Les talents béninois ne cessent de révéler le pays dans les différentes disciplines sportives. C’est le cas de la jeune Adeline Mahussi Thoto. Cette boxeuse a défendu les couleurs nationales à Lomé au Togo, dans la moitié du mois de mars 2023. C’était lors de la 10ème édition du « Lomé Fight Night » de l’Association mondiale des organisations de kickboxing (Wako).
Étaient présents à cette compétition, des combattants professionnels venus du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Nigéria, du Gabon, du Sénégal, du Bénin et bien évidemment du Togo, pays hôte. Pour son combat, la représentante béninoise, Adeline Mahussi Thoto (-62 kg), amateur du kickboxing, était face à Synthia Jibidar, une combattante professionnelle togolaise. Malgré le niveau pro de son adversaire, la jeune Adeline, déterminée à faire rayonner le drapeau national dans ce sport, s’est défendue jusqu’au bout. Le Matinal, s’est entretenu avec la championne en miniature pour mieux savoir sur le combat, ses objectifs et tout ce qui prend en compte son émergence. Lisez ci-dessous l’intégralité de l’entretien.
Le Matinal : Il y a quelques mois, vous aviez fait un combat international. Replongez-nous dans cette aventure.
Adeline Mahussi Thoto : J’ai participé à une compétition internationale de Kickboxing fighting au Togo. C’était une très belle aventure pour mon début dans ce sport. C’était ma première montée sur le ring en tant que professionnelle. Ça s’est super bien passé. Malgré le niveau de mon vis-à-vis, j’ai terminé les cinq rounds. J’ai donné le meilleur de moi-même. Il le fallait pour ne pas faire honte au pays et surtout aller chercher la ceinture en jeu. J’ai réussi quatre rounds et perdu un sur les cinq au total. J’ai pu maîtriser mon adversaire durant tout le combat. Cette dernière a reçu assez de coups de ma part. Elle était même blessée. On a dû arrêter le combat pour qu’elle puisse se soigner. Ce court temps lui a permis de reprendre ses esprits. C’est de là qu’elle a pu se retrouver pour prendre le dessus aux points. C’est ainsi j’ai perdu le combat. Ce qui fait plaisir est que j’ai laissé des séquelles sur Cynthia, même si elle a fini vainqueur de la ceinture en jeu.
Nourrissez-vous des regrets ?
Il est vrai qu’à la fin, j’ai perdu le combat, mais pour moi, je n’ai pas échoué cette fois-ci. C’était un essai. Quelqu’un qui maîtrise ce sport vous dira que sur papier, le combat est déséquilibré. J’ai alors surpris sur le ring. J’ai démontré de quoi je suis capable. C’est de l’expérience que j’ai eue et ça va me permettre de me revigorer pour le meilleur. Je sais que désormais, je dois plus me perfectionner pour obtenir la ceinture.
Comment a commencé cet amour avec la boxe pour le kickoxing ?
J’ai commencé la boxe il y a six (06) années. Je le fais grâce à mon oncle. Je vivais avec lui à l’époque. Un jour, il m’a dit que chez lui, une fille doit pratiquer une activité sportive pour s’imposer dans la société. Il m’a proposée pas mal de sports, mais j’ai préféré la boxe. Il était étonné, mais il a accepté mon choix et m’a soutenue. Grâce à Mr do-Rego, aujourd’hui je suis une athlète précisément une boxeuse. Quand j’ai décidé de faire la boxe, il m’a pris un coach individuel avec qui je m’entraînais régulièrement. Je participais à des compétitions seulement qu’en boxe anglaise, les tournois ne sont pas réguliers. J’avais assez d’entraînements dans les jambes, mais je n’avais pas véritablement de compétition. J’ai dû changer de salle d’entraînement et par conséquent, changé d’entraîneur. C’est ainsi que j’ai eu mon nouveau coach Rodrigue Koto. Il m’a appris non seulement la boxe, mais aussi la maîtrise des pieds points parce que le kickboxing, c’est les pieds points. C’est comme ça j’ai participé à cette compétition togolaise cette année en tant qu’athlète professionnelle. C’était ma première montée et je rends grâce que ça s’est parfaitement bien passé.
Est-ce que vous pensez avoir de l’avenir dans cette discipline sportive ?
Bien-sûr ! J’ai de l’avenir dans ce sport, parce que ça fait fort longtemps que je m’y suis engagée. Mon père me disait d’abandonner parce que ça ne me rapportait rien. J’ai refusé, et je suis restée avec mon oncle qui m’encourageait. Avec le temps, c’est devenu ma passion. Je m’entraîne quotidiennement puisque je veux aller loin dedans. Si aujourd’hui j’arrive à participer à des compétitions à international, je crois que c’est déjà un bon début. Au départ, c’était un peu compliqué, mais avec le temps, malgré toutes les situations rencontrées, j’y ai cru et je me suis concentrée. Je crois que le moment opportun viendra et je vais mieux sourire. Déjà, je reçois des encouragements, des motivations de certaines personnes dont mon coach, le président Adoukonou, Rosvelt Fotso et plusieurs autres bonnes personnes.
Quels sont vos projets dans le kickboxing ou la boxe ?
En réalité, au niveau de la boxe, je m’entraîne et je sais que je ferai les compétitions pour être une championne d’Afrique, être plus reconnue à l’international. Ainsi, je vais élever, de concert avec mon entraîneur, mes séances d’entraînement pour élever mon niveau au kickboxing pour me faire un nom à travers le Bénin. Je pense bien que cela sera bien possible un jour, surtout aujourd’hui, où le gouvernement veut faire du Bénin, une grande nation sportive. Je compte dès lors, sur le soutien du Ministère des Sports et de toute personne ambitieuse de promouvoir les talents sportifs de notre pays.
Propos recueillis : Karol B. Sékou (Coll) & Transcription : Faith Kiki (Stag)