Le Togo est sous le choc après l’attaque terroriste barbare dont le poste de Kpinkankandi a été victime dans la nuit du 10 au 11 mai 2022. Le président Patrice Talon, dans un communiqué, a compati à la douleur du peuple togolais et offert sa disponibilité pour une action concertée.
« J’ai appris avec consternation l’attaque terroriste perpétrée dans la nuit du 10 au 11 mai 2022, à Kpinkankandi, qui a occasionné plusieurs pertes en vies humaines et des blessés au sein des Forces de défense et de sécurité togolaises ».Ce sont les mots adressés par le président Patrice Talon au peuple togolais après une attaque terroriste mardi. Comme le Bénin, il y a quelques semaines, le Togo a essuyé une attaque terroriste dans la nuit du mardi 10 mai 2022 au mercredi 11. C’est le poste de sécurité de Kpinkankandi, dans la région des savanes, à la frontière avec le Burkina Faso qui a été pris d’assaut par les terroristes. Le bilan provisoire serait de 08 soldats tombés, 13 blessés, 01 véhicule blindé type Mamba endommagé, 01 jeep brûlée et 01 arme d’appui 12.7 emportée. D’après le site de Radio motaog, ils étaient une soixantaine sur des motos à attaquer les forces de défense et de sécurité togolaise selon leurs premières sources. Les échanges de tirs ont duré des heures avant qu’ils ne prennent le contrôle de la base. Face à l’ampleur du drame et sa soudaineté, la présidence du Bénin, notamment le chef de l’Etat Patrice Talon, n’a pas tardé à réagir et à soutenir le peuple frère du Togo. « Cette nouvelle attaque appelle une fois encore notre action collective. À cet égard, je réitère ma disponibilité à œuvrer avec tous mes pairs pour lutter efficacement contre l’expansion du terrorisme dans notre sous-région », écrit le communiqué condamnant cette action terroriste.
En cette circonstance douloureuse, poursuit le document de La Marina, « Je voudrais condamner fermement ces actes et exprimer mes sincères condoléances ainsi que mes sentiments de solidarité au Président Faure, aux membres des familles éplorées ainsi qu’au Peuple frère du Togo, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés ». L’offre de la disponibilité de Patrice Talon, peut-être analysée comme une prise de conscience de la part des autorités, que l’hydre terroriste qui n’arrête plus d’étendre ses tentacules en Afrique subsaharienne, ne peut efficacement être combattue par une mutualisation des forces militaires, autant que des renseignements stratégiques. Depuis la fin de l’année 2021, la région Centre-Est du Burkina Faso et notamment la province du Koulpélogo subissent des violences terroristes, qui ont fini par déborder sur le Togo. Ainsi, c’est la 2ème attaque terroriste que subit la région en six mois. Une première, dans la localité de Sanloanga, début novembre, avait été repoussée. Le Bénin a déjà été frappé plusieurs fois à sa frontière avec le Burkina, en février et en avril. « Cette attaque est un message », explique Mahamoudou Sawadogo, chercheur sur les questions de l’extrémisme et de la radicalisation au Sahel. Car le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans s’est installé dans la région. Ce groupe s’appuie notamment sur tout un réseau de trafics en tout genre. Avec le Burkina Faso comme base arrière, le Jnim tente ainsi de rayonner sur le Bénin et le Togo. Dans un rapport publié en février, l’Institut français des relations internationales s’interroge sur la possibilité pour les pays côtiers de devenir une « nouvelle terre d’expansion pour les groupes terroristes ».
Jean-Paul Mahugnon