Au-delà de projeter un sein de l’opinion, le signal d’un renouveau des relations entre le Bénin et le Nigéria, la présence remarquable de hautes personnalités du Nigéria aux cérémonies officielles marquant la célébration du 63ème anniversaire du Bénin à la souveraineté internationale, sonne comme un revers à la caste de politiciens qui ont choisi délibérément de boycotter la cérémonie.
Une fois encore, les détracteurs du régime du Nouveau départ ont tapé poteau dans leurs velléités de faire échec à la symbolique que revêt la fête de l’indépendance. Les boycotteurs ne pouvaient imaginer que leur absence ne ferait pas l’effet d’une mouche aux manifestations. En effet, la présence du président nigérian Bola Ahmed Tinubu a vite effacé le mauvais cliché que l’opposition voulait coller aux manifestations. Le président nigérian a en effet fait fort en se rendant à l’invitation de son homologue béninois avec un gratin de personnalités politiques de son pays mais la plus grande fortune africaine, l’homme d’affaires Aliko Dangoté. Cette délégation de haut niveau constituée de six gouverneurs d’Etats fédéraux du Nigéria a fait oublier l’absence des anciens présidents de la République Nicéphore Dieudonné Soglo, Boni Yayi et leurs affidés en l’occurrence les députés du parti Les démocrates. C’est un cinglant désaveu pour ces personnalités obnubilées par le vil dessein de faire échec à la symbolique de la fête. Mais c’est sans compter avec la perspicacité et le sens d’anticipation du président de la République qui a sorti du lourd pour annihiler les velléités de ses détracteurs. Déjà la veille de la célébration, le chef de l’Etat a fait une feinte de corps aux opposants en l’occurrence le parti Les démocrates, qui depuis quelques jours, a entrepris une campagne de pression psychologique à l’effet de contraindre Patrice Talon à décréter l’amnistie au profit des compatriotes en exil et certains prisonniers prétendument qualifiés de «politiques». Face à ces appels de pieds déguisés, Patrice Talon a opposé un mur de silence, en s’abstenant de se sacrifier au rituel de message à la Nation, ceci, à la grande déception de ceux qui l’y attendaient. C’est en désapprobation à cette posture du président Talon que l’opposition a choisi de ne pas faire acte de présence aux manifestations officielles de la fête tout comme si la fête se résumait à sa personne. Symbole de la souveraineté ou de l’unité nationale, la fête nationale devrait être l’occasion pour les acteurs politiques de transcender les clivages partisans pour communier au tour de ce que nous avons en commun : la Nation. Malheureusement, la haine et la béninoiserie de certains acteurs endurcis leur font avoir une conception biaisée de cette célébration qui, au-demeurant, pouvait permettre à un certain Boni Yayi, s’il était présent, de glisser quelques mots à l’hôte de marque de la célébration qui se fera le cas échéant, le devoir d’en discuter avec son homologue béninois.
Abdourhamane Touré