Depuis l’avènement au pouvoir du président Talon en 2016, plusieurs secteurs font l’objet d’évaluation fonctionnelle et de réformes. Le pèlerinage à la Mecque n’a pas échappé à cette démarche méthodologique du gouvernement béninois. Ainsi, l’organisation du Hadj a eu aussi sa part de réformes. Mais quelques couacs persistent dans l’organisation et nécessitent le maintien desdites réformes en vue de l’amélioration du modèle organisationnel en cours au Bénin.
Le diagnostic posé, l’organisation du 5ème pilier de l’islam a révélé de graves insuffisances et défaillances organisationnelles par le passé au Bénin. Avant les réformes, aller au pèlerinage relèvait d’un véritable chemin de croix. Il arrive que des pèlerins qui désirent aller à la Mecque, paient le coût fixé, arrivent à Cotonou, attendent vainement l’avion pour se faire dire au bout de 3 semaines que le voyage en terre sainte n’aura plus lieu. Au mieux, l’aventure s’arrête à Cotonou au pire, c’est à Lagos ou Douala que le rêve se brise. La raison évoquée, est souvent liée au problème de visa d’avion etc. C’était un vrai cauchemar et pris de honte, certains se sont suicidés suite à ce genre de situation. Soucieux d’offrir à ses compatriotes musulmans des conditions décentes de pèlerinage à la Mecque, le gouvernement a initié des réformes dans ce secteur. En effet, après l’édition 2022, la première sous les réformes, l’organisation du Hadj est à sa deuxième édition sous ce nouveau dispositif organisationnel. Pour atteindre les résultats à la satisfaction des pèlerins, il faut évidemment compter avec la bonne foi et l’engagement de tous les acteurs nationaux, mais surtout les prestataires des services sur le sol saoudien. Selon nos informations, l’organisation de l’édition 2023 a malheureusement beaucoup souffert de la bonne foi des prestataires saoudiens notamment à Mina et Arafat. Au cours de cette édition, les pèlerins béninois ont été installés dans des tentes qui avaient des problèmes logistiques de conformité, aux normes, de ratio nombre pèlerins/tente, d’assainissement et de délimitation territoriale. Toute chose qui du reste a permis aux pays voisins tels que le Nigeria d’envahir le camp du Bénin, créant une insalubrité sur le site. Au total, la qualité des prestations de services fournies par la société Moutawif (ex-Mouassassa) à Mina et Arafat, est largement en deçà du coût, qui lui, est en constante augmentation. Face à toutes ces difficultés, la mission office Hadj du Bénin était à l’écoute des pèlerins et a marqué son omniprésence de jour comme de nuit, pour rechercher des approches de solutions alternatives pour pallier ces difficultés et soulager les pèlerins. Qu’ll s’agisse de l’accueil, du transport interurbain, de l’hébergement, de la restauration, de la sécurité, de la santé et de l’encadrement des sorties groupées qui incombent à ces structures, la mission Hadj du Bénin était présente à tous les compartiments et a pu apporter avec promptitude les éléments de réponse aux différentes situations. Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, les responsables à divers niveaux de la chaîne de l’organisation du Hadj doivent travailler sans désemparer afin de tirer leçons des expériences vécues pour des points d’amélioration.
Serge Adanlao