Le porte-parole du président de l’Assemblée nationale, Vitali Boton était face à la presse le vendredi 1er décembre 2023, à la salle polyvalente Antoine Idji Kolawolé du Palais des gouverneurs à Porto-Novo. L’objectif de cette sortie médiatique est d’élucider d’une part, le contexte de la programmation d’une question orale avec débat relative à « l’instauration de l’homosexualité dans le système éducatif béninois » au nombre des points inscrits à l’ordre du jour de la séance plénière du jeudi 30 novembre 2023, et qui a suscité une polémique tendant à faire croire à l’examen d’un projet ou d’une proposition de loi sur la pratique de l’homosexualité en République du Bénin, qui plus est dans le système éducatif national. Profitant de l’occasion, le conférencier a clarifié quelques aspects du sujet aux hommes des médias.
Déclaration liminaire du porte-parole du président de l’Assemblée nationale
Mesdames, Messieurs
La publication de l’ordre du jour de la séance plénière tenue ce jeudi 30 novembre 2023 par les députés de la neuvième législature a suscité de la part du commun des Béninois notamment ceux qui s’intéressent à l’actualité
parlementaire, une curiosité particulière. En effet, la programmation d’une question orale avec débat relative à « l’instauration de l’homosexualité dans le système éducatif béninois » au nombre des points inscrits à l’ordre du jour de ladite séance plénière, a déclenché une polémique tendant à faire croire à
l’examen d’un projet ou d’une proposition de loi sur la pratique de l’homosexualité en République du Bénin, qui plus est dans le système éducatif
national.
Chers amis professionnels des médias,
Autant ces inquiétudes, appréhensions et suspicions abondamment
amplifiées par les réseaux sociaux peuvent être légitimes, autant elles sont infondées et exagérées.
Notre rencontre de ce matin vise donc à élucider le contexte et clarifier quelques aspects du sujet.
1- Contexte
Il convient de souligner que le point de l’ordre du jour objet de polémiques
n’est ni plus ni moins, qu’une question d’actualité transformée en question orale avec débat. Une question orale avec débat est une des formes de questions
prévues par la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Celle qui nous intéresse ici a été posée par le député Nourénou Atchadé,
président du groupe parlementaire « Les démocrates » et quatre autres de ses
collègues. C’est donc en vertu des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale notamment en son article 108, que le gouvernement a été
invité au Parlement afin de répondre aux préoccupations de la représentation
nationale. Cette activité qui participe de l’information des honorables députés
à l’Assemblée nationale s’inscrit dans le cadre du contrôle parlementaire de l’action du gouvernement. En l’espèce, l’Assemblée nationale assure donc sa fonction de contrôle de l’action du gouvernement qui n’a rien à voir avec la
fonction législative. Comme vous avez pu le noter au cours de la séance plénière
du jeudi 30 novembre, aucun projet ou proposition de loi relative à la pratique de l’homosexualité n’était à l’ordre du jour. Il n’en a jamais été question.
D’ailleurs les échanges entre les deux parties ont été très clairs à ce sujet.
2- Contenu des échanges
En interpellant le gouvernement, le député auteur de la question d’actualité transformée plus tard en question orale avec débat a voulu savoir si oui ou non, l’enseignement sur l’homosexualité a été introduit dans le programme
scolaire béninois ; le cas échéant, ce que cacherait le choix porté sur la classe
de cinquième de nos collèges sachant que généralement à cette étape, les
apprenants sont à l’entame de leur adolescence. Il a souhaité également savoir si les relations amoureuses entre personnes de même sexe sont autorisées au Bénin et ce que fait le gouvernement pour empêcher la propagation de cette
pratique dans notre pays.
A ces différents questionnements, le gouvernement a répondu :
« L’expérience en cours au Bénin n’a rien à voir avec l’enseignement sur
l’homosexualité. Il s’agit de l’infusion pédagogique des concepts de l’éducation à la santé sexuelle dans les curricula. C’est l’apprentissage d’un comportement
responsable dont la démarche éducative vise à apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques pour sortir de l’ignorance. L’éducation à la santé sexuelle est essentielle pour garantir que les
élèves reçoivent des informations précises, complètes et non stigmatisantes
concernant leur corps, leurs relations et leurs droits.
A la page 5 du guide de l’enseignant de Svt infusé, où la situation
d’apprentissage porte sur « reproduction et développement chez les animaux… » il est plutôt recommandé : « l’adoption de relations interpersonnelles
hétérosexuelles saines. A la page 9 du même guide, l’homosexualité est désignée comme « non conforme à la référence sociale ». Globalement, la gouvernance
de l’initiative « éducation à la santé sexuelle » n’autorise pas que les enseignants
s’écartent de ce qui fait partie de notre culture. Cette initiative dispose d’ailleurs
d’un comité de pilotage et d’un comité technique mis en place par arrêtés. Le comité de pilotage a entre autres pour rôle d’approuver la démarche
méthodologique et les outils élaborés sous la guidance du comité technique.
Les relations amoureuses entre individus du même sexe ne sont pas spécifiquement criminalisées en République du Bénin. Cependant, le pays n’offre pas non plus de protections juridiques spécifiques auxdits individus. Ce qui est clair, c’est qu’une telle pratique est à l’antipode de nos valeurs culturelles.
Chaque culture a sa propre richesse et sa propre histoire. Le gouvernement du
Bénin prend au quotidien des mesures actives pour promouvoir et célébrer ces valeurs notamment à travers l’éducation.
La réflexion en cours sur la gestion de la croissance démographique au Bénin n’a rien à voir avec une quelconque orientation sexuelle. Le Bénin est un pays souverain qui fait des choix en fonction de la vision de développement
clairement et librement définie dans divers documents de planification pour
guider sa croissance économique sociale et environnementale.
Sur le sujet, la position du président Louis Gbèhounou Vlavonou ne souffre d’aucune ambiguïté.
3- La position du président de l’Assemblée nationale
Le président Louis Gbèhounou Vlavonou, président de l’Assemblée
nationale neuvième législature, salue et encourage la réforme du système éducatif béninois qui consiste à introduire l’éducation à la santé sexuelle dans les
curricula sans modifier l’existant. Pour lui, cette réforme constitue un acte de gouvernance responsable à saluer. En conséquence, les réponses fournies par le gouvernement lui paraissent entièrement satisfaisantes.
Fait à Porto-Novo, le 1er décembre 2023
Le Chef de la Cellule de communication,
Porte-parole du président de l’Assemblée nationale.
Vitali M. Boton