Attendu depuis l’investiture du président Patrice Talon le dimanche 23 mai 2021, le Programme d’actions du gouvernement pour le quinquennat 2021-2026 est prêt. Après les différentes séances d’arbitrage organisées avec les Ministères sectoriels d’une part, et le séminaire gouvernemental tenu le lundi 13 décembre dernier, d’autre part, l’ambitieux programme a été approuvé hier en Conseil des ministres.
On en sait un peu plus sur le Programme d’actions du gouvernement 2021-2026 (Pag II). Très attendu des Béninois et en attendant probablement son lancement officiel en début de l’année prochaine, le Conseil des ministres du mercredi 15 décembre 2021 a approuvé le document après les diverses séances d’arbitrage organisées avec les ministères sectoriels d’une part, et le séminaire gouvernemental tenu lundi 13 décembre 2021. Des détails importants sur le contenu du Programme ont été dévoilés. D’après le compte rendu de la séance hebdomadaire des ministres, on retient que le Pag II est porté par trois piliers que sont : « Renforcer la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance » ; « Poursuivre la transformation structurelle de l’économie » et « Poursuivre l’amélioration du bien-être social des populations ». Il vise à accélérer de manière durable le développement économique et social du Bénin. Fondé sur les objectifs stratégiques du Plan national de développement 2018-2025, les cibles prioritaires de l’Agenda 2030 pour les Objectifs de développement durable (Odd) ainsi que les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Pag II est le seul instrument de pilotage de l’action gouvernementale au cours du quinquennat. A ce titre, les Ministères, les agences et les autres structures étatiques s’en serviront pour la programmation de leurs activités de même que pour l’élaboration et la mise en œuvre du budget de l’Etat des années à venir.
12 011 milliards de FCfa pour financer les projets et réformes
La Pag II est tout aussi ambitieux que le Pag I. En matière de ressources financières, la mise en œuvre de l’ensemble des actions, réformes et projets planifiés au titre du quinquennat va nécessiter la bagatelle somme de 12 011 milliards de FCfa. De cette cagnotte, 3.431 milliards de FCfa sont déjà disponibles. S’agissant de la proportion des ressources publiques, elle représente 48% contre 52% pour le secteur privé. Ce qui veut dire que tous les Béninois aussi bien du secteur public que du privé, seront appelés au financement de ce Programme et à apporter leur pierre à l’édification du Bénin. Quand au volet social, on s’aperçoit à la lecture du compte rendu du Conseil des ministres que le chef de l’Etat avait bel et bien raison d’affirmer à Porto-Novo lors de son investiture le 23 mai dernier que son second mandat sera « Hautement social ». A ce propos, on constate que le volet social prend une part importante dans le Pag II. En effet, outre les impacts sociaux induits par les réformes et projets relevant des deux premiers piliers du document, 3.779 milliards de FCfa sont consacrés aux actions sociales, l’équivalence des 32% du montant global du Pag.
Les salaires des travailleurs revalorisés
Au chapitre des réformes majeures prévues, le Programme d’actions du gouvernement II a inscrit en priorité la revalorisation des salaires des travailleurs. A cette fin, le gouvernement va engager des discussions avec les partenaires sociaux pour s’entendre sur les modalités de sa mise en œuvre. De même, l’Exécutif va œuvrer à rendre l’administration publique plus productive et performante au service du développement économique et social, tout en accordant une place de choix à la réduction du train de vie de l’Etat. La mobilisation des ressources ne se fera pas avec amateurisme. Des outils de gestion moderne ont été déjà mis en place en vue de favoriser l’exécution diligente du Programme. Il s’agit du cadre d’orientation, du cadrage macroéconomique, du mode de financement ainsi que du mécanisme de suivi-évaluation. L’ensemble de ces outils ont été approuvés au cours du conclave gouvernemental. Conscient que c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tresse la nouvelle, le gouvernement n’entend pas mettre de côté les acquis du premier quinquennat (2016-2021). Les succès seront consolidés afin de maintenir le cap pour mieux accroître le bien-être individuel et collectif. Pour veiller à la réalisation diligente des réformes et projets relevant de leur département respectif, les ministres ont reçu chacun en ce qui le concerne, de fermes instructions.
Serge Adanlao