Une affaire de supposée vente de réserves administratives secoue la ville de Bohicon. Des conseillers du Bloc républicain se sont levés pour aller poser des plaques sur des domaines bâtis et occupés par les populations, sous prétexte que ce sont des réserves administratives qu’aurait illégalement vendu l’ancien conseil communal dirigé par Luc Sètondji Atrokpo. Faux, rétorquent certaines personnalités qui maîtrisent le dossier.
Le week-end dernier, quelques anciens chefs services d’affaires domaniales à la préfecture et à la mairie sont montés au créneau pour battre en brèche les arguments des conseillers Br. Pour eux, ce sont ces derniers qui sont dans l’illégalité. La preuve, le préfet du Zou Firmin Kouton a, dans une lettre adressée au maire de Bohicon, donné l’ordre de surseoir à toute identification de réserves administratives. Intervenant sur Royale Fm, Nicaise Ayissi, ancien chef service affaires domaniales à la préfecture du Zou, a laissé entendre que l’urbanisation respecte un certain nombre de processus. Elle implique notamment le préfet, le conseil départemental d’urbanisation, les chefs quartiers, les chefs d’arrondissements, la police, l’Ign, etc. « Lorsque le maire délimite ou propose une localité à urbaniser, il soumet sa proposition au conseil communal qui délibère. La délibération est transmise au préfet et le préfet, en tant qu’autorité de tutelle, réunit le conseil départemental d’urbanisme pour analyser et donner leur avis sur la faisabilité de ce projet d’urbanisation », a-t-il expliqué. Selon ses explications, le conseil communal d’alors a respecté toute la procédure. « L’administration passée avait relevé toutes les réserves administratives et avait fait confectionner des plaques qui étaient entreposées au domicile du maire. Certaines ont été posées mais il restait plus d’une cinquantaine. Mais elles n’ont pas été utilisées par l’administration actuelle. Elle s’est fait confectionner d’autres plaques qu’elle a commencé par entreposer sans se référer au cabinet qui a fait le lotissement », a poursuivi Nicaise Ayissi, relevant ainsi l’illégalité dans laquelle des conseillers Br ont opérée. Pour lui, tout a été déjà fait. L’administration actuelle devrait consulter le point des réserves administratives fait par l’équipe sortante, et si par hasard, il y avait des zones d’ombre, elle n’avait qu’à se rapprocher du cabinet de géomètre pour de plus amples explications.
Vaine cabale contre Luc Atrokpo
« L’ancien maire Luc Sètondji Atrokpo, est un légaliste. Il ne fait rien sans aller consulter les textes. La preuve son directeur de cabinet était un sous-préfet. Il savait que les terres constituent de véritables handicaps pour les maires. C’est pourquoi il s’est fait entourer de garde-fou », a renchéri, à son tour, Jules Avahoundo, ancien chef service Affaires domaniales à la mairie de Bohicon. Pour lui, c’est un dossier politique. On veut coûte que coûte trouver des poux sur la chauve tête de l’ancien maire de Bohicon. Une situation qui, à ses dires, a exaspéré les populations de la ville carrefour. C’est donc sentant venir le danger que peut constituer un trouble à l’ordre public et vu l’illégalité qui entoure l’acte des conseillers Br que le préfet Firmin Kouton a tapé du poing sur la table, demandant de surseoir à toute opération d’identification de réserves administratives. Pour Isidore Agnoun Basso, ancien adjoint au maire de Bohicon, on ne peut réinventer la roue. Intervenant en langue fon sur la radio Trait d’union, il a appelé les conseillers Br à se rapprocher des structures impliquées dans l’urbanisation pour avoir des explications sur l’état des lieux des réserves administratives, au lieu de chercher des problèmes là où il n’y en a pas.
M.M (Coll)