Après plus d’un an et demi de fermeture unilatérale des frontières nigérianes, le gouvernement béninois veut créer un cadre de dialogue bilatéral pour éviter la répétition dans l’avenir du phénomène. C’est le but de la lettre envoyée au président nigérian, mardi 22 décembre 2020 par le gouvernement, afin que les deux parties se rencontrent.
Le gouvernement a engagé une procédure de dialogue avec le Nigéria suite à la fermeture et à la réouverture de ses frontières. En effet, le gouvernement a adressé mardi 22 décembre 2020, une correspondance au président nigérian Muhammadu Buhari. La correspondance du gouvernement béninois suggère et sollicite une rencontre d’échanges avec les autorités nigérianes. Cette rencontre d’échanges souhaitée par le gouvernement béninois devrait permettre d’éviter une nouvelle fermeture unilatérale des frontières par le Nigéria. En effet, selon les spécialistes, l’économie nigériane a tout autant, sinon plus, souffert de la fermeture des frontières d’avec ses voisins. Car, depuis la fermeture des frontières, l’économie nigériane n’est pas au meilleur de sa forme. Une situation qui s’est davantage dégradée avec la pandémie du Covid-19. Selon la Banque mondiale, l’économie nigériane devrait enregistrer une croissance de (-4,3%) et environ 5 millions de nigérians devraient basculer dans la pauvreté en 2020. L’institution vient d’ailleurs de décaisser 1,5 milliards de dollars pour la relance de l’économie nigériane. Le Nigeria, avait décidé de fermer ses frontières de manière unilatérale pour lutter contre l’insécurité et la contrebande. Mais un an et demi plus tard, le géant nigérian est entré en récession, et les prix de la nourriture ne cessent d’augmenter. Du côté du voisin béninois, le manque à gagner de recettes imputables à la fermeture des frontières est estimé à 48,6 milliards FCfa, soit un peu plus de 10 % des recettes brutes de la douane et moins de 5 % des recettes totales de 2019. Le Bénin a dû développer une politique de résilience pour contenir les pertes liées à la fermeture des frontières nigérianes. Du coup, avec l’ouverture des frontières, les importations ne sont plus totalement bloquées, même si le Nigeria maintient une interdiction d’importation sur un certain nombre de produits notamment le riz et la volaille. Cette réouverture partielle des frontières devrait donc permettre au Nigéria de contrôler un peu l’inflation, alors que sa production agricole est au plus bas niveau.