Face à la montée du professionnalisme et à la présence croissante de joueurs étrangers dans le championnat national, le club de handball béninois Flowers-Cnss a lancé un projet structurant. Il s’agit de la création d’une académie de formation de jeunes handballeurs béninois.
L’objectif est clair : former dès le bas âge une génération compétitive, capable de représenter le club et le pays dans les années à venir. Cette académie vise à détecter les jeunes talents directement dans les écoles primaires. À ce jour, plus de 100 écoliers, principalement des classes de Cm1 et Cm2, ont été sélectionnés pour bénéficier d’un encadrement régulier. Ils s’entraînent chaque samedi matin au Hall des arts, loisirs et sports (Hals) de Cotonou, dans le cadre d’un programme technique adapté à leur âge. Gildas Zounon, entraîneur à Flowers-Cnss, explique : « Le handball béninois évolue vers le professionnalisme, mais si nous ne préparons pas une relève locale, nos clubs seront bientôt composés à 90 % d’étrangers. D’où la nécessité de créer un vivier, un terroir local ».
L’expertise angolaise au service de la formation
Pour donner une réelle valeur ajoutée à ce projet, le club a recruté Armando Tchingando Gumbe, un entraîneur venu tout droit d’Angola, pays reconnu comme la référence du handball féminin en Afrique. Ce dernier supervise les séances avec un accent particulier sur les fondamentaux et la motricité. « Nous mettons en place des exercices défensifs et offensifs simples : passes, dribbles, déplacements. Le but est de poser les bases d’un style de jeu propre à Flowers Cnss », précise le technicien angolais.
Une formation continue jusqu’au collège
L’académie ne s’arrête pas à la détection. Les enfants retenus seront suivis jusqu’à l’obtention du Certificat d’étude primaire (Cep). Ensuite, avec l’appui des ministères de tutelle, ils intégreront un collège public unique et, si possible, une classe sportive Flowers-Cnss, pour permettre un suivi constant. Cette approche vise à garantir une formation continue et homogène, loin des interruptions habituelles qui nuisent au développement des jeunes sportifs.
Vers une nouvelle dynamique nationale
Le projet s’inscrit dans une vision à long terme : structurer les bases du handball béninois dès la catégorie cadette. Actuellement, les jeunes intègrent souvent cette catégorie à 16 ou 17 ans, trop tard selon les encadreurs. « Nous voulons des joueuses de 12 à 14 ans déjà compétitives en cadette, capables de participer à plusieurs championnats et de progresser réellement », a insisté Gildas Zounon. Tous les pôles de détection de Flowers-Cnss se retrouvent chaque samedi au Hals pour une séance centralisée. Sous la direction du coach angolais, les enfants travaillent intensément la motricité et le maniement de la balle, compétences encore faibles chez la majorité des jeunes joueurs béninois. Avec cette académie, Flowers-Cnss ne forme pas seulement des joueurs pour son propre effectif, mais entend aussi servir de modèle pour le développement du handball national. Ce travail de fond pourrait, à terme, alimenter l’équipe nationale et rehausser le niveau global du handball au Bénin.
Léonce Adjévi



