Les rues de Natitingou, ville située dans la région de l’Atacora, sont actuellement le théâtre d’une situation inhabituelle et préoccupante : la cherté de l’essence de contrebande. Alors que le prix à la pompe reste stable à 680 FCfa le litre, les populations se tournent vers des sources alternatives pour s’approvisionner, même si cela les contraint à passer des heures voire toute la journée dans les interminables files d’attente.
L’essence de contrebande, vendue à des prix allant de 1000 à 1200 FCfa le litre dans les rues de Natitingou, est devenue une solution de repli pour de nombreux habitants de la région. Face à cette flambée des prix sur le marché noir, la station-service maintient son tarif à 680 FCfa le litre. Pourtant, cette divergence crée des tensions et des frustrations croissantes parmi les usagers de la route. L’enquête menée auprès des habitants révèle que bon nombre d’entre eux préfèrent désormais l’essence de contrebande en raison de son coût relativement moins élevé. Cependant, ce choix n’est pas sans inconvénients majeurs. Les files d’attente pour obtenir de l’essence de la contrebande sont souvent longues et fastidieuses, et la situation est aggravée par le fait que, même après des heures d’attente, certains conducteurs sont confrontés à une nouvelle déception lorsque les revendeurs annoncent que leur stock est épuisé. Les conséquences économiques et sociales de cette situation sont palpables. Les travailleurs qui dépendent de leurs véhicules pour gagner leur vie perdent un temps précieux dans les files d’attente, ce qui a un impact sur leur productivité. De plus, le sentiment de frustration et d’impuissance grandit à mesure que les efforts pour obtenir de l’essence sont vains. L’incertitude quant à la durée de cette situation crée également des préoccupations parmi les populations locales. Nombreux sont ceux qui se demandent quand la situation reviendra à la normale, permettant ainsi de mettre fin à ce cycle d’attentes frustrantes et d’approvisionnement incertain. En cette période de morosité économique dans le pays, l’impact de la cherté de l’essence de contrebande ne fait qu’aggraver la situation. Les habitants de Natitingou espèrent un retour à la normale rapidement, afin de ne pas avoir à faire face à des coûts supplémentaires et à des inconvénients inutiles dans leurs activités quotidiennes. En fin de compte, cette enquête met en évidence les effets indésirables de la cherté de l’essence de contrebande sur la vie quotidienne des habitants de Natitingou. Alors que la situation perdure, la pression monte pour trouver des solutions efficaces qui réduiront les difficultés rencontrées par les conducteurs et ramèneront la stabilité au sein de la communauté.
Géraud Adoukonou (Br Atacora-Donga)