Le candidat au poste de président du Front pour la restructuration de la démocratie (Frd), Joël Aïvo, recalé par la Céna pour dossier incomplet, était face à la presse mardi 16 février 2021 à Porto-Novo. Au cours de la rencontre avec les médias, le constitutionnaliste a proposé au gouvernement deux mesures illusoires et irréalistes pour sortir d’une prétendue impasse dans laquelle le Bénin serait plongé.
Débarrasser le Bénin du parrainage à travers une loi dérogatoire et réaménager le calendrier électoral pour la Présidentielle du 11 avril 2021. Ce sont les deux propositions issues du laboratoire à penser du professeur de droit public, Joël Aïvo, candidat au poste de président du Front pour la restauration de la démocratie (Frd) pour sortir de l’impasse virtuelle dans laquelle le Bénin serait plongé. Recalé par la Commission électorale nationale autonome (Céna) pour dossier incomplet, le constitutionnaliste béninois a, au cours de sa sortie médiatique, pointé du doigt de supposés dégâts du mécanisme de parrainage. « Dans ce contexte quasiment monolithique, les dégâts du parrainage sont là, devant nous. Il faut courageusement s’en débarrasser par l’adoption d’une loi dérogatoire reportant l’application du parrainage à la Présidentielle qui viendra à partir de 2026 », a-t-il suggéré. Pour l’agrégé des Facultés de droit, le Bénin peut bel et bien mettre en veilleuse le parrainage. Il suffit juste de procéder comme lors des élections communales et municipales de 2019 au cours desquelles, une loi dérogatoire a été votée pour expliquer et compléter le Code électoral. Cette fois-ci, il s’agira pour les députés de retirer le parrainage du Code électoral le temps d’y revenir en 2026. Cette proposition n’avance en rien le processus démocratique en cours d’expérimentation au Bénin. Bien au contraire, elle va l’enrhumer et éloigner le Bénin des grandes Nations à l’école desquelles le pays s’est inscrit depuis quelques années.
Un réaménagement illogique du calendrier électoral
La seconde proposition du professeur titulaire de droit public qui est également dénuée de toute logique est « le réaménagement du calendrier électoral, afin d’éviter le vide juridique à partir du 6 avril 2021 ». De quel vide juridique parle le conférencier ? Le professeur semble être encore nostalgique de la Constitution du 11 décembre 1990 qui a été modifiée. Ce que les Béninois n’arrivent pas comprendre avec l’universitaire, c’est sa tendance à vouloir remettre en cause la loi fondamentale touchée en respectant une partie de celle-ci quand cela l’arrange et en bafouant d’autres. Le simple fait de se constituer en duo pour déposer son dossier de candidature et de payer la caution de 50 millions de FCfa au lieu de 250 millions est déjà la preuve de la reconnaissance de la Constitution en vigueur. S’accrocher dans le cas d’espèce au 6 avril 2021 comme date à laquelle un nouveau chef de l’Etat doit prêter serment relève de l’irréalisme et de l’illusion. Ce réaménagement du calendrier électoral souhaité pour permettre aux opposants radicaux qui ont passé tout leur temps dans la diversion de revoir leur stratégie pour obtenir les parrainages n’aura pas lieu. Chaque chose en son temps. L’opposition radicale a été suffisamment avertie : une élection se prépare en ayant recours à des spécialistes pour porter assistance dans le respect des lois. Mais Joël Aïvo et les siens du Frd se sont totalement fourvoyés. Ils se sont lancés dans le processus en amateurs sans s’approprier le contenu des lois régissant l’élection présidentielle. Aujourd’hui, le temps n’est plus à perdre. La Cour constitutionnelle va statuer sur les divers recours et rendre ses décisions. Ce sera ainsi la fin du contentieux préélectoral avec la publication de la liste définitive des candidats retenus pour l’élection présidentielle le 22 février 2021. Le vin est tiré, Joël Aïvo et le Frd doivent le boire.