marchés qui sont en cours de construction, pour lesquels nous avons pratiquement multiplié par 1 fois ½ voire plus d’1 fois ½ leurs capacités d’accueil ; et ceux qui font le détail à Dantokpa vont être accueillis par ces marchés-là ; le 2ème pan, c’est le marché de gros d’Akassato que nous avons appelé la plateforme agroalimentaire du Grand Nokoué. Ce sera le marché de gros le plus moderne de toute notre sous-région. L’appel d’offres est déjà lancé pour ceux qui suivent ça ; et normalement, au bout de 90 jours, le chantier démarre pour 12 mois. Pourquoi 12 mois ? Parce que c’est une super structure légère, c’est une plateforme béton, ensuite le marché de gros est comme un kit qu’on vient monter dessus. Ça veut dire que d’ici à la fin de l’année 2021, nous aurons notre marché de gros; et enfin la construction d’un mall et d’une galerie commerciale sur l’esplanade du stade Général Mathieu Kérékou pour accommoder le commerce moderne et le commerce noble concernant les cosmétiques, les bijoux et les textiles. Tout cela est lancé, et c’est quand ces projets seront terminés que le déménagement sera fait, et enfin l’aménagement de la berge et de tout ce qui occupe aujourd’hui la place Dantokpa va se faire », a détaillé le numéro 1 du Cadre de vie au Bénin.
Les autres marchés
A suivre le ministre José Tonato, le programme de construction des marchés suit son cours. Il impacte également d’autres villes puisque nous avons 20 marchés. Il y a cinq marchés régionaux. Vous avez dit-il, Azovè, Houègbo, Glazoué, Porto-Novo, Abomey et consorts. Il y a un marché à Parakou aussi parce que l’activité économique, ce n’est pas que Cotonou. C’est tout le territoire national. Ce programme a été comparé à celui des logements sociaux pour montrer que ce n’est pas Cotonou seule qui bénéficie des marchés modernes. «Il en est de même pour le programme de logements qui est un programme jamais mis auparavant en œuvre au Bénin. Je l’ai dit : de 1960 à 2016, on n’a pas construit plus de 3.000 logements au Bénin. Aujourd’hui, nous avons lancé un programme de 20.000 logements. Nous avons bouclé le financement pour les 12.000 logements qui sont sur le site de Ouèdo. C’est une véritable ville nouvelle, une ville aux normes écologiques qui va s’implanter à Ouèdo. La viabilisation primaire est presque terminée. La viabilisation secondaire et tertiaire est en cours. Les premiers lots de 3.000 logements sont déjà passés, et le chantier a commencé. La base-vie est presque terminée également ; et par lots de 3.000, les appels d’offres sont déjà préparés pour être lancés. En plus de ça, nous démarrons en même temps les sites de Porto-Novo et de Parakou. Et enfin, nous finirons par les autres centres. Donc, le programme de logements aussi qui est un programme qu’accompagnent un financement innovant et un mode d’accès innovant, c’est le seul programme en Afrique où vous n’aurez pas besoin d’un apport initial pour entrer. Vous rentrez dedans, vous commencez à payer un loyer comme si vous louez chez quelqu’un. Au bout de 15 ans, vous êtes propriétaire de la maison», a-t-il laissé entendre.
Le niveau des marchés en 2022
Lors du bilan An 1 du régime Talon 2 amorcé en 2021, le ministre José Tonato a fait le point du niveau d’exécution des travaux relatifs aux marchés. «Avec des nuances, nous avançons résolument. On se donne donc tous les moyens pour que, même quand il y a des difficultés, on puisse trouver les solutions durables qu’il faut», a-t-il précisé tout en faisant une mise au point: «Si vous permettez, avant de répondre de façon plus précise à la question de ce qui se passe à l’intérieur, permettez-moi de relever la pertinence de cet investissement. Je l’ai déjà expérimenté sur le terrain par le dernier tour que j’ai fait quand je suis arrivé à Cadjèhoun qui est le plus petit marché et que j’ai vu la joie, l’explosion difficile à contenir des femmes de ce marché. J’ai compris que le président Talon avait bien vu le rôle que jouent les marchés urbains dans la structuration du développement urbain et surtout dans l’économie de la ville. Ce sont des équipements de rencontre, de commerce. Les gens se rencontrent pour ce qu’ils viennent vendre ou acheter. C’est des points de régulation de l’échange à l’intérieur comme vis-à-vis de l’extérieur du pays ; et là, nous avons touché un point emblématique.»
«Selon la dévolution de ma mission dans la spécialité de construction tel que le président l’a fixée, c’est ce que nous sommes en train de faire, et avec les utilisateurs, dimensionner l’infrastructure la plus optimale pour régler les problèmes. Je dirai que sur les neuf (09) marchés, nous avons relevé environ 1700 places, sur les neuf (09) en construction aujourd’hui, c’est plus de 6000 mille places. Cela veut dire que nous avons vraiment anticipé sur le développement, anticipé sur un certain nombre d’infrastructures qui seront déplacées bientôt de l’agglomération de Cotonou comme le marché Dantokpa où nous sommes en train de construire le marché de gros, où la galerie marchande du stade de l’amitié va commencer avec des places pour le commerce noble (bijoux, tissus, textiles, cosmétiques…). C’est une intervention fondamentalement au cœur de l’aménagement du territoire national qui se passe et que je suis fier de porter. Avec une infrastructure qui va durer et traverser le temps. J’ai parlé de près de 6000 places, la première phase des 20 marchés, c’est 89 milliards de francs CFA et ça se passe assez bien sur Cotonou, le lot 1. C’est vrai que sur le lot 2 qui concerne 6 marchés, les 2 marchés de Porto-Novo (Ouando et Ahouangbo), Houndjro d’Abomey, le marché de Cococodji, Guéma de Parakou et de Djougou, l’entreprise a été défaillante. Ayant vu que le rythme n’évoluait pas comme nous l’avons voulu, nous sommes entrés rapidement dans une démarche d’audit et nous avons arrêté les dégâts. Autorisés par la direction nationale des marchés publics, nous avons mis l’entreprise en régie, de façon à ce qu’avec les équipes mobilisées, nous puissions nous-mêmes terminer ce projet. Je peux vous assurer que les ressources ont été sauvegardées pour assurer la bonne finition desdits marchés», a fait ressortir le ministre en charge du Cadre de Vie.
La promesse d’accélérer les marchés en retard
« Nous relançons maintenant les marchés puisque sur les 6 marchés dont je parle, 4 ont déjà démarré et les deux autres vont démarrer très vite parce qu’il faut faire le point des commandes. Vous savez, dans ces marchés, il y a des élévateurs de charges, des chambres froides, une garderie, une infirmerie, un coin gestion des déchets, une administration ; beaucoup d’équipements qui viennent de l’extérieur, toute la charpente est commandée à l’extérieur, de même que la couverture… Nous relançons maintenant les marchés puisque sur les 6 marchés dont je parle, 4 ont déjà démarré et les deux autres vont démarrer très vite parce qu’il faut faire le point des commandes. Vous savez, dans ces marchés, il y a des élévateurs de charges, des chambres froides, une garderie, une infirmerie, un coin gestion des déchets, une administration ; beaucoup d’équipements qui viennent de l’extérieur, toute la charpente est commandée à l’extérieur, de même que la couverture… Quand nous avons récupéré ces marchés, nous avons fait le point financier, le point des commandes et nous avons relancé toutes les commandes. Nous avons pris un bureau spécialisé, celui d’ailleurs qui nous a aidés à faire l’audit pour faire la mission de contrôle de façon à pouvoir finir ces marchés. Cotonou, nous démarrons les constats d’achèvement courant juin. Ça veut dire qu’avant septembre, nous avons fini. Nous démarrons sur les autres qui sont en retard à la fin de l’année. Ce décalage nous amène en novembre- décembre pour finir les marchés du lot 2. Il y a aussi les marchés régionaux de Natitingou, de Azovè, Glazoué, Houègbo et Pahou. Cependant, Pahou est mis en régie comme le lot 2 à cause d’un problème. Nous sommes dans une gestion proactive, nous faisons face aux difficultés qu’il y a avec responsabilité, et aujourd’hui, nous sommes déjà à l’étude pour lancer la phase 2 où seize marchés sont programmés. Parmi les 16 marchés, il y a une bonne moitié qui constitue le produit d’une décision, d’une conclusion des constats, des demandes faites lors de la tournée de reddition de compte que le Chef de l’Etat a eu à faire sur le terrain. Et là où c’est objectivement justifié, nous avons dû modifier la liste de ces marchés pour intégrer les préoccupations des populations pour être à jour. Nous travaillons dans une programmation dynamique, actualisable tous les jours, et dans le troisième trimestre de cette année 2022) nous lancerons la deuxième phase des marchés urbains », décrit José Tonato avec des promesses.
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