(« Une mission compliquée et difficile », selon Patrice Talon)
Le chef de l’Etat a procédé, lundi 22 juillet 2024, à l’installation du Haut-commissaire à la prévention de la corruption. A cette occasion, Patrice Talon a levé un coin de voile sur ce fléau qui gangrène bon nombre de pays africains et constitue un frein majeur à leur développement.
Nommé en Conseil des ministres, le 12 juin 2024, l’avocat et ancien bâtonnier Jacques Atcheffon Migan, a été officiellement installé dans ses fonctions de Haut-commissaire à la prévention de la corruption. Une institution qui tient son fondement juridique de la loi n°2020-09 du 23 juin 2020 portant création, mission, organisation et fonction du Haut-commissaire à la prévention de la corruption. Pour Patrice Talon, le temps relativement long mis pour installer cette structure n’est pas sans raison. Le chef de l’Etat a justifié ce constat par des impératifs liés à la recherche d’instruments fiables et adéquats, afin de rendre l’institution efficace et à même de jouer convenablement son rôle contre un fléau majeur. « Assumer cette fonction est beaucoup plus difficile que réprimer la corruption. Vous imaginez combien l’attente est énorme à trouver les instruments, la dynamique, les outils pour prévenir la corruption et l’enrayer au plus profond. C’est une tâche compliquée et difficile. Vous comprenez pourquoi nous avons mis tant de temps à trouver le mouton à cinq pattes », a laissé entendre le président de la République. Tout en remerciant le tout nouveau Haut-commissaire à la prévention de la corruption, Patrice Talon le met déjà en garde quant au caractère hautement sensible de sa mission. « Vous avez à assurer l’une des missions les plus difficiles, voire la plus difficile de la nation, de la République », avertit Patrice Talon avant d’indiquer que la corruption reste et demeure le mal principal qui handicape l’émergence des pays en voie de développement. « Je l’ai toujours dit, nous sommes dotés des moyens de nous développer ; nous avons la volonté ; nous ne manquons pas de compétences mais nos travers constituent les freins essentiels de notre sous-développement. Parmi ces travers, la corruption est au premier rang », diagnostique Patrice Talon qui n’a pas manqué de souhaiter toute la lucidité nécessaire au Haut-commissaire en vue de relever les défis qui l’attendent dans sa lourde et exaltante mission. « Je voudrais vous souhaiter bonne inspiration, du courage pour accompagner le Bénin entier à travers ses institutions, à travers toutes les organisations de la République que nous réussissions ensemble à mettre en place partout les moyens efficaces de prévention contre ce fléau qui est le plus grand mal dont souffrent la plupart des pays en développement.. Bon vent !», a souhaité le président de la République. Il est à noter que le Haut-commissaire à la prévention de la corruption a pour mission de suivre la mise en œuvre, au sein des institutions et administrations de l’Etat, des mesures de lutte contre la corruption, d’initier et de mettre en œuvre des actions de prévention de la corruption dans le secteur public comme privé. Au plan structurel, l’institution demeure indépendante vis-à-vis des institutions de la République. Elle n’est soumise à aucune autorité hiérarchique. Le Haut-commissaire ne peut être démis de ses fonctions que pour faute lourde aux termes des dispositions de l’article 7 de la loi.
Gabin Goubiyi


















