(Des acquis pertinents, au-delà des controverses)
La modification du Code électoral actée le mardi 5 mars 2024 au Parlement, traduit une volonté manifeste des députés, de faire des partis politiques, les principaux arbitres du jeu politique. L’un des acquis majeurs de cette réforme, quoique diversement apprécié, est le renforcement du militantisme partisan de l’élu et donc la fin de la transhumance politique.
Dans une démocratie moderne, les partis politiques restent les principaux animateurs du jeu politique. De nombreux exemples illustrent ce principe. C’est le cas des pays comme la France, la Chine, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis où les partis politiques restent les vrais acteurs de la gouvernance du pays et de son développement. Dans la sous-région, les modèles ne manquent pas en la matière. Le Nigéria et le Ghana sont entre autres, deux exemples évocateurs de pays où l’hégémonie des partis politiques est consolidée. Cette réalité indéniable est illustrative à maints égards, de la vitalité de la démocratie dans ces pays en même temps qu’elle conforte l’envergure nationale des partis. Si les pays ci-dessus cités, ont pu réaliser ce défi, c’est parce que les citoyens ont réussi à transcender leur égo pour promouvoir le militantisme responsable, dépouillé de toute tricherie sur fond d’inconstance politique. La transhumance politique dont les exemples foisonnent sous nos cieux, expose les travers de notre système politique. Elle constitue un drame malicieusement justifié par la liberté d’association. Pourtant, un élu qui rompt les amarres avec le parti qui a servi d’échelle à son ascension politique se rend coupable d’une trahison non seulement vis-à-vis de sa formation politique mais aussi et surtout à l’endroit des populations qui lui ont concédé de bonne foi, leurs suffrages. Cette triste réalité nécessitait une thérapie de choc. Avec l’adoption du nouveau code électoral, il est clair que l’espace politique, ne saurait continuer d’être une aire de plaisantins et d’arrivistes. Du passage au scanner des nouvelles dispositions introduites dans le code électoral, il ressort que désormais au Bénin, quand on est élu sur la liste d’un parti, on doit fidélité à ce parti ou tout au moins, on ne peut pas servir la cause d’un parti adverse pour des raisons inavouables. Cela garantit le respect du choix des électeurs dont on a bénéficié de la confiance. De façon concrète, il ne sera plus loisible à l’élu, de parrainer autre candidat à la présidence de la République que celui ou ceux provenant de son bord politique. Autrement dit, l’élu détenant le droit de parrainage, ne peut pas soutenir un candidat autre que celui du parti. Cette disposition introduite dans le Code électoral, est de nature à sonner le glas de la prostitution politique étant donné que ce Code empêche les débauchages de parrains dans les camps adverses. Cette avancée majeure, est une véritable épine enlevée des pieds des partis politiques. Selon certains analystes, cette disposition introduite dans le code électoral, est un gage de sécurité pour les partis politiques qui redoutent les débauchages des élus dans leurs rangs.
Gabin Goubiyi