L’insuline est bel et bien disponible en quantité suffisante sur le territoire national. Le Directeur général de l’Agence béninoise de régulation pharmaceutique (Abrp), le Lieutenant-colonel Yossounon Chabi a, dans cet entretien, rassuré la population en l’occurrence les patients diabétiques. Il a profité pour expliquer les dispositions anticipatives prises pour éviter des situations de rupture à l’avenir. Lire l’intégralité de son interview.
Le Matinal : Il nous est revenu quelques plaintes liées à l’absence d’insuline pour les personnes souffrant du diabète? Qu’en est-t-il exactement?
Yossounon Chabi : Avant tout propos, je voudrais dire toute ma compassion à nos compatriotes souffrant du diabète et qui depuis quelques semaines, ont été confrontés à cette difficulté d’avoir leur médicament sur le territoire national. Je voudrais dire que c’est une situation globale. Elle n’est pas liée à notre circuit ici au Bénin mais elle est plutôt d’origine un peu plus haute. Donc, c’est une rupture qui est intervenue au niveau de ceux qui fabriquent des fabricants, ce qui nous a impactés malheureusement depuis un certain temps.
A l’heure actuelle, est-ce que le produit existe?
Je voudrais vous donner la bonne nouvelle. Depuis le début du mois de janvier, nous avons reçu successivement à travers trois ou 4 grossistes de notre pays, des stocks. Aujourd’hui, nous avons distribué sur le territoire national, environ 3500 boîtes et nous avons constitué également de petits stocks tampons qui nous permettrons en cas d’urgence de réagir de façon prompte et plus efficace.
Donc la quantité qui est là peut faire face aux besoins?
Tout à fait. Nous pouvons vous rassurer qu’aujourd’hui, les diabétiques peuvent être vraiment tranquilles, parce que nous avons une quantité qui permet de pouvoir couvrir les besoins et en dehors de cela, d’ici ce week-end ou en début de semaine prochaine, un stock d’environ 15.000 boîtes sera encore livré sur le marché béninois.
Est-ce que dans toutes les pharmacies, dans toutes les officines, on peut avoir le produit ?
Les consignes sont été données pour que les officines disposent du produit. J’ai suivi le contingentement que nous avons fait avec certains grossistes. Nous avons travaillé à la répartition pour que dans chaque localité, dans chaque région, qu’il y ait le minimum nécessaire pour que le patient n’ait même pas à parcourir de longues distances pour pouvoir avoir accès à l’insuline.
Que faut-il faire pour qu’à l’avenir, on ne tombe pas dans ce genre de situation ?
Le problème est complexe. La solution radicale définitive, c’est de pouvoir produire sur place, mais vous savez que c’est très complexe. Ce que nous pouvons envisager très rapidement, c’est vraiment d’anticiper sur cette situation, sur les tensions au niveau mondial et constituer des stocks de réserve qui nous permettront de réagir pendant un certain temps en attendant le retour à la normale en ce qui concerne l’approvisionnement des produits.
Votre mot de la fin
Mon mot de la fin c’est de remercier tous les acteurs du secteur de la santé pour toutes les diligences qui ont été faites pour que nous puissions détendre un peu la situation. Je voudrais également remercier les patients, les préposés, les parents pour la patience, pour la compréhension et souhaiter que ces situations ne se reproduisent pas et que nos patients non seulement les diététiques mais les autres malades également surtout les maladies chroniques puissent disposer assez régulièrement et en temps opportun de leur médicament.
Propos recueillis pour Le Matinal par Abdourhamane Touré