Au nombre des dossiers examinés lors du Conseil des ministres du mercredi 19 février 2025, il y a le compte-rendu de la mise en œuvre du Programme spécial d’insertion dans l’emploi (Psie) sur la période allant du 1er juillet 2020 au 31 décembre 2024. Au 31 décembre 2024, le programme affiche un taux de réalisation de 89,1%.
L’emploi des jeunes tient une place de choix dans l’action et la politique gouvernementales depuis 2016 au Bénin. Le gouvernement Talon adresse cette question dans une approche holistique partant de la formation aux opportunités d’insertion. C’est pour donner la chance d’un premier emploi aux jeunes diplômés et porter les entreprises ou Pme/Pmi en quête de compétences mais aux ressources limitées qu’à l’occasion du Conseil des ministres du 10 juin 2020, il a été autorisé la mise en œuvre du Programme spécial d’Insertion dans l’emploi. Le Président Patrice Talon a lancé cette initiative lors de son discours à la veille de la fête nationale, le 31 juillet 2019 en ces termes : « J’ai décidé, avec le Gouvernement, d’instituer un programme spécial d’insertion dans l’emploi. Ce programme consistera à recruter chaque année, à la charge de l’Etat qui assurera leur rémunération sur une période d’un an renouvelable une fois, 2000 jeunes diplômés à placer dans des entreprises privées ou publiques, avec l’espoir qu’ils sauront se rendre utiles et efficaces pour se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou alors qu’ils sauront voler de leurs propres ailes dans l’auto-emploi. ». Cette initiative présidentielle prévoit de mettre chaque année, en situation d’emploi à la charge de l’Etat, 2000 jeunes diplômés de niveau Bac professionnel, Bts/Dut, Dts/Licence, Maîtrise, Master/Ingénieur. Ce, afin de leur donner une expérience professionnelle pertinente à même de les aider à se faire recruter ou à se lancer à leur propre compte. L’objectif est de faire acquérir à ces jeunes un minimum d’expériences les rendant plus aptes à se faire recruter à l’issue de la période d’insertion, ou au mieux, s’installer à leur propre compte, fort du renforcement de capacités dont ils ont bénéficié. Ledit programme a effectivement pris son envol le 1er juillet 2020. Un peu plus de 4 ans après son démarrage, il sied de faire un point et d’évaluer le programme. Ce qui a été fait avec un rapport examiné en Conseil des ministres du mercredi 19 Février 2025.
Un taux de réalisation de 89,1%
Selon le point d’étape, il ressort qu’au 31 décembre 2024, le programme affiche un taux de réalisation de 89,1%. Du 1er Juillet 2020 au 31 Décembre 2024, période sous référence, 7.130 candidats dont 30,1% de femmes ont été insérés dans 1.668 entreprises bénéficiaires. Ces chiffres représentent 13.031.230.391 FCFA de subventions accordées aux entreprises sous forme de salaires directement payés aux allocataires par le Trésor public et 1.763.799.685 FCFA consacrés aux charges d’opérations et de fonctionnement ; soit un investissement total d’environ 15 milliards de FCFA. Le programme a un impact significatif sur l’employabilité et le revenu des bénéficiaires. Sur l’ensemble de ceux d’entre eux arrivés au terme des deux (2) ans prévus au contrat du programme, 68,63 % sont maintenus en emploi, à raison de 55,69% dans l’emploi salarié et 12,94% convertis dans l’emploi indépendant. Malgré ce succès qui dépasse les attentes au regard des réticences de départ, le Président Patrice Talon et son gouvernement ne sont nullement dans l’euphorie. Il ressort du compte rendu de la mise en œuvre de ce programme que les demandeurs d’emplois ne correspondent pas souvent aux profils recherchés par les entreprises (pour 63.728 candidats à l’emploi inscrits et éligibles, 15.501 postes étaient demandés par les entreprises et publiés sur la plateforme du Psie). N’eurent été les difficultés liées à l’inadéquation des profils des postulants, les performances auraient pu être meilleures ; On y voit aussi les marques de la problématique formation-emploi. Un chantier déjà engagé par le gouvernement Talon. Cette performance est à saluer. Le programme est un succès au regard de ces statistiques encourageantes. C’est la preuve de la pertinence de cette initiative présidentielle à haute portée sociale. Le gouvernement Talon, par cette initiative, promeut l’insertion des jeunes sur le marché de l’emploi, réduit le taux de chômage chez ces jeunes et favorise l’auto-emploi. Sans faire référence au concept « Premier emploi », c’est une véritable chance que l’Etat accorde à ces jeunes diplômés pour se lancer dans la vie professionnelle surtout que souvent pour les appels à candidatures, on demande aux postulants de justifier d’une expérience professionnelle. Le programme offre la possibilité d’une première formation d’insertion dans l’emploi aux présélectionnés. Il faut surtout saluer le mécanisme de transparence et d’objectivité qui président à cette opération et qui est lisible clairement dans le processus de recrutement. C’est une preuve indubitable de l’égalité des chances.
Léonce Adjévi