L’élection présidentielle de 2021 a connu la participation de trois duos présidentiels, Talon-Talata, Soumanou-Hounkpè et Kohoué-Agossa. Comparée à la Présidentielle dernière. Il se dégage une réduction de candidatures, surtout celles fantaisistes induites par le parrainage.
Jeudi 28 mars 2019, tous les yeux étaient tournés vers le Palais des gouverneurs à Porto-Novo. L’espoir que nourrissent les membres de l’opposition est de bénéficier de la souplesse législative grâce au vote des lois dérogatoires proposées. Mais tout était visiblement contre elle. La session s’est terminée en queue de poisson. Les députés de la majorité parlementaire et ceux de la minorité ne se sont pas faits cadeau. Le débat était houleux et fait d’invectives de part et d’autre. Les deux camps se sont accusés violemment. Pour les députés de l’opposition, leurs partis politiques ont été victimes d’un plan d’exclusion préparé par le pouvoir en place et sa majorité parlementaire. Une thèse réfutée par le camp adverse qui pointe d’un doigt accusateur l’incapacité de l’opposition à se conformer aux nouvelles lois. Le député du parti Restaurer l’espoir, Guy Dossou Mitokpè, a même menacé de faire obstacle à la tenue des législatives si les partis recalés n’étaient pas pris en compte. « Il n’y aura pas purement et simplement d’élection. Nous le dirons à qui veut l’entendre », a-t-il déclaré. « Nous irons aux élections sans état d’âme et sans scrupule », a assuré Benoît Dègla. Pour le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp), avec ou sans l’opposition, les élections auront lieu sans entrave. Malgré ces propos vindicatifs, le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, était très optimiste, car avant la clôture des débats dans la soirée, il a su calmer les esprits pour que le vendredi 29 mars 2019, la fumée blanche sorte de l’hémicycle. « A part quelques propos jusqu’au-boutistes et va-t-en-guerre, les propos qui sont souvent revenus, c’est que la porte n’est pas fermée. Nous sommes prêts au dialogue. Nous pouvons trouver encore une solution », a-t-il dit. Mais une surprise désagréable était réservée pour le lendemain.
Vendredi 29 mars 2019, date mémorable pour l’opposition béninoise
Si l’opposition béninoise a perdu les armes indispensables pour jouer légalement le rôle qui est la sienne à l’hémicycle jusqu’à cette date, c’est son refus ostentatoire d’accepter la proposition du Bloc de la majorité parlementaire qui consiste en la révision de la Constitution en vue d’une prorogation du mandat de la 7ème législature. Sur cette question préalable, l’opposition est restée campée sur sa position. Elle a jugé inopportune la révision. « Nous y sommes opposés », avait exprimé Eric Houndété. Pour Jean-Michel Abimbola du Bmp, il faudra pourtant y aller et ce, au profit de l’opposition. A l’entendre, la minorité se doit d’assumer sa responsabilité d’une révision constitutionnelle “opportuniste” qui la repêche pour les élections. En effet, dans la soirée du vendredi 29 mars 2019, une trentaine de députés du Bmp font une déclaration. Face à la presse, ils ont dit avoir constaté l’échec du consensus tant attendu et ont décidé de s’en tenir au respect strict des textes en vigueur et du calendrier électoral. Dans cette veine, ils ont invité le peuple béninois à se tenir prêt pour exercer son devoir citoyen en se déplaçant massivement pour aller voter le dimanche 28 avril 2019. «…A la plénière d’hier, jeudi 28 mars 2019, les députés ont rejeté à l’unanimité moins une abstention, les deux (2) propositions de lois dérogatoires pour défaut de consensus, conformément au Protocole additionnel de la Cedeao. C’est fort de cela que le président de l’Assemblée nationale a, dans sa synthèse, précisé qu’il fallait laisser une dernière chance à la solution consensuelle et ce jusqu’à ce jour vendredi 29 mars 2019 », a expliqué l’actuel ministre de la culture à l’époque député. « …Depuis le matin de ce vendredi 29 mars 2019 où nous devrions en discuter en plénière et jusqu’à cette heure, nous attendons l’opposition qui serait partie consulter ses ténors et ses responsables pour prendre des instructions sur la conduite à tenir. Nous invitons par conséquent l’opinion publique nationale et internationale à constater avec nous que l’opposition à travers la minorité parlementaire poursuit le dilatoire, jouant toujours avec les nerfs de nos populations impatientes d’une issue à ce feuilleton qui n’a que trop duré », a dénoncé le Bmp.
