Un séminaire de deux jours se tient à Abomey pour examiner les problèmes qui minent les radios rurales locales et définir des pistes de solutions en vue de les sortir des sentiers battus. Initiés par la Haute autorité de audiovisuel et de la communication (Haac), sur financement de la Coopération Suisse, les travaux ont été lancés hier mardi 29 août 2023, par le président de l’institution de régulation avec à ses côtés la cheffe de la coopération internationale de Suisse au Bénin.
Les cinq radios rurales locales implantées sur l’ensemble du territoire national sont à la croisée des chemins. Confrontées à d’énormes difficultés d’administration et de financement, ces radios, bien qu’étant un excellent outil de communication et de développement, ne jouent plus pleinement la mission à elles dévolue. «L’avenir des radios rurales locales sera vide de substance si les acteurs de la presse qui les animent ne travaillent pas dans des conditions optimales », a fait remarquer le président de la Haac, Rémi Prosper Morétti. C’est donc consciente de cette réalité, que l’institution de régulation, avec l’appui technique et financier de la Coopération Suisse, a réuni tous les acteurs concernés afin de faire le diagnostic nécessaire et réfléchir à la thérapie qu’il faut pour relancer ces radios qui sombrent dans la léthargie depuis un bon moment. Pour Armand Houssou, le vice-président de la Haac, il s’agira pour les participants, une cinquantaine environ, de relire les statuts de ces médias et de définir le modèle économique qui convient à leur environnement. Deux communications et des travaux en groupe puis en plénière permettront de donner une nouvelle orientation aux radios rurales locales afin de les amène à jouer leurs rôles au service des communautés. Pour y arriver, l’implication de chaque participant est vivement souhaitée. Car, dira Armand Houssou, de la réussite de ce séminaire dépend de l’avenir de ces outils puissants de développement et de communication. Pour Rémi Prosper Moretti, le président de la Haac, ce séminaire intervient dans un contexte de réforme inclusive dans le secteur des médias. Après avoir rappelé la mission de son institution et souligné l’importance des radios rurales locales au sein des peuples et leur contribution à gouvernance locale, il a indiqué que leur proximité et l’utilisation des langues nationales sur leurs antennes font d’elles une pionnière de développement et engendrent l’adhésion massive des populations. Elles s’offrent donc comme la matrice de la démocratie. Au-delà des réflexions intellectuelles, les conditions de travail et de vie des agents seront également évoquées. «Nous sommes conscients des multiples difficultés auxquelles vous faites face. Cet atelier permettra de proposer des approches de solutions pour remettre les agents au travail afin que leur dévouement à l’endroit des communautés ne s’estompe jamais », a laissé entendre le président. Il sera aussi question de jeter les bases d’un plan de développement des radios rurales locales pour qu’elles puissent résister convenablement aux obstacles et que soit garantie leur survie. Par ailleurs, il a témoigné sa gratitude à la coopération Suisse, le partenaire stratégique de la Haac qui s’investit au Bénin depuis plusieurs décennies. Il a souhaité que leur mariage se renforce pour aider la presse béninoise à plus de responsabilité et de professionnalisme. En réitérant son soutien aux actions du gouvernement et des institutions, la cheffe de la Coopération internationale Suisse au Bénin, Elisabeth Pitteloud Alanssar, a promis d’apporter son expertise pour un meilleur devenir des radios rurales locales.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)