Les fonctionnaires politiques sont à l’abri des détournements. Avant d’en arriver là, il a fallu de profondes réformes dans ce domaine. C’est ce qu’a confié le Chef de l’Etat aux partenaires sociaux et aux membres du patronat mardi 6 décembre 2022, à l’occasion de la réunion sur la revalorisation salariale.
L’actualité liée à la revalorisation des salaires a remis sur le tapis la question des salaires des fonctionnaires politiques. Le sujet revient souvent à la surface des débats et polarise les attentions même s’il reste à maints égards un sujet tabou. Aucun gouvernement depuis l’ère du renouveau démocratique n’a réellement fixé l’opinion sur ce volet. Ce silence laisse libre cours aux commentaires et à la polémique. L’on avance des chiffres qui sortent parfois de l’entendement pour indiquer les salaires que gagnent ministres, députés, directeurs de sociétés et autres autorités politiques. Malgré la volonté de transparence qu’il s’est affiché, le régime de la rupture n’a pas fait évoluer la posture affichée par ceux précédents sur la question. Ce mystère qui plane autour des salaires dits politiques, déclenchent parfois des réactions dans le monde syndical qui se plaint de ne pas être logé à la bonne enseigne. Le régime du Nouveau départ est notamment taxé de faire la part belle aux fonctionnaires politiques au détriment des travailleurs. Le Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) est particulièrement virulent sur la question. A la faveur des échanges du 26 avril 2022, Nagnimi Kassa Mampo n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer les misères faites par le pouvoir aux travailleurs alors que paradoxalement, les fonctionnaires politiques se la coulent douce sous la République. Faux, a rétorqué le président Patrice Talon qui a démonté cette thèse. Pour lui, de nombreuses réformes ont été opérées pour rationaliser les salaires politiques et les arrimer à la normale, conformément à la dynamique que s’est tracée le régime du nouveau départ depuis 2016. Patrice Talon a notamment indiqué que la vertu et la bonne gestion restent le minimum qu’on pourrait exiger de tout fonctionnaire politique. A l’en croire, ce que gagnent les autorités politiques les met à l’abri du détournement. Du coup, certains avantages faramineux qui leur étaient accordés, ont été supprimés. Le chef de l’Etat a notamment confié qu’il n’y a plus de bon d’essence et autres primes exorbitantes qui alourdissaient jadis, le train de vie de l’Etat. « Quand on fait l’effort de rationnaliser et d’instaurer la bonne gouvernance, prenez au moins la peine d’encourager » a lancé le chef de l’Etat aux partenaires sociaux en affichant sa détermination à mettre fin à la pagaille qui caractérisait la gestion des affaires publiques. « On ne va pas rester éternellement un pays de pagaille, de vol de corruption » a-t-il martelé.
Gabin Goubiyi