Face aux cas d’arnaque relatifs à la microfinance, plus précisément au microcrédit Alafia, notés ces derniers temps, le Directeur général du Fonds national de la microfinance (Fnm), Louis Biao, et le Directeur de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), Abdou Rafiou Bello, sont montés au créneau le mardi 21 mars 2023. A la faveur d’une déclaration de presse conjointe, ils ont alerté l’opinion publique sur la situation.
Plusieurs cas d’arnaque relatifs au microcrédit Alafia sont signalés depuis un certain temps au Bénin. Le gouvernement à travers ses services compétents, a mis la main sur certains auteurs de ces actes malveillants. Pour attirer l’attention des populations sur ce fait et les inviter à la vigilance, une déclaration de presse a été organisée le mardi 21 mars 2023 à Cotonou par le Fonds national de la microfinance (Fnm) et l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), deux structures sous-tutelle des ministères des Affaires sociales et de la microfinance et de l’Economie et des finances. Dans un premier temps, c’est le Directeur général du Fnm, qui s’est adressé aux professionnels des médias. Tout en rappelant les cas d’arnaque relatifs aux services de la microfinance observés notamment au microcrédit Alafia, Louis Biao a fait remarquer que certaines personnes impliquées dans ces cas d’arnaque sont déjà en prison et répondront de leurs actes devant la justice. Il a par ailleurs cité les 14 Systèmes financiers décentralisés agréés, partenaires, sélectionnés pour la mise en œuvre du Microcrédit Alafia.
Un numéro vert pour dénoncer les indélicats
Pour finir, le numéro 1 du Fnm a fait le point de la mise en œuvre du microcrédit Alafia au Bénin. A la date du 17 mars 2023, c’est plus de 22 079 144 985 de FCfa qui ont été décaissés à 423 770 bénéficiaires de microcrédit Alafia, sur toute l’étendue du territoire national. L’opération se déroule donc bien. Louis Biao n’a pas manqué de rappeler les conditions à remplir pour bénéficier du microcrédit Alafia et d’inviter les populations à la vigilance et à signaler toute tentative d’escroquerie à la Direction générale du Fnm au 21 30 05 18 ou en appelant gratuitement le numéro vert 7320.
L’appel à la responsabilité du Dg Anssfd
Quant au Directeur général de l’Agence nationale de surveillance des systèmes financiers décentralisés (Anssfd), Abdou Rafiou Bello, il a appelé les Béninois à la responsabilité. Pour lui, les pouvoirs publics feront ce qu’ils peuvent, mais c’est d’abord à la population d’être vigilante. « C’est le lieu pour moi d’appeler à la responsabilité de nos concitoyens. Les pouvoirs publics feront ce qu’ils peuvent, mais c’est d’abord elles qui doivent être vigilantes. Il n’y a aucune initiative qui permet d’avoir des gains mirobolants », a-t-il déclaré. Lire ci-dessous, l’intégralité des déclarations de presse des Dg Fnm et Anssfd.
Léonce Adjévi
Déclaration de presse du du Dg Fnm
Depuis quelques temps, il nous est signalé des cas d’arnaques relatifs aux services de microfinance, notamment le microcrédit Alafia. Il s’agit de personnes malintentionnées et parfois de structures illégales se faisant passer pour des intermédiaires du Fonds national de la microfinance (Fnm) et qui proposent aux femmes contre paiement de frais exorbitants de dossiers, des services d’octroi de microcrédit Alafia.
Le récent cas est celui de « Consolat-Bénin » qui a mis en place un système de collecte d’épargne du public dans le but d’octroyer à sa clientèle, un appui financier expérimental (allant de 200.000 FCfa à 5.000.000 FCfa) et le Microcrédit Alafia (allant de 50.000 FCfa à 100.000 FCfa).
Le ministère en charge de la microfinance, à travers le Fonds national de la microfinance (Fnm), grâce à son dispositif d’alerte et le soutien de la Police républicaine avait déjà mis la main sur certaines personnes impliquées qui répondront de leurs actes devant la justice.
Madame le ministre des Affaires sociales et de la microfinance tient à préciser qu’il n’y a pas d’intermédiaires autres que les seuls Systèmes financiers décentralisés agréés, partenaires sélectionnés pour la mise en œuvre du Microcrédit Alafia, que sont : Alide, Padme, Finadev, Pebco-Bethesda, Sia N’Son, Le Défi, Modec, Msfp, Mdb, Iamd-Microfinance, Comuba, Africa-Finances, Cesca, Cfad.
Par ailleurs, le Fnm rappelle que les conditions pour bénéficier du « Microcrédit Alafia » sont les suivantes :
– avoir une pièce d’identité : Carte d’identité nationale ou Certificat d’identification personnelle (Cip) ;
– avoir un compte Mtn mobile Money ou Moov Money enregistré au nom du bénéficiaire ;
– être membre d’un groupe de caution solidaire (groupe de 03 ou 05 personnes).
Le montant des crédits octroyés par bénéficiaire est compris entre 30 000 et 100 000 Francs Cfa au maximum. En dehors des frais de dossiers et de formation s’élevant à 400 Francs Cfa et des frais d’assurance compris entre 360, 600 et 1200 Francs Cfa pour les crédits respectifs de 30.000, 50.000 et 100.000 Francs Cfa, plus aucun frais n’est exigé.
Par conséquent, le Fnm invite le public à la vigilance et à signaler toute tentative d’escroquerie à la Direction Générale du Fnm au 21 30 05 18 ou en appelant gratuitement le numéro vert 7320.
Fait à Cotonou, le 21 mars 2023
La Direction générale du Fonds national
de la microfinance
Déclaration du Dg Anssfd
Au-delà du microcrédit Alafia, il s’agit d’une initiative illégale de collecte de l’épargne de nos concitoyens. Et comme vous le savez, le ministre d’Etat, chargé de l’Economie et des finances a engagé une lutte sans faille contre toutes ces initiatives visant à spolier nos paisibles citoyens. Au niveau de l’Agence nationale de surveillances des Systèmes financiers décentralisés, nous avons mis en place un dispositif d’alerte qui permet de détecter ce genre de structures.
Dans le cas de Consolat-Bénin, nous avions également l’information ; nous avions documenté le processus et de concert avec le Fnm, le dossier a été transmis aux juridictions compétentes.
C’est le lieu pour moi d’appeler une fois encore à la responsabilité de nos concitoyens. Les pouvoirs publics joueront leur partition ; mais c’est d’abord eux qui doivent être vigilants. Nous l’avons dit maintes fois : il n’y a aucune initiative qui permet d’avoir des gains mirobolants. C’est vrai qu’il y a un besoin de placement de produits ; un besoin de placement d’épargnes. Mais pour ces besoins, il faut s’adresser aux structures légalement reconnues. Et comme structures légalement reconnues, nous avons les Banques et les Institutions de microfinance. Ces Institutions de microfinance sont reconnues par un numéro d’agrément exigé par la loi et qui doit être affiché sur leur enseigne.
Le ministère de l’Economie et des finances publie régulièrement la liste des Institutions de microfinance autorisées. Les populations doivent rester prudentes et veiller à s’assurer de la légalité des structures avant d’accepter leurs services.