Poursuivant sa dynamique de la diversification des services sociaux au profit des populations à la base. Le gouvernement a mis de côté une enveloppe de soixante (60) milliards de francs Cfa pour la concrétisation du programme « Gbéssoké ».
Financé par la Banque mondiale, ce projet a pour objectif de multiplier et de consolider les services sociaux en vue d’accompagner les plus défavorisés et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté au Bénin. Dans l’optique d’encourager et d’aider les agents du ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance des différents départements du Bénin à comprendre et à mieux s’approprier le programme « Gbéssoké » et bien d’autres projets à caractère social (assurance maladie, formation, retraite, microcrédit Alafia, Swedd), une présentation leur a été faite courant mars avril 2023.
Ce projet vise également à concrétiser la réforme relative à la mutation des Centres de Promotion Sociale (Cps) en Gups (Guichet Unique de Protection Sociale). Comprenant le bien-fondé des initiatives du gouvernement pour réduire au maximum la vulnérabilité des populations, ces agents ont renouvelé leur engagement à redoubler d’efforts pour combler les attentes des cibles défavorisées. Plus spécifiquement, le Programme « Gbéssoké » qui signifie « porter haut » en Yoruba une langue majoritaire dans la région Est du Bénin, allie mobilisation sociale et engagement communautaire, et va impacter environ trois (03) millions de personnes vulnérables et améliorer leurs conditions de vie. La vision du gouvernement à travers ce projet est de mettre aux normes et d’augmenter le nombre des infrastructures destinées à la délivrance des services et prestations sociaux. Plus précisément, il s’agit de la transformation des Centres de Promotion Sociale en Guichets uniques de protection sociale pour améliorer l’offre de services d’identification complémentaire, d’insertion au registre social unique, l’information et l’accès à tous les produits. Ces actions soulageront les populations des tracasseries et des peines pour accéder aux services d’action sociale, favoriser la mise en œuvre de l’économie solidaire intégrant les activités génératrices de revenus, l’éducation financière et les microcrédits et de soutenir la capacité productive et d’autonomisation des ménages pauvres extrêmes et ceux victimes des chocs covariants, pour leur relèvement économique à travers l’appui et l’accompagnement pour un développement humain holistique (viabilité économique, sanitaire et éducative). Il s’agit plus particulièrement de promouvoir l’inclusion économique des couches vulnérables en facilitant leur contribution à la constitution de la richesse nationale. L’accord de financement pour la concrétisation du programme “Gbéssoké ” portant sur 100 millions de dollars soit 60 milliards de francs Cfa a été signé en marge de la Réunion de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire tenue en avril 2023 à Washington Dc.
Financement acté
Nous étions en mai 2024. Réunis en séance plénière au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, les députés de la 9ème législature ont pris acte de la ratification de l’accord de financement signé dans le cadre du programme des filets de protection sociale productifs « Gbéssoké » puis de l’accord de contre-indemnisation relatif au financement des projets Objectifs de Développement Durable (Odd). Les débats ont été conduits par le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Barthélémy Kassa en présence du garde des sceaux, ministre de la Justice et de la législation, Yvon Détchénou. Au cours de cette plénière, les représentants du peuple ont poursuivi les deux points qui restaient de la plénière du jour avant. Il s’agit de l’examen du décret portant ratification de l’accord de financement signé à Washington, le 11 avril 2023 entre la République du Bénin et l’Association internationale de développement (Aid) dans le cadre du programme des filets de protection sociale productifs « Gbéssoké » et de l’examen du décret relatif à l’accord de contre-indemnisation signé le 10 mai 2023 entre la République du Bénin et Fonds africain de développement (Fad) en garantie du crédit Deutsche Bank, lié au financement des projets Objectifs de Développement Durable (Odd). C’est la commission du Plan, de l’équipement et de la production qui a présenté les deux rapports. Dans un premier temps, les députés ont eu droit au rapport relatif au financement du Programme « Gbéssoké ». À en croire le rapport de la Commission, le Gouvernement a initié le programme de filets de protection sociale productifs, appelé « Gbéssoké » dans le souci de renforcer le bien-être social des populations. Ainsi, ce programme vise spécifiquement à revaloriser les mécanismes de protection sociale en République du Bénin et à répondre aux problématiques sociales en vue de la création d’un écosystème efficient. Le programme « Gbéssoké », indique la même source, couvre la période 2023-2026 et vient en complément aux quatre volets (assurance maladie, formation, microcrédit, retraite) en cours d’opérationnalisation sous le projet Assurance pour le renforcement du capital humain. « Il vise à augmenter les capacités productives des ménages les plus vulnérables et est aussi destiné à diversifier les services sociaux afin de réduire la pauvreté, renseigne ledit rapport. Faut- il le rappeler, ce programme repose sur trois (03) domaines prioritaires d’actions, à savoir : le développement d’un filet de protection sociale productif ; le développement de la capacité adaptative du système de protection sociale; et le renforcement du système de protection sociale et de l’intégration des services.
Gbéssoké, un programme de près 129 millions de dollars Us
Le coût global du programme « Gbéssoké » est de cent vingt-huit millions quatre cent soixante-dix mille (128 470 000) dollars US, soit soixante-dix-sept milliards sept cent soixante-deux millions cent sept mille cent soixante-huit (77 762 107 168) Fcfa, dont dix-sept milliards deux cent trente-deux millions sept cent dix-sept mille deux cent quatre-vingt-seize (17 232 717 296) Fcfa à la charge du budget national et le reste comme la contribution de l’Aid. S’agissant du second dossier, celui de l’accord de contre-indemnisation, le rapport de la Commission informe : 《Dans le cadre du refinancement des certains projets ODD, la République du Bénin a mobilisé un prêt auprès de Deutsche Bank d’un montant de 350 millions d’euros, soit environ 229,58 milliards de francs CFA. Le décaissement de ce prêt a eu lieu le 30 juin 2023 pour une garantie du Fad allant jusqu’à 195 millions d’euros en première perte, couvrant principal et intérêt ; et une assurance de l’Ati-aca qui est une assurance de seconde perte couvrant la portion restante de principal et d’intérêt.
De quoi s’agit-il réellement ? Selon ledit rapport, le gouvernement a obtenu du Fonds africain de développement (Fad) et de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Ati-aca), des garanties lui ayant permis de mobiliser des ressources sur le marché international pour le refinancement de certains projets de 2022 et 2023. « Ce mécanisme de financement s’appuie sur une garantie partielle en première perte du Fonds africain de développement complétée par une assurance en seconde perte de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (Ati-aca). Les ressources ainsi mobilisées seront exclusivement affectées à des dépenses liées à la réalisation des objectifs de développement durable (Odd) dans les secteurs comme : l’agriculture et l’agro-industrie, l’eau et l’assainissement, la santé, l’habitat décent, l’éducation, les infrastructures durables, les énergies décarbonées, la connectivité et l’inclusion numérique, l’inclusion financière et la création d’emploi pour les jeunes et les femmes, la préservation du littoral, de la vie aquatique et de la biodiversité et la valorisation du patrimoine », poursuit la même source. Pour les parlementaires, le gouvernement traduit dans les actes le « hautement social ». Cependant, certains ont souhaité que ce programme atteigne réellement les couches vulnérables.
34 000 Cip offerts aux bénéficiaires
Dans le cadre de la mise en œuvre du programme de filets de protection sociale productifs dénommé “Gbéssoké”, le projet d’identification unique pour l’intégration régionale et l’inclusion en Afrique de l’Ouest (Wuri) a remis à Cotonou 34.000 certificats de Numéro personnel d’identification à la Cellule d’appui à la mise œuvre (Camo) dudit programme. Ces numéros destinés aux bénéficiaires du programme vont leur permettre de justifier l’authenticité de leur personnalité afin de bénéficier pleinement de tous les appuis prévus par le gouvernement pour les aider à sortir de leur situation de précarité. Les certificats remis à la Camo/Gbéssoké au profit des bénéficiaires sont édités par l’Anip et financés par Wuri sur demande de l’Agence nationale de protection sociale (Anps). La cérémonie a réuni les premiers responsables des structures concernées à savoir Jean Aholou, coordonnateur du projet Wuri, Pascal Nyamulinda, directeur général de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), Christian Lodjou, directeur général de l’Agence nationale de protection sociale, Rodrigue Hounkpehedji, coordonnateur de la Camo/Gbéssoké et de Noah Agbaffa-Padonou, conseiller technique de la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, au suivi des projets. Le gouvernement du Bénin, à travers le ministère des Affaires sociales et de la microfinance a mis en place le programme sectoriel de Filets de protection sociale productifs dénommé Gbéssoké dans le but de mettre aux normes et d’augmenter le nombre des infrastructures destinées à la délivrance des services et prestations sociaux et de soutenir la capacité productive et d’autonomisation des ménages pauvres extrêmes et ceux victimes de chocs covariants pour leur relèvement économique. C‘est en prélude au lancement officiel de l’opérationnalisation qui donnera le top des transferts monétaires aux bénéficiaires que les Cip ont été éditées au profit de ceux parmi eux qui n’en ont pas.
Sergino Lokossou