(Les acquis de 2024 à la loupe)
Au Bénin, l’année 2024 a été marquée par plusieurs actualités notamment l’achèvement des travaux de construction du Centre hospitalier international de Calavi (Chic) et de l’Hôpital de zone de Savè. L’inauguration de ces joyaux sanitaires initialement prévue pour l’année dernière aura finalement lieu cette année. D’autres actions majeures à l’actif du gouvernement en place ont été posées pour un secteur plus rayonnant au Bénin.
Le Centre hospitalier international de Calavi (Chic) et l’Hôpital de zone de Savè dont la construction est financée par le gouvernement béninois n’ont plus été inaugurés en 2024 tel que prévu. Ce sera finalement au cours de la nouvelle année qui égrène ses premiers jours que les deux ouvrages modernes et aux normes internationales vont ouvrir leurs portes au grand bonheur des populations bénéficiaires. D’une capacité de 436 lits répartis dans 18 spécialités regroupées en 8 pôles (urgence et réanimation, cardio-métabolisme, oncologie-gynécologie, digestif et neurochirurgical, cardiovasculaire et thoracique, néphrologique et tête), le Chic est le plus grand hôpital du Bénin et l’un des plus grands et mieux équipés de la sous-région. Il dispose d’équipements médico-techniques de haut niveau, capables de prendre en charge les pathologies les plus complexes. L’établissement hospitalier de standing international Chic sera ouvert à tous les patients. Il se positionne comme un hôpital de référence pour les pathologies nécessitant des réponses adaptées que les hôpitaux de niveau inférieur ne peuvent pas fournir. S’agissant de l’Hôpital de zone de Savè, il a pour grands services la centrale des fluides, le service d’imagerie, les urgences, la buanderie, le service de gynécologie et les hospitalisations. Sa construction avait démarré en 2012 et était prévue pour être achevée en 2014 pour un coût prévisionnel de 8 milliards 040 millions de FCfa , avec l’appui du Fonds saoudien de développement à hauteur de 70%. Malheureusement, le projet était tombé dans l’abandon pour défaut de financement de la contrepartie béninoise. En 2016, suite aux réformes dans le cadre de l’amélioration de la couverture sanitaire au Bénin, l’Etat béninois, avec le leadership du président Patrice Talon, a décidé de reprendre les travaux. Le Conseil des ministres du 6 juin 2018 avait alors décidé du paiement de la contrepartie restante pour un coût global de un milliard 489 millions 046 mille 933 de FCfa. Le 31 août 2017, après les nombreux piétinements, les travaux ont été relancés officiellement avec in fine l’inauguration qui est prévue pour le premier trimestre de cette année. Une fois ces infrastructures construites et mises en service, il faudra un personnel qualifié pour leur assurer une gouvernance à la hauteur des attentes. C’est ainsi que l’idée de mettre à la tête des hôpitaux publics, des médecins formés à la gouvernance hospitalière a germé. Après la formation de ces derniers successivement au Bénin (à l’Institut régional de santé publique Alfred Quanum) à Ouidah et à Rennes en France, sur la gestion des hôpitaux publics, ils ont été déployés à la tête des hôpitaux de zone. La formation s’est déroulée en trois phases. La première phase s’est déroulée de mi-janvier à mi-avril 2022 au Bénin. La deuxième phase a été mise en œuvre d’avril à décembre 2022 à Rennes et la troisième phase de janvier à décembre 2023 au Bénin. Elle a été sanctionnée par un diplôme délivré par l’Université d’Abomey-Calavi avec la mention « En partenariat avec l’Ehesp de Rennes ». A l’issue de leur formation et de leur nomination en Conseil des ministres le 23 octobre 2024, les médecins directeurs d’hôpitaux appelés à servir dans les formations sanitaires publiques du Bénin en présence des présidents des Conseils d’administration, ont été reçus par le ministre de la Santé. A cette occasion, Benjamin Hounkpatin a exhorté ses hôtes à une éthique qui allie le respect des textes et l’orthodoxie financière. « Vous avez le devoir de restaurer une gouvernance de qualité à la tête des hôpitaux publics. Vous avez l’occasion de mettre en œuvre, d’une autre manière, le serment d’Hippocrate que vous avez eu à prêter. L’Etat compte sur vous. Nous avons bon espoir que nous ne nous sommes pas trompés et que ça ira mieux au niveau de la gouvernance hospitalière », a recommandé l’autorité ministérielle. A noter que tous les médecins directeurs d’hôpitaux nommés en Conseil des ministres ont tous pris service. Le transfert renforçant la gestion des transferts des patients vers les formations sanitaires requiert des moyens roulants adéquats. Pour assurer sans faille ce service, l’Etat béninois a acquis des ambulances.
Acquisition d’ambulances pour les hôpitaux
Dans sa politique de renforcement du Service d’aide médicale d’urgence du Bénin (Samu-Bénin) afin de faciliter le système de référence et de contre référence du Bénin et de prise en charge des patients, l’Etat a lancé l’acquisition d’ambulances de dernière génération au profit des 77 Communes du Bénin. Le premier lot de 144 de ces moyens roulants d’un coût global de 7 429 093 480 de FCfa sur une commande de 188 ambulances, a été réceptionné le 17 juin 2024. Les conducteurs desdites ambulances ont été formés au cours d’un atelier de quatre jours lancé le 25 novembre 2024 à Cotonou par le ministère de la Santé. Selon le directeur général de l’Agence nationale de maintenance hospitalière, Dr Olivier Perrot, cette formation de quatre jours au Palais des congrès de Cotonou devrait permettre de renforcer les capacités d’une trentaine de conducteurs de véhicules administratifs qui serviront de relais pour leurs pairs dans les départements afin que tous soient mieux aguerris pour accomplir à bien leur mission: celle de conduire comme cela se doit les ambulances qui seront mises plus tard à leur disposition. Outre l’acquisition d’ambulances, le Bénin a procédé à la mise à échelle de la Politique nationale de santé communautaire.
Mise à l’échelle de la Politique nationale de santé communautaire
Après la phase pilote de la Politique nationale de santé communautaire du Bénin en 2023 dans six Communes, le Bénin a lancé la mise à l’échelle au cours de l’année 2024. Dans les Communes d’Abomey-Calavi et de Sô-Ava par exemple, c’est le 5 avril 2024 que le gouvernement a choisi pour rendre effective la généralisation de cette Politique. Plusieurs autres Communes ont connu l’extension de la Politique nationale de santé communautaire qui est un des projets phares du ministère de la Santé. Son objectif est d’assurer une bonne santé aux populations à travers les actions promotionnelles et préventives.
Un dispositif adopté pour la sécurité des patients
Le Bénin dispose depuis peu d’un dispositif avant-gardiste dédié à la sécurité des patients dans les formations sanitaires. L’initiative a été officialisée le 29 mars 2024 par l’Autorité de régulation du secteur de la santé (Ars) au cours d’une cérémonie solennelle qui a connu la présence du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, et du président de l’Ars, Lucien Dossou-Gbété. Les deux personnalités ont à cette occasion, exprimé leur vision du dispositif. « Une prise en charge où les patients sont activement écoutés et impliqués, garantissant des soins sûrs et exempts de tout risque évitable », dira Benjamin Hounkpatin. Lucien Dossou-Gbété pour sa part, a indiqué qu’avec ce dispositif, le Bénin emprunte « la voie qui mène de l’insécurité vers la porte de la qualité ». Il a, par ailleurs, ajouté que « ce dispositif est conçu pour prévenir les événements indésirables et réduire les préjudices, restaurer la confiance de la population dans les services de santé et promouvoