L’élection du bureau de la nouvelle Législature donne lieu depuis quelques heures à un débat nauséabond sur fond de régionalisme; Le chef de l’Etat, Patrice Talon est mis en index, à tort, par des détracteurs malveillants qui lui prêtent des velléités d’avoir évincé des prétendants de la partie septentrionale du pays au perchoir, au profit de ceux du Sud.
Des commentaires désobligeants et des analyses biaisées qui exposent la misère intellectuelle de leurs auteurs font le chou gras de l’actualité depuis l’élection du bureau de la 9ème Législature. Cette élection semble avoir donné de la matière à certains pyromanes de la République qui ont décidé de surfer sur la fibre régionaliste pour se donner un brin de visibilité. Les pêcheurs en eau trouble visiblement en mal d’une partition du pays, n’ont pas digéré la réélection de Louis Vlavonou, un ressortissant de la partie méridionale du pays au perchoir. Pour eux, il n’est pas question que le poste soit attribué à un sudiste. Poussant loin leur perfidie, certains tentent même de livrer à la vindicte populaire, les députés du Nord qui ont voté pour Louis Vlavonou au détriment de la députée Viviane Orou Tama du parti « Les démocrates ». Ces députés sont taxés de traitres et même d’indignes. Ce débat nocif, symptomatique d’une pathologie inextricable chez certains compatriotes, paraît incensé. En effet, au regard de la virulence des termes et des mots prétendument choisis à dessein, on se demande les réelles motivations des artificiers de cette polémique inutile. A qui profite une partition du pays ? est-on tenté de se demander quand on sait que ces genres de propos à relent régionaliste ne sont pas de nature à garantir la cohésion sociale encore moins l’unité nationale. D’aucuns se demandent ce que gagnent les pourfendeurs à pourrir de la plus abjecte des manières, le débat public en y introduisant ces analyses saugrenues qui pourraient mettre en péril la cohabitation entre Nordistes et Sudistes. L’on va jusqu’à prêter des idées à des autorités à qui on pense rendre service alors même qu’on les met dans une situation délicate et inconfortable vis-à-vis du chef. S’il est vrai que la politique est un jeu d’intérêts et de coups bas, il n’en demeure pas moins qu’elle reste un univers de tolérance et de compromis sur ce qui doit être l’essentiel. Relativement au débat qui a cours, et entre autres prétendants au perchoir, l’on a mis sous les projecteurs un certain Robert Gbian, que les auteurs de la polémique qui enfle, avaient, dans leur imaginaire, installé dans le fauteuil. Mais c’est sans compter avec la discipline de groupe et surtout la thèse selon laquelle, toute certitude établie en politique n’engage que son auteur. Les polémistes ont visiblement mal digéré la tournure que les évènements ont prise à la dernière minute. Mais cela ne saurait justifier l’attitude de ces oiseaux de mauvais augure qui ont d’ailleurs été confondus par les dernières déclarations du député concerné. A la question de savoir ce qui justifie son absence dans le bureau de la 9ème Législature, l’élu Br de la 7ème circonscription électorale a confié : « Depuis 8 ans (7ème et 8ème Législature), j’ai été membre du Bureau. J’ai été vice-président. A la 9ème Législature, ne pouvant pas accéder au perchoir puisque mon parti n’a pas eu la majorité, j’ai décidé de passer la main à un autre cadre du parti plus jeune que moi en la personne du député Barthélémy Kassa. » Des propos qui révèlent la vacuité de l’argumentaire des pyromanes déguisés en avocats circonstanciels de l’homme.
Talon accusé à tort
Dans le faux débat qui se mène sur le régionalisme, le chef de l’Etat, Patrice Talon est pointé du doigt, accusé de reléguer les ressortissants de la partie septentrionale du pays aux seconds rôles. Une accusation gratuite et non fondée si l’on se permet une petite radioscopie de la représentativité des compatriotes de cette partie du pays dans les institutions de la République. En effet, sur les onze institutions que compte le pays à savoir la présidence de la République, la vice-présidence de la République, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), le Conseil économique et social (Ces), la Haute cour de justice (Hcj), la Commission électorale nationale autonome (Céna), la Cour des comptes (Cc) et la Cour suprême, les cadres ou ressortissants du septentrion ont été désignés, nommés ou élus à la tête de six institutions. Il s’agit de la Cour constitutionnelle dirigée par Issifou Razaki Amouda originaire de Ouassa Péhunco, de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) présidée par Rémi Prosper Moretti (Kandi), du Conseil économique et social (Ces) dont le premier responsable est Augustin Tabé Gbian ressortissant de Bembèrèkè, de la Cour des comptes dirigée depuis le 28 avril 2021 par Ismath Bio Tchané Mamadou, originaire de Sèmèrè, de la Commission électorale nationale autonome (Céna) que dirige Sacca Lafia ressortissant de Pèrèrè sans oublier la vice-présidence de la République à la tête de laquelle Mariam Talata Chabi Zimé, femme originaire de Parakou, assure les premiers rôles. Au niveau du gouvernement, plusieurs ministères sont confiés à des éminences grises de cette partie du pays. Sur ce registre, il y a le ministère en charge de la Coordination de l’action gouvernementale, dont le titulaire du portefeuille est d’ailleurs le numéro 2 du gouvernement. Viennent ensuite les ministères de l’Intérieur et de la sécurité publique, celui des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, le ministère de l’Eau et des mines, le ministère de l’Economie numérique et de la digitalisation pour ne citer que ceux-là. Ce petit récapitulatif démontre que, loin de ce que tentent de faire croire les esprits retors, les cadres du septentrion sont bien représentés au niveau des institutions. Dès lors, les velléités de non-respect de l’équilibre régional prêtées au chef de l’Etat Patrice Talon, relèvent purement et simplement d’une mauvaise foi manifeste. Les populations doivent faire preuve de vigilance pour ne pas tomber dans le piège des délateurs de la République.
Gabin Goubiyi