Les bavures policières observées dans la cadre de la répression des infractions routières ont commencé par inquiéter les députés de la neuvième Législature. Cette situation a fait monter au créneau le président de la commission permanente de la sécurité et des relations internationales de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Gounou, qui n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer cette forfaiture qui déteint sur le vivre ensemble. Il en a profité pour annoncer une loi pour mettre un terme à la pratique.
C’est sur une chaîne audiovisuelle de la place, que le député membre du groupe parlementaire Bloc républicain a dressé, mardi 16 avril 2024, un sévère réquisitoire contre certains fonctionnaires de Police qui profitent de la répression pour non-port de casque pour infliger des traitements inhumains « dignes de la traite négrière » à de paisibles citoyens. « Depuis un moment, on observe de plus en plus sur notre territoire, des bavures policières et les affrontements entre la Police et la population par endroits. Ce n’est pas une bonne image pour l’Etat de droit que nous sommes en train de mettre progressivement en place au Bénin. Comme élus du peuple, nous sommes interpellés. Nous observons et ne sommes pas d’accord avec cette façon de faire de la Police. La Police est au service du peuple. La Police ne doit pas devenir un instrument de trouble, de la quiétude de nos paisibles populations », a martelé le député Abdoulaye Gounou. Aussi, a-t-il souligné que ces actes ne sont pas légitimes et ne sont pas inscrits dans les consignes du gouvernement, aux fonctionnaires de Police dans le cadre de leur mission de sécurisation. « J’ai même l’impression que certains fonctionnaires de Police sont en train de saboter et veulent opposer le gouvernement à la population. Chaque jour, on a des audio en bariba, dendi, fon et qui nous parviennent sur ces exactions », a rajouté le député Abdoulaye Gounou qui envisage désormais initier très rapidement une proposition de loi portant procédures disciplinaires contre les agents en uniforme aux fins de leur extirpation des rangs de la Police républicaine. Pour l’élu du peuple, rien ne doit justifier les violences sur les personnes physiques. « Même le criminel a le droit d’un traitement humain, c’est de ça qu’il s’agit. On ne peut pas traquer les gens comme ça. Ce n’est pas bon. Pour moi la police doit avoir une certaine retenue », a-t-il notifié
Martial Agoli-Agbo
(Br Ouémé-Plateau)