Bienvenue Agbassagan
(Suite dans la prochaine parution)
Déclaration du Bmp
Porto-Novo, le 29 mars 2019
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ;
Mesdames et Messieurs les députés ;
Chers collègues ;
C’est avec gravité que nous soussignés, députés à l’Assemblée nationale du Bénin, après analyse de la situation politique de ces derniers jours tenons à faire la déclaration dont la teneur suit :
Depuis plusieurs jours, et dans leur logique d’agitation du spectre de menace à la paix sociale, certains acteurs politiques évoquent les pouvoirs que conférerait l’article 66 de notre Loi fondamentale comme moyen ultime à mettre en œuvre pour contraindre à la participation de tous les partis politiques en délicatesse avec les lois, aux élections législatives prochaines en lieu et place de la voie du consensus prônée et demandée avec force par le Chef de l’Etat.
Nous voudrions dénoncer cette nouvelle tentative de manipulation de l’opinion par cette démarche ridicule et dangereuse du point de vue constitutionnel qui est une véritable ineptie juridique.
En effet, l’article 66 de la Constitution précise clairement les circonstances dans lesquelles les actions envisagées par l’opposition sont autorisées et possibles. Pour rappel, il s’agit des articles 66 et 67 du titre III relatif au Pouvoir Exécutif. L’article 66 dispose : « En cas de coup d’ Etat, de putsch, d’agression par des mercenaires ou de coup de force quelconque, tout membre d’un organe constitutionnel a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimité constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants. Dans ces circonstances, pour tout béninois, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératifs des devoirs. ».
Toute interprétation biaisée, maladroite, nocive et toxique de cet article qui amènerait nos compatriotes à inciter et/ou à poser des actes de désobéissance civique et tenter de troubler l’ordre public comme le promettent les défenseurs de cette hérésie viendrait en violation des lois établies et ne pourrait qu’être sévèrement punie.
Par ailleurs, dans la perspective de trouver une issue à la situation politique qui prévaut en cette veille d’élections, nous voudrions rappeler qu’à la plénière d’hier jeudi 28 mars 2019, les députés ont rejeté à l’unanimité moins une abstention, les deux (2) propositions de lois dérogatoires pour défaut de consensus, conformément au Protocole Additionnel de la Cedeao. C’est fort de cela que le Président de l’Assemblée nationale a, dans sa synthèse précisé qu’il fallait laisser une dernière chance à la solution consensuelle et ce jusqu’à ce jour vendredi 29 mars 2019.
Nous profitons de cette occasion pour rappeler à chacun et à tous que nous sommes à moins de 30 jours de la date prévue pour le scrutin et informer que de nouvelles propositions de lois dérogatoires ont été transmises par le Président de l’Assemblée nationale à la minorité et à la majorité parlementaires pour approbation.
Mais depuis le matin de ce vendredi 29 mars 2019 où nous devrions en discuter en plénière et jusqu’à cette heure, nous attendons l’opposition qui serait partie consulter ses ténors et ses responsables pour prendre des instructions sur la conduite à tenir.
Nous invitons par conséquent l’opinion publique nationale et internationale à constater avec nous que l’opposition à travers la minorité parlementaire poursuit le dilatoire, jouant toujours avec les nerfs de nos populations impatientes d’une issue à ce feuilleton qui n’a que trop durer.
En tout état de cause, constatant cette attitude malsaine et vicieuse, nous venons marquer notre totale désapprobation, et exprimons par cette même occasion notre vif regret de noter que notre opposition n’est aucunement dans la logique de la recherche du consensus.
Nous prenons dès lors solennellement acte du défaut du consensus tant attendu et décidons de nous en tenir désormais au respect strict des textes en vigueur et du calendrier électoral.
Nous appelons le peuple Béninois à se tenir prêt pour exercer son devoir citoyen en se déplaçant massivement pour aller voter le dimanche 28 avril 2019.
Nous vous remercions.