Cotonou abrite depuis mercredi 22 octobre 2025, un atelier régional de haut niveau qui regroupe des experts de sept pays pour un partage d’expériences relatives aux meilleures pratiques de gestion partagée des ressources en eau souterraines. Les travaux lancés par le Directeur de cabinet du ministre de l’Énergie, de l’eau et des mines, Emmanuel Ayindé Lawin entrent dans le cadre du projet de gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden- Taoudéni/ Tanezrouft (Nb-Ittas).
Pendant trois jours, les professionnels du secteur de l’eau en provenance de sept pays dont l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Nigéria vont échanger en vue d’améliorer la gestion et la gouvernance fondées sur la connaissance du bassin du Niger et du système aquifère d’Iullemeden- Taoudéni/ Tanezrouft (Nb-Ittas) et à préparer les futures étapes de coopération entre les États. De façon plus spécifique, cet atelier organisé avec le concours de l’Observatoire du Sahara et du Sahel, se consacrera à la pollution et à la forte minéralisation des eaux souterraines. En effet, longtemps perçues comme une ressource naturellement protégée, les eaux souterraines subissent de plus en plus les effets conjugués des activités humaines, de l’intensification agricole, de l’urbanisation non maîtrisée, et du changement climatique. Face à cette situation, il revient de mutualiser les efforts pour mieux comprendre ces phénomènes, identifier les causes et partager les expériences réussies de prévention, de traitement et de surveillance de la qualité des eaux. Selon Soumaya Mouhli, représentante de l’Oss, cet atelier s’inscrit dans la continuité de la rencontre régionale tenue à Abuja et qui avait permis de mettre en lumière les pratiques en matière de recharge artificielle et naturelle des nappes et de préparer les fondations de la deuxième phase du projet Nb-Ittas. «Je suis convaincue que les travaux de cet atelier permettront d’enrichir nos connaissances, de formuler des recommandations concrètes et de renforcer notre vision commune d’une gestion durable et solidaire des eaux souterraines», a indiqué l’experte. A sa suite, Saïd Hounkponou, Directeur général de l’eau a martelé que les ressources en eau souterraines invisibles et très souvent mal connues constituent une ressource stratégique indispensable pour la vie et le développement. A l’en croire, le système aquifère d’lullemeden-Taoudéni/Tanezrouft est donc à juste titre une ressource stratégique dont la protection et la gestion durable doivent être au cœur des préoccupations. « Une eau polluée n’est plus utile à rien, il est donc important d’ anticiper sur la disponibilité de la ressource en quantité et en qualité pour satisfaire non seulement les besoins actuels, mais également les besoins futurs», a exhorté Saïd Hounkponou. En procédant à l’ouverture des travaux, le Directeur de cabinet du ministre de l’Eau, Emmanuel Ayindé Lawin a rappelé que la composante 1 du projet régional Nb-Ittas met un point d’honneur sur la gestion des systèmes aquifères. Pour lui, l’eau souterraine constitue l’un des patrimoines les plus précieux de la sous-région. Invisible mais indispensable, elle assure la survie de millions des concitoyens, soutient l’agriculture, l’élevage et les activités économiques et joue un rôle clé dans la résilience des territoires face aux changements climatiques. « Il s’étend sur sept pays reliant ainsi les zones sahéliennes et sahariennes dans une même dynamique hydrogéologique. Cette interconnexion, aussi précieuse, nous oblige à une responsabilité collective, celle de mieux connaître, protéger et gérer durablement cette ressource partagée, dans l’intérêt de tous », a-t-il laissé entendre. Pour finir, le représentant du ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à poursuivre les efforts pour une gestion intégrée, durable et équitable des ressources en eau. « Le Bénin demeure convaincu que la connaissance partagée, la coopération technique et la volonté politique constituent les trois piliers indispensables pour garantir la sécurité hydrique dans notre région », a conclu Emmanuel Ayindé Lawin. Il faut noter que depuis le lancement du projet en 2019, d’importantes avancées ont été réalisées pour améliorer la connaissance des aquifères transfrontaliers et promouvoir une gestion concertée.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)

















