Deux ans après son lancement, le Programme Gouvernance+ enregistre des avancées notables. Le ministère de l’Économie et des finances a organisé, le vendredi 10 octobre 2025, une cérémonie de présentation des premiers résultats de ce vaste programme de modernisation de la gouvernance publique, financé à hauteur de 150 millions d’euros par la Banque mondiale. La rencontre, présidée par Hermann Takou, directeur de cabinet du ministre d’État Romuald Wadagni, a réuni les responsables des principales structures impliquées que sont la Direction générale des impôts, la Direction générale des douanes, la Direction du budget, l’Agence de régulation des marchés publics, l’Institut national de la statistique et de la démographie et le ministère du Travail et de la fonction publique, ainsi que les Partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale.
Lancé en 2023, le Programme de gouvernance économique pour la délivrance de services (Pgeds), communément appelé Gouvernance+, constitue un levier majeur pour renforcer l’efficacité, la transparence et la modernisation de la gestion des ressources publiques au Bénin. D’une durée de cinq ans, ce programme vise à transformer en profondeur la relation entre l’État et le citoyen à travers trois axes stratégiques : optimiser la mobilisation des ressources intérieures ; améliorer la gestion des dépenses publiques et renforcer le capital humain et la durabilité des réformes. La démarche repose sur la digitalisation des services publics, le renforcement de la participation citoyenne, et l’intégration des enjeux environnementaux et d’inclusion sociale dans les politiques publiques.
Des résultats déjà mesurables
Selon Hermann Takou, le programme affiche un taux de décaissement de 54,5 % à fin juin 2025, soit plus de la moitié du financement prévu. Ce taux témoigne, selon lui, de la « crédibilité et de la performance » des structures de mise en œuvre. Le coordonnateur du programme, Nicolas Ndiaye, a salué « la dynamique collective » entre l’administration béninoise et la Banque mondiale. Il a rappelé que le Bénin est parvenu à faire passer ses recettes intérieures de 12 % du Pib en 2016 à environ 14 % en 2025, tout en doublant la part du budget national consacrée à l’investissement, passée de 17 % à 34 %. « Gouvernance+ consolide et amplifie les résultats obtenus. Au-delà des chiffres, il s’agit de placer le citoyen et les entreprises au cœur de la gouvernance », a souligné M. Ndiaye.
Des réformes structurelles en marche
Pierrot Sègo, secrétaire technique de la Cellule de suivi des programmes économiques et financiers (Cspef), a rappelé que Gouvernance+ s’inscrit dans un programme décennal de réforme de la gouvernance publique (2023-2033). Le dispositif repose sur deux instruments financiers : le Programme-for-Results (PforR), qui lie les décaissements à l’atteinte de résultats concrets et le Projet d’investissement (Ipf), consacré au renforcement des capacités institutionnelles. Le Bénin a déjà satisfait plus de la moitié des 21 indicateurs de performance définis avec la Banque mondiale. Les premiers décaissements à hauteur de 55 % du financement témoignent d’une mise en œuvre efficace.
Des avancées concrètes : digitalisation et inclusion
Pour Claudia Lawani, coordonnatrice adjointe du programme, les progrès sont tangibles. Plus de 9 300 Pme ont été intégrées dans le système fiscal ; 95 % des paiements publics sont désormais effectués par voie numérique ; deux outils de budgétisation sensible au genre et à l’environnement ont été adoptés ; un décret sur la gestion électronique de la commande publique est désormais en vigueur. Ces réformes, selon elle, « améliorent la transparence et la redevabilité de l’action publique ».
La Banque mondiale salue le leadership béninois
Le représentant de la Banque mondiale, Césaire Damien Ahanhanzo, a salué la « forte appropriation nationale » du programme : « L’amélioration des finances publiques observée au Bénin n’aurait pas été possible sans un leadership engagé et une appropriation locale des réformes », a-t-il déclaré, félicitant le gouvernement pour ses performances. Le directeur de cabinet, Hermann Takou, a invité les structures d’exécution à « redoubler d’efforts » pour atteindre les 65,7 % de décaissement visés d’ici fin 2026. « Le succès du Pgeds repose sur notre engagement collectif, notre rigueur et notre capacité à produire les résultats attendus », a-t-il affirmé, avant de déclarer ouverte la présentation officielle des premiers résultats du programme.
Avec Gouvernance+, le Bénin entend moderniser l’administration publique et faciliter l’accès aux services à l’ensemble des populations. Ce programme, fondé sur les résultats, marque une nouvelle étape dans la transformation structurelle de la gouvernance publique béninoise, en cohérence avec la vision du gouvernement du président Patrice Talon.
Léonce Adjévi



















