Des pays comme le Togo, le Maroc et bien évidemment le Bénin, vont prendre part, du 27 au 29 septembre 2024, à la 27ème édition du Mondial de sport tambourin. La compétition aura lieu à Marseille en France. A ce challenge international, le continent africain entend faire forte sensation pour booster la vulgarisation de cette discipline sportive dans les cinquante-quatre (54) nations africaines. C’est du moins ce qu’a révélé lors d’une entrevue avec la presse locale, Jean Louis Gnidokponou, président de la région Afrique du jeu de Balle au Tambourin. Ci-dessous, lisez l’intégralité de l’interview du Béninois.
Le Matinal : Expliquez à nos lecteurs, votre titre qui est le président de la région Afrique du jeu de Balle au Tambourin ?
Jean Louis Gnidokponou : La Fédération internationale du jeu de balle au tambourin (Fibat) est comme la Fifa pour le football. Elle est constituée des fédérations de toutes les nations qui pratiquent cette discipline. Mais, il s’est fait qu’en Afrique, seul le Bénin pratique la discipline et est reconnu par l’instance faîtière. Alors, les dirigeants ont jugé bon de prendre cette dénomination en attendant qu’il y ait d’autres pays pratiquants et pourquoi pas créer une Confédération plus tard. D’où le titre de président de la Région Afrique qui siège à la Fibat tout comme le Bénin.
Comment vous vous êtes retrouvé à ce poste ?
Pour l’instant, seul le Bénin est reconnu comme pays pratiquant le jeu de Balle au Tambourin, seul le Bénin pour le moment a présenté une équipe masculine à la Coupe du monde de la discipline à l’extérieur. À Montpellier en 2022, seul le Bénin a pris part à la Coupe du monde en salle avec l’équipe masculine et féminine. Le Bénin a également pris part à plusieurs reprises, au tournoi international du jeu de balle au tambourin des Pennes Mirabeau qui se déroule à Marseille. Vu ce potentiel et ses différentes expériences, la Fibat a jugé utile de nous nommer pour être l’interface en Afrique. Ce n’est donc pas une élection, mais plutôt une nomination, pour nous et notre équipe pour conduire la promotion de cette discipline sportive en Afrique. Pourquoi moi et non le président de la Fédération béninoise du jeu de balle au Tambourin ? Tout simplement parce que le bureau exécutif de la Fibat a voulu qu’un autre membre du bureau exécutif de la Fédération exerce cette fonction, et le choix a été porté sur ma modeste personne.
Dès votre nomination, qu’est-ce qui vous a été assigné comme cahier de charges ?
L’Afrique est un continent constitué de cinquante quatre (54) pays et vierge en matière de pratique de cette discipline sportive. Je dirai même à part le Bénin en Afrique qui pratique et prend part aux différentes compétitions internationales, aucune nation ne pratiquait ce sport. Soit, il y a eu entre-temps la diaspora sénégalaise et une équipe en Afrique du Sud qui ont fait semblant de pratique. Et comme seul le Bénin a un championnat régulier et prend part à des compétitions internationales, la Fibat nous a donc mandatés pour conduire le processus de développement et de promotion du sport tambourin en Afrique. Le cahier de charges est clair et simple : promouvoir et développer le sport tambourin dans toute l’Afrique en nous appuyant sur les athlètes et officiels techniques béninois. Ceci, avec l’accompagnement technique et matériel de la Fibat. Notre mission est de faire pratiquer ce sport dans toute l’Afrique.
À la date d’aujourd’hui, quel bilan faites-vous de vos actions à ce poste ?
Ce n’est pas une mission facile que le bureau exécutif de la Fibat nous a confiée : promouvoir le sport tambourin dans 54 pays en nous appuyant sur les athlètes béninois. C’est monstrueux dans la mesure où au pays, la promotion peine, quand bien même nous avons une dizaine de clubs. Donc, il faut suffisamment d’athlètes et de formateurs béninois afin de puiser dedans et envoyer dans les autres pays. Dès notre retour avec l’accompagnement de la Fédération béninoise, nous avons entrepris d’entrer en communication avec les pays de la sous-région tels que le Burkina Faso, le Niger, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et le Cap vert. Le Togo et la Côte d’Ivoire ont répondu favorablement et ont envoyé des athlètes et officiels pour se faire former. La Région Afrique a envoyé des formateurs au Togo et en Côte d’Ivoire avec le soutien de la Fédération béninoise du jeu de balle au tambourin et la Fibat. Nous continuons les négociations avec les autres pays cités plus haut et on étale nos tentacules vers le Maghreb. Au Maroc, il y a un arbitre international du jeu de balle au tambourin qui est en France, et nous a demandé de les aider à promouvoir le sport tambourin. Sans hésiter, il a accepté et a démarré le travail. Ce n’est pas facile vu que le matériel est rare en Afrique, mais nous essayons de conquérir petit à petit, les autres pays. Ce qui est certains, le tambourin n’est plus forcément joué au Bénin seul. Le Togo, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Burkina Faso ont démarré. Nous n’allons pas dormir sur ces pays, car le Maroc a démarré au Nord du continent. Nous avons espoir.
Avez-vous des ambitions personnelles pour cette discipline sportive ?
Les ambitions personnelles vont toujours s’arrimer au cahier de charges de la discipline : faire en sorte que d’ici l’horizon 2030, plusieurs pays africains puissent pratiquer ce sport. Pourquoi pas les 54 nations africaines. L’autre souhait est de faire installer très prochainement au Bénin, la fabrique de tambourin, matériel essentiel de ce sport pour desservir le continent et voir comment étendre cette fabrique dans d’autres régions de l’Afrique.
Que dire pour conclure cet entretien ?
D’ici 2040, l’Afrique va faire fort dans ce sport. Merci à Thomas Tossou Dan, un compatriote béninois, président de la Fédération béninoise du jeu de balle au tambourin, qui a amené au Bénin, cette discipline sportive pour l’épanouissement de la jeunesse béninoise et africaine. Donnons-nous la main pour la promotion de ce sport en Afrique.
Propos recueillis par Karol B. Sékou (Coll)