La Commune de Djidja a été choisie pour abriter, le mardi 17 décembre 2024, le lancement officiel du Projet d’appui aux initiatives du Bénin pour la sensibilisation des jeunes filles sur les bonnes pratiques d’hygiène personnelle et menstruelle et à la promotion de la Cédéao chez les jeunes. Cette cérémonie qui a eu pour cadre la maison des jeunes de la localité a été présidée par la représentante du Ministère des affaires sociales et de la micro-finance (Masm) en présence du représentant résident de la Cédéao au Bénin.
Ce projet qui amorce sa phase pilote est l’initiative de la représentation nationale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Bénin par l’Organisation ouest-africaine de la santé (l’Ooas) pour accompagner les actions du Gouvernement. Fruit d’une collaboration exemplaire entre le gouvernement, la Cédéao et l’Ooas, ce projet est mis en œuvre uniquement dans les Communes de Djidja et de Zê. Il vise, selon Amasou Diongue, représentant résident de la Cédéao au Bénin, l’amélioration des connaissances des bénéficiaires sur les pratiques d’hygiène recommandées en période de menstrues, l’amélioration des performances scolaires des filles à travers la réduction du taux d’absentéisme durant leur période de menstruation, la promotion du bien-être des jeunes filles en lien avec la vision 2050 de la Cédéao. Conçu dans un contexte marqué par un fort taux d’absence ou d’abandon des filles à l’école dû à la gestion de l’hygiène menstruelle, il est prévu pour impacter 8000 jeunes filles et 8000 jeunes garçons des collèges d’enseignement général (Ceg), les parents et proches des bénéficiaires, les enseignants et les délégués des collèges. En effet, selon une étude, 15% des filles manquent les classes pendant les périodes menstruelles au sud-est du Bénin à cause de l’inexistence, dans les collèges, d’un environnement approprié à la gestion de l’hygiène menstruelle. L’absence de ce dispositif adapté pour s’échanger au sein des établissements, dira Sylvie Houndjrèbo Ballè, la représentante du Masm, renforce le complexe des filles qui se retrouvent tâchées. Ainsi, elles font l’objet de raillerie de la part de certains de leurs camarades. A ces moqueries, s’ajoutent les gênes des inconforts, la non-maîtrise surtout de la bonne pratique de la santé et de l’hygiène menstruelle personnelle, les croyances et les informations erronées autour des règles. Plongées dans le silence et livrées à elles même, ces jeunes filles développent plusieurs habitudes souvent préjudiciables à leur santé sexuelle. «Face à une telle situation, aucun effort n’est de trop» a martelé la représentante du Masm. Venu donc à point nommé, ce projet permettra de doter les filles de 4000 kits de qualité et des serviettes hygiéniques réutilisables, de transformer les habitudes par des formations et des sensibilisations. Décrivant la stratégie de sa mise en œuvre, Victoire Loké, membre de l’Unité de gestion du projet, a précisé qu’elle implique les ministères de la santé, des affaires sociales et de l’enseignement secondaire. Chacun par le biais de leurs services déconcentrés a un rôle spécifique à jouer. « Le Mestfp par exemple joue le rôle de facilitation des activités et de mobilisation des élèves. Le Masm, à travers les Ddasm, assure la mise en œuvre opérationnelle des activités. Etant des relais sur le terrain, les Gups organiseront les élèves, mettront en place les comités, les pairs éducateurs et ils feront le suivi. Le ministère de la santé veillera à la qualité des kits et des formations. Les jeunes quant à eux, seront les ambassadeurs de la Cédéao pour vulgariser les actions de l’institution sous régionale où qu’ils se trouvent. La représentation de la Cédéao au Bénin coordonne les actions de ce projet en s’appuyant sur l’Ugp. A ce titre, elle a le devoir de compte rendu», a-t-elle détaillé. Sa réussite permettra de l’étendre vers d’autres Communes pour impacter beaucoup d’autres jeunes. Sylvie Houndjrèbo Balley se veut rassurant. « L’hygiène menstruelle ne devrait jamais être une coulisse ou un sujet de honte. C’est une réalité biologique, naturelle qui mérite attention et respect » elle a exhorté parents et éducateurs à encourager la conversation, à être l’écoute et à soutenir nos jeunes dans cette démarche.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)