Nouveauté introduite dans le jeu électoral au Bénin, le parrainage occupe les débats depuis peu. Sur la chaîne de télévision E-Télé, hier jeudi 18 février 2021, le Consultant politique Agapit Napoléon Maforikan et le juriste Julio Tomèty ont apprécié ce système de filtrage des candidatures à l’élection présidentielle, ses difficultés de mise en application et les perspectives.
« Le parrainage, un acquis à parfaire » ! C’est ce que pensent Agapit Napoléon Maforikan et Julio Tomèty. Les invités du journaliste Romuald Hounhoui ont été unanimes sur le fait qu’après l’élection présidentielle du 11 avril 2021, cet instrument qui a permis de recaler les candidatures fantaisistes soit évalué. Pour Agapit Napoléon Maforikan, le parrainage est déjà une réussite, même si elle a connu des difficultés de mise en œuvre. Cela, non seulement parce que son mode opératoire n’a pas été défini, mais aussi du fait de l’attitude de certains acteurs de l’opposition qui n’ont pas joué franc-jeu en s’appropriant très tôt les textes électoraux votés il y a plus de quinze mois. Si l’opposition était dans la démarche de prendre part à la compétition électorale, a-t-il indiqué, certains paramètres de cette disposition auraient été vus très tôt et corrigés. Ce qui aurait évité les différents recours à la Cour constitutionnelle et toute la polémique qui entoure ce sujet. « Il y a eu mauvaise foi de certains acteurs, notamment ceux de l’opposition qui ont passé tout leur temps à critiquer le principe. Ce qui est dommage, c’est bien après le dépôt des candidatures que les déballages ont commencé de leur part », a-t-il déploré. A son avis, l’évaluation de l’opérationnalisation du parrainage doit passer par la relecture du Code électoral. « Je ne suis pas d’accord qu’on jette le bébé et l’eau du bain. Je trouve que le parrainage est déjà un acquis et qu’il y a des choses intéressantes dedans. Rien que pour le fait d’avoir permis de réduire le nombre de candidatures à trois duos, c’est une très bonne chose. Cela a le mérite de discipliner les acteurs », a-t-il fait savoir. Pour Julio Tomèty, il faut que la question du parrainage soit circonscrite, notamment dans la perspective de la Présidentielle de 2026. Car le processus en cours actuellement ne peut plus être arrêté. Il a toutefois précisé que c’est surement à titre stratégique que l’opposition n’a pas voulu très tôt s’approprier le principe. « L’opposition a voulu jouer avec deux cartes. Si le plan A ne marche pas, nous allons sortir notre plan B. C’est ce qui explique tout ce que nous observons aujourd’hui comme déballages de leur part », a-t-il confié.