Le Bénin possède plus de 2 millions d’hectares de forêts classées et diverses aires protégées, qui représentent 20 % de la superficie totale du pays, mais également 3 000 forêts sacrées, qui, par leur histoire, constituent une forme endogène de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité. C’est le cas de la forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo.
La forêt sacrée Oro-Zoun de Lindja Dangbo est au cœur du village de Lindja Dangbo, à 1 km au sud du poste de douane de Médédjonou, dans la Commune d’Adjarra le département de l’Ouémé. Elle est entourée de plantations d’acacias,de cultures, d’habitations et d’une piste aménagée menant au village de Lindja Tokpa. Elle occupe une superficie de 1,05 hectare. Selon l’histoire, les premiers habitants, venus du Nigeria voisin sous la direction du roi Atchékodoé, y auraient trouvé refuge après avoir traversé la rivière Ogli, apportant avec eux leurs croyances et leurs rites. Ils s’installent auprès de cette forêt qu’ils consacrent à la divinité Oro et à d’autres. Ces divinités protectrices et donc la forêt qui les abrite acquièrent une grande importance auprès des populations dans tous les domaines de la vie socio-spirituelle. Une bonne conservation de la forêt est indispensable, car elle offre également aux dignitaires une diversité floristique exploitée pour les besoins en pharmacopée (écorce, racines, feuilles de certaines espèces). Des cérémonies Oro sont organisées tous les deux ans pour conjurer le mauvais sort et assurer le bien-être de la population.
Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)