Le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche a effectué une sortie médiatique le vendredi 12 juillet 2024, à Cotonou pour faire la lumière sur l’incident de rappel de l’ananas fruit export du Bénin du marché français.
Dans leur clarification, Dossa Aguèmon, directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, tout est parti d’un auto-contrôle de qualité de l’ananas pain de sucre du Bénin par un distributeur en France. Les résultats de ce contrôle, explique-t-il, ont révélé une teneur de résidu d’éthéphon de 5,9 mg/kg contre la norme de 2mg/kg. Il s’agit d’une seule molécule (éthéphon utilisé pour le jaunissement de la peau de l’ananas) qui est en cause mais a fait l’objet de deux rappels dans les deux circuits de distribution en France. Des explications de Dossa Aguèmon, il ressort que le rappel de produits présentant d’écart par rapport aux standards admis est une pratique courante en Europe et les surfaces de distribution en font au quotidien sur toute sorte de produits de toute origine. Il estime alors que le rappel d’un produit une fois en passant est une alerte et ne saurait siffler le glas de l’expédition de ces produits sur le marché européen. A cette date, insiste-t-il, le profil risque du Bénin n’a pas changé. « Le pays n’a connu que deux cas de dépassement de résidus sur les trois dernières années de présence sur le marché Européen. Pour preuve, dix (10) expéditions d’ananas fruit sur le marché européen conformes aux exigences, pour près de 34 tonnes ont été effectuées depuis l’incident de rappel », a déclaré Dossa Aguèmon. Il rassure qu’aucune raison ne doit susciter des inquiétudes sur la consommation de l’ananas du Bénin. Cela, dans la mesure où le nombre d’incidents est marginal puisque l’éthrélage de l’ananas ne se fait que sur les fruits destinés à l’exportation.
Pas de péril en la demeure
De même, ajoute-il, le marché européen est bien différent de celui chinois qui est demandeur plutôt de l’ananas vert non éthrélé. Il n’y a donc pas péril en la demeure comme tentent de le faire croire certaines langues. Il rassure qu’en l’état actuel des connaissances scientifiques sur le produit, à une dose de 1mg/kg de fruits, il faudrait en consommer plusieurs dizaines de kg par jour durant toute l’année pour courir des risques de toxicité chronique. Cependant, insiste-t-il, la tendance émergente des consommateurs nigérians et sahéliens à demander de l’ananas éthrélé peut constituer un facteur de risque pour l’avenir en absence de mesures adéquates. C’est pourquoi, des mesures ont été prises à la suite de l’alerte pour renforcer l’image et la qualité de l’ananas du Bénin pour rassurer les consommateurs. Il s’agit entre autres de renforcer l’infrastructure qualité (centre de conditionnement, laboratoire etc.); recyclage des acteurs sur les bonnes pratiques aux champs; renforcement de capacités du personnel d’encadrement et de contrôle et renforcer le clustering dans la chaine de valeur ananas export. L’ananas du fruit du Bénin a été rappelé de deux circuits de distribution en France ait intervenu à la suite d’une expédition sur la France de 250 cartons totalisant 3,35 tonnes le 1er juin 2024. Cet incident a coûté la liberté au directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments, Epiphane Hossou, à qui il est reproché de n’avoir pas joué efficacement son rôle. Dossa Aguèmon a été appuyé par Prosper Sagbo, directeur de l’Agence territoriale de développement agricole pôle 7 qui a éclairé sur l’organisation de la chaîne de valeur ananas fruit export et sur le produit éthéphon.
Odi I. Aïtchédji