« Il faut au préalable souligner que c’est une satisfaction morale de finir définitivement avec cette histoire qui a commencé depuis un moment. On s’est battu du mieux qu’on pouvait pour démontrer au procureur spécial que ses arguments et procédures ne tenaient pas. Sur le fond, il n’y a pas d’élément constitutif. Mais à la Criet, ils ont une procédure, ils ont leur démarche. Je n’ai jamais entendu parler d’infractions de proximité. Le professeur a été condamné tout simplement parce que le ministère public, le procureur spécial et ses substituts ont décidé qu’il est parent ou proche de Monsieur Houédanou, qu’il n’a vu qu’une seule fois. Il ne le connait pas. Celui qui n’a orienté vers le professeur, il est décédé. Donc, ils n’ont jamais eu personnellement de contact. Sur la base de cela, le procureur spécial a argumenté et la condamnation repose uniquement sur les déclarations des accusés, c’est-à-dire depuis le premier jour jusqu’à la date de condamnation, aucun élément nouveau n’est apparu. Lors de l’instruction, aucune autre information particulière n’est venue concrétiser ou illustrer la culpabilité de Joël Aïvo. Vous allez constater ce qui est miraculeux, que Monsieur Alain Gnonlonfoun a été acquitté, ce qui est une demi-victoire. Mais c’est ce dernier qui était mis en avant, placé comme l’élément ayant de liens supposés avec tous ceux qui gravitaient autour du professeur.
C’est extraordinaire, ce qui a été décidé. Le professeur a été arrêté le 15 avril 2021. Alain Gnonlonfoun, son comptable, le même jour ou le lendemain. Mais un supposé infirmier militaire qui travaille à l’Hôpital d’instruction des armées et un ancien militaire qui aurait quitté l’Armée il y a plus de 10 ans, ce sont eux qui ont fomenté un supposé coup pour escroquer Monsieur Houédanou. Mais on a pu les arrêter à temps. Gilbert Zinsou et Houédanou, jusqu’à ce jour sont dans la nature. A titre personnel, je peux penser que c’est un montage. On a envoyé ces deux individus dans le cercle du professeur Aïvo pour maîtriser ses mouvements. On attend la suite. En tant que professionnel de droit exerçant en France, je ne sais pas si on peut condamner sur des déclarations. Je n’ai nullement envie de venir assister à des tragi-comédies de ce genre. Nous sommes un pays démocratique. C’est un bras armé pour éliminer tous les potentiels candidats aux élections futures. J’en suis convaincu à 1000%. 10 ans de condamnation, c’est le temps pour finir le second mandat en cours et le temps pour choisir le dauphin. Comme cela, on l’aura mis à l’abri. Vous constatez qu’il y a une méchanceté dans le cœur des Béninois qui pousse à l’extrême. Avec cette décision, j’ose espérer que les musulmans, les pasteurs qui après avoir commis des péchés font des dons, ou construisent des mosquées ou des pasteurs qui reçoivent des dons de leurs fidèles, auront désormais la possibilité de vérifier si ces donateurs sont à jour avec le fisc.
Par rapport à l’appel, nous allons réfléchir. La décision est toute fraîche. Nous avons un collectif. Nous allons nous réunir pour apprécier et voir ce qui est possible de faire. Je ne peux pas dévoiler personnellement ce qu’on a prévu. On verra bien ce que le collectif va décider ».