Interrogé lors de son intervention sur New World TV, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a réaffirmé la posture du Bénin en matière de politique extérieure. Selon lui, le pays ne cherche nullement à se créer des ennemis, mais demeure attaché au respect des engagements internationaux.
Concernant la situation avec le Niger, il a rappelé que les deux Nations appartiennent à une même organisation régionale, régie par des principes et des règles acceptées par tous. Dès lors, les sanctions appliquées à l’encontre du Niger n’étaient que la conséquence logique des décisions prises par cette organisation, en conformité avec ses textes. « Ce que nous avons fait, c’est simplement appliquer les règles que nous nous sommes collectivement fixées », a-t-il souligné. Cependant, nos voisins nigériens ont semblé ne pas comprendre cette position, bien qu’elle ne soit nullement inédite. Sous la présidence de Boni Yayi, une situation similaire s’était produite au Mali, et le Bénin avait alors adopté la même attitude en appelant au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Le contexte politique a certes évolué, mais le principe demeure inchangé. Toutefois, l’évolution des évènements a conduit la Cedeao, notamment grâce aux initiatives diplomatiques du président Patrice Talon, à lever ces sanctions. Le Bénin, fidèle à sa politique d’apaisement, a été le premier à mettre en œuvre cette décision en rouvrant unilatéralement sa frontière. Aujourd’hui, il appartient aux autorités nigériennes d’en faire de même, afin de permettre aux populations vivant de part et d’autre de la frontière de renouer avec une coexistence pacifique et harmonieuse.
Les allégations sur des bases militaires françaises : une fausse accusation
Réagissant aux accusations persistantes des autorités nigériennes concernant une prétendue présence de bases militaires françaises au Bénin, Wilfried Léandre Houngbédji a balayé ces affirmations d’un revers de main, estimant que leurs auteurs eux-mêmes n’y croient guère. Il a rappelé qu’avant les évènements de juillet 2023, le Niger accueillait à la fois des forces françaises et américaines sur son sol, sans que cela n’ait jamais suscité la moindre protestation de la part du Bénin. « Jamais nous n’avons considéré cela comme une menace pour notre souveraineté, et jamais nous n’avons interpellé le Niger sur cette question », a-t-il précisé. Le Bénin, pour sa part, n’a jamais signé d’accord de défense avec la France, à la différence d’autres nations africaines. Il entretient néanmoins des accords de coopération militaire avec plusieurs pays, dont la France, la Russie, les États-Unis et la Belgique. Cette coopération ne s’est cependant jamais traduite par l’installation de bases étrangères sur le territoire béninois.
Une stratégie de défense axée sur l’autonomie et la lutte contre le terrorisme
Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, menace qui provient principalement des territoires voisins du Burkina Faso et du Niger, le Bénin a mis en place une stratégie de renforcement de ses capacités de défense. Cette stratégie repose sur trois axes majeurs : le recrutement massif de jeunes soldats, afin de renforcer les effectifs des forces armées béninoises ; l’acquisition d’équipements militaires modernes, pour garantir une réponse adaptée aux menaces sécuritaires et la formation intensive des troupes, visant à améliorer l’efficacité des opérations de terrain. En outre, dans un souci de protection territoriale, le gouvernement a entrepris la construction de bases avancées stratégiques. Il ne s’agit pas de bases militaires étrangères, mais de petites casernes et de points fortifiés, judicieusement implantés en fonction des zones de risque, pour mieux contenir la menace terroriste. Wilfried Léandre Houngbédji a conclu en insistant sur l’objectif premier du Bénin : garantir la stabilité dans la sous-région, tout en assurant la protection de ses citoyens contre les dangers qui pèsent sur eux.
Gabin Goubiyi