La participation du président Patrice Talon, le mardi 30 août 2022 à Paris, à la Rencontre des entrepreneurs de France (Ref) revêt un caractère historique. Organisée par le Mouvement des entreprises de France (Medef), cette assise, on l’imagine bien, a permis au chef de l’Etat de présenter les innovations, les réussites économiques et les perspectives du Bénin. Une dynamique qui tranche nettement avec l’option dispendieuse et infructueuse des tables rondes des investisseurs dans lesquels beaucoup de pays africains ont englouti une fortune.
La Rencontre des entrepreneurs de France (Ref) est une nouvelle preuve de la détermination du président Patrice Talon à sortir de la diplomatie qui consiste à mener une course effrénée à l’aide étrangère. Une tradition de sébile tendue, très humiliante, mais hélas, érigée en norme en Afrique. Le chef de l’Etat préfère attirer les grands entrepreneurs et les inciter à faire des investissements structurants au Bénin. Ce qui cadre bien avec l’option rupturienne consistant à faire transformer des matières premières sur le territoire béninois afin de lutter contre le chômage et permettre aux finances nationales d’en être plus renforcées. La création de la Zone économique et industrielle de Glo-Djigbé et d’autres pôles de développement devraient bénéficier des retombées de cette offensive économique les mois à venir. Décidément, lorsque Patrice Talon déclarait en Norvège, il y a quelques années, « nous ne sommes pas venus vous demander de l’argent », il était déjà prêt pour attirer des investissements structurants dans le pays.
L’ambition, le sérieux et le labeur
Le président béninois ne fait pas de mystère autour des recettes qui lui ont permis d’engager cette singulière révolution en Afrique. Aux entrepreneurs français désireux de connaître le bâton magique qui lui a permis d’obtenir ce résultat spectaculaire, Patrice Talon répond qu’il n’en existe point. Il s’agit plutôt de trois qualités majeures que l’ancien entrepreneur tire de son expérience personnelle : l’ambition, le sérieux et le labeur acharné. Car, il faut se persuader qu’on est capable d’atteindre le but poursuivi, y travailler avec la rigueur nécessaire mais avec détermination sans faille. Ces trois qualités ne s’accommodent ni de la complaisance ni du populisme. Les chefs d’entreprises français ont été fascinés par la liberté de ton avec laquelle le chef de l’Etat béninois leur a révélé que pour faire avancer le Bénin et en faire un autre pays en construction, il a fallu prendre des décisions difficiles, notamment la « dérégulation de l’environnement du travail », l’encadrement du droit de grève qui a permis de mettre un terme aux grèves anarchiques au Bénin. En quelques années, les résultats sont concrets : de grosses infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, hydrauliques, énergétiques et numériques, ont été construites. De nombreux autres chantiers sont en cours. Le Produit intérieur brut (Pib) du Bénin a doublé en quelques années. Les investisseurs étrangers qui viennent faire le constat sur le terrain tombent sous le charme de la révolution économique et industrielle du Bénin et y entament des investissements. C’est ce à quoi le président béninois a convié hier les entrepreneurs français aussi.
Abdourhamane Touré