(Un sit-in annoncé pour lundi prochain)
Les travailleurs du ministère de la justice sont fâchés. Suite au mur de silence que les autorités opposent à certaines de leurs revendications, les huit syndicats de la maison justice envisagent d’organiser un sit-in le lundi 7 octobre prochain en vue de se faire entendre.
La cour du Ministère de la justice et de la législation sera le théâtre d’un mouvement d’humeur dans la matinée du lundi 7 octobre prochain. Contacté par la rédaction de « Le Matinal », Me Anselme Kokouvi, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs et travailleuses des services judiciaires et assimilés du Bénin (Syntrajab), et porte-parole du collectif des huit syndicats du ministère associés au mouvement, a confié que c’est en désespoir de cause que les travailleurs du ministère de la justice ont décidé de tirer la sonnette d’alarme lundi prochain afin de se faire entendre. Le mouvement d’humeur, expose-t-il, est la conséquence de l’indifférence de l’autorité ministérielle à leurs cris de détresse. Pour ce qui est des principales revendications, les travailleurs exigent le versement des fonds rétrocédés, accompagnés de leur rappel ainsi que la satisfaction de l’ensemble des requêtes d’affectation en attente. Il y a également la signature des avant-projets des textes d’application qui ont été examinés et adoptés par la Commission administrative paritaire, ainsi que l’adoption et le vote des divers statuts relatifs aux différents corps de l’administration de la justice. Comme autres points d’insatisfaction, le porte-parole des huit syndicats du Ministère de la justice pointe la situation de la dotation en carburant dont les agents de la maison justice avaient été privés au moment où leurs collègues d’autres ministères en bénéficiaient. Il y a également la situation des affectations au sein du ministère. Relativement à cette revendication précise, le secrétaire général du Syntrajab explique que la principale pomme de discorde, vient de ce que la chancellerie n’a associé personne avant de redéployer la dernière vague d’agents recrutés. « Ces affections n’ont respecté aucune norme, ce qui risque d’affecter le plan de carrière des agents concernés », dénonce Me Anselme Kokouvi qui exige la régularisation de la situation.
La balle dans le camp de l’autorité
Réunis en assemblée générale le 2 août 2024, les syndicats du Ministère de la justice avaient fait le point de la situation et relevé les différents points d’insatisfaction. Subséquemment et à en croire le porte-parole du collectif des syndicats manifestants, plusieurs démarches ont été menées à l’endroit de l’autorité qui n’a pas daigné y donner suite. Une posture qui a empiré la situation et qui a conduit les travailleurs à opter pour le sit-in projeté pour le lundi prochain. Il expose que les différentes formalités administratives ont été faites depuis le 6 septembre 2024. A la question de savoir la conduite à tenir au cas où aucune suite ne leur était donnée à la suite de leur mouvement, les travailleurs se réservent le droit de le reconduire jusqu’à satisfaction. Ils n’excluent pas l’option de la grève qui sera leur ultime arme pour contraindre l’autorité à entendre raison. Il va sans dire que la balle est dans le camp du Garde des sceaux qui a intérêt à parer au plus pressé afin d’éviter le pire.
Abdourhamane Touré