Il y a beaucoup de manifestations entrant dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme (Jif) à Sèmè-Podji où la promotion de la gent féminine aux postes politiques reste et demeure une chimère. Depuis 1990 à nos jours, les femmes sont à la traîne, quand même elles sont aux côtés des hommes dans les partis politiques.
Quel est le sort de la femme en politique à Sèmè-Podji ? C’est la question que bon nombre d’observateurs se posent avec acuité, au regard du tableau sombre de la femme en politique dans la commune depuis l’avènement du renouveau démocratique. Il suffit de jeter un regard sur l’histoire récente de la politique de Sèmè-Podji pour conclure que cette Commune est de loin une terre fertile à la promotion de la femme. Les hautes fonctions lui échappent. En effet, depuis 1990, seuls les hommes sont élus députés à l’Assemblée nationale. Aux Législatives de 1991, c’est Joseph Gnonlonfoun du parti Ncc qui a été député. Ce dernier est l’auteur de la proposition de loi qui a institué la Commission électorale nationale autonome (Céna). En 1995, le Parti du renouveau démocratique (Prd) a fait élire Mathias Gbèdan au Parlement. André Koukoui du même parti qui lui a succédé, a fait deux Législatures (1999 à 2007). Dans cette épopée du Prd, Timothée Gbèdiga (2007 à 2011), Charlemagne Honfo (2011 à 2015) et Noël Akissoé (2015 à 2019) ont siégé au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Avec les réformes du régime de la Rupture, Hyppolite Hazoumè a séjourné au Parlement de 2019 à 2023 au nom de l’Union progressiste (Up). Aujourd’hui, c’est Charlemagne Honfo qui est député depuis 2023 jusqu’en 2026. Il s’aperçoit clairement qu’aucune femme de Sèmè-Podji n’a été députée depuis l’ère du Renouveau.
Désastre aussi aux plans communal et local
Comme au plan parlementaire, c’est presque le désastre pour la gent féminine à Sèmè-Podji aux plans communal et local. La femme est pratiquement absente au Conseil communal de la localité où de grandes décisions sont prises. A la première mandature de cet organe exécutif, sur 17 conseillers, il n’y avait qu’une femme en la personne de Bérénice Koukoui, candidate malheureuse face à Mathias Gbèdan au poste de maire de Sèmè-Podji. A la deuxième mandature, elle était encore la seule poule de la basse-cour. A la troisième mandature, grâce au Prd, il y a eu trois conseillères dont Bérénice Koukoui. Elles ne sont promues à aucun poste de responsabilité dans l’appareil de gestion politique de la Commune. Le comble est que le Conseil communal de la quatrième mandature (2020-2026) n’a aucune femme en son sein, même les suppléants des élus communaux sont des hommes. Depuis l’avènement de la décentralisation, maires et chefs d’arrondissement sont exclusivement des hommes. Au plan local, il y a une seule cheffe-village en la personne de Marie Dandjinou de Djèrègbé-Houèla.
Les femmes ne militent-elles pas dans les partis politiques à Sèmè-Podji ? Avec les réformes du régime de la Rupture, on constate leur forte présence dans les milieux politiques de la Commune. A l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau), on voit régulièrement Dr Solange Odjo Ahlonsou, Suzanne Tchédé, Rachel Sokènou et autres sont très connues des populations, mais n’arrivent pas à être positionnées ou bien positionnées sur les listes de leur formation politique. Au Bloc républicain, en dehors de Marie Dandjinou, il est difficile d’y trouver de femmes qui émergent. Chez Les démocrates, Aimée Gnonlonfoun, candidate malheureuse aux Législatives de 2023, continue de bouger les lignes sur le terrain.
Aux prochaines élections, la promotion de la gent féminine sera-t-elle une réalité sur les listes électorales à Sèmè-Podji ? Ce qui est clair, la guerre des positionnements sur les listes aura lieu entre hommes et femmes. Il revient aux chefs des partis politiques d’en décider pour corriger le tir dans la commune.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)