La chapelle notre dame des douleurs de l’aumônerie des malades de l’archidiocèse de Cotonou sise au Centre national hospitalier Hubert Koutoukou Maga, a accueilli la célébration eucharistique pour le repos de l’âme du père Pierre Legendre (Ppl). Il a achevé sereinement son parcours terrestre dans l’après-midi du mardi 08 novembre 2022, à la maison de retraite de la Société des missions africaines de Monferrier en France. C’était le samedi 19 novembre 2022, en présence de Marius Elégbédé, Jean Amoni, Rigobert Saïzonou, Orphise Gnacadja, Jean Zinsou, Ida Dagba, Laurent Zinsou, Archille Lanviwanou des amis et connaissances.
Mardi 08 novembre 2022, une nuit molle vient de recouvrir la terre. Dans la case d’une veuve, une voix lugubre du tambour sacré se fit entendre. Dans la forêt, un grand baobab vient de tomber. Enfants de Dieu, un malheur vient de faire irruption dans votre concession. Le père Pierre Legendre a rejoint la maison du Père à 90 ans. La nouvelle prit le chemin des maisons, par les coups de fil, par whatsapp. Surprise. Désolation. Consternation. Témoignage. Homme de vision et de détermination, Ppl atterrit au Dahomey aujourd’hui Bénin le 26 août 1960 comme professeur de dogme au séminaire Saint Gall de Ouidah, directeur du centre catéchétique de Ouidah, entre autres, parti, avant de revenir 10 ans après comme aumônier des groupes de prière et de la jeunesse de l’archidiocèse de Cotonou. Nous, sommes en 1983. En effet, Monseigneur de Souza nomme le père Legendre aumônier des groupes de prière de l’archidiocèse de Cotonou. Une ferveur religieuse à nulle autre pareille a embrasé la ville pourtant sous le règne de la révolution et du gouvernement militaro-marxiste. Les grands groupes comme la Communauté Fraternelle Emmanuel, le Renouveau Charismatique Catholique, la Communauté de Jeunes « Feu Nouveau », les Fifaton, les Guides, les Scout, la Jeunesse ouvrière chrétienne et autres vont connaître un éveil au niveau de la foi due aux formations diverses entreprises par Ppl.
Un exemple de vie consacrée et sacrifiée
Des sessions, week-ends de formation, retraites, sous la férule de Ppl, sont organisés pour aider le peuple de Dieu à découvrir Jésus pour mieux l’aimer et pour mieux le servir.
Les « Feu nouveau » se souviennent des camps mission dans les villages de première évangélisation soutenus par les papas et les mamans de la Cfe ainsi que les journées trimestrielles. Plus tard, ce sera la marche de l’exode et les Cité du monde nouveau.
Les Pelé-Jeunes organisés par la Coordination générale des jeunes rassembleront de plus en plus de jeunes au pied de Notre Dame d’Arigbo à Dassa dans des moments de prière, d’adoration et de retraites aux flambeaux très animés avec des groupes de procession venant de différents points de Dassa.
Puis vinrent les Écoles de la foi, de la prière et de la vie pour un approfondissement de la foi des jeunes dans la christologie, la connaissance de l’Église, de la Vierge Marie, les relations garçons-filles amitié et mariage. Des ateliers de formation pratique : prise de parole en public, présentation d’une veillée, d’une célébration, décoration… La formation permanente des laïcs au Cp6. Ce dernier a été un creuset de réflexion, un adjuvant important dans le changement démocratique intervenu au Bénin.
Ppl, c’est le pasteur au milieu de son peuple, de son troupeau. Il était partout et pour tout le temps avec nous, vivant dans les mêmes conditions que nous. Un homme de vision, d’engagement, de sacrifice, de don de soi de générosité infinie. C’était le papa attentif à ses enfants, tendant une main secourable aux plus fragiles, au plus nécessiteux. Aussi, a-t-il assuré la scolarité, les frais de formation en apprentissage et d’études à l’extérieur à nombre de jeunes.
Ppl, fils unique
« Mais comment un prêtre, fils unique a pu donner tant d’amour dans vie. Comment il fait dans notre monde d’aujourd’hui où l’amour que les prêtres peuvent donner peut être perverti, pour donner tant d’amour pour avoir tant d’enfants », se demandait Marius Elégbédé.
« Une moisson abondante. Les fruits ont porté la promesse des fleurs, des fruits de bonne qualité, de différentes couleurs, de différents arômes: des vocations sacerdotales, des prêtres à ne point dénombrer, des évêques à ne point citer, des religieuses à foison, des laïcs engagés en veux-tu, en voilà, des mariages de jeunes en nombre exponentiel à une période où ce sacrement était entouré de beaucoup de mythes », a martelé Jean Amoni, premier responsable de la coordination des jeunes de l’archidiocèse de Cotonou de 1985-1993.
Père Legendre, dors en paix, vas retrouver Mgr de Souza, Claude Templé et Rose-Marie Boulier, Gladys Ayatodé, Gilbert Nounagnon…
Lonny Euloge Atindogbé
(Coll)