Initiative de l’Association des écrivains humanistes du Bénin, le projet « Mon panégyrique, mon identité culturelle » livre ses fruits ce vendredi 22 septembre à la bibliothèque Bénin Excellence de Godomey. Trois grandes activités sont au programme. Il s’agit selon le comité d’organisation, du lancement d’un répertoire de vingt panégyriques claniques en versions papier et audio, d’un spectacle de valorisation des panégyriques claniques et de la projection d’un film documentaire sur le même sujet. Occasion pour les populations, de découvrir leur panégyrique clanique afin d’en tirer les multiples bienfaits. Organisée dans le but de promouvoir les panégyriques des familles, le projet « Mon panégyrique, mon identité culturelle » vise aussi à faire connaître cet héritage. Selon un extrait de l’ouvrage écrit par Bienvenu Akoha et qui sera publié au cours de l’évènement, les panégyriques sont des paroles qui ne sont pas très loin des incantations. A l’en croire, pour les ancêtres, la vie est un tout, l’ancêtre tutélaire est toujours présent et on fait exactement comme si les morts n’étaient pas morts, et qu’on cohabite à chaque instant de la vie avec l’invisible. « Je serais donc tenté de dire que les panégyriques s’adressent plus au monde invisible qu’au monde visible. Ce sont donc les effets que cela produit sur le monde invisible qui répercutent sur les comportements que nous adoptons dans le visible », a-t-il écrit. L’auteur suggère donc de retourner aux valeurs africaines et faire en sorte que la vie soit connectée à la vie de la population en tant que telle. Considéré comme le socle de l’identité socio-culturelle africaine en général et les béninois en particulier, le panégyrique est le discours public fait à la louange de quelqu’un ou de quelque chose à travers les éloges. Il se résume en des paroles qui racontent l’histoire d’une famille ou d’un clan, son origine, ses exploits. Il permet également de se renseigner sur une famille. Grâce au panégyrique, il lui est très facile d’identifier l’origine ou la provenance d’une personne. Celui-ci se transmettait de génération en génération par l’art oratoire. Mais de nos jours face une jeunesse acculturée innée dans la mondialisation, le panégyrique perd sa valeur. Ces paroles restent la plus grande mémoire des cultures africaines. Le panégyrique a plusieurs désignations au Bénin du fait du pluralisme ethnique. Ainsi, il est appelé Akὄ en Fon, Oriki en Yoruba, Zemyo en Dendi.
Mohamed Yasser Amoussa (Coll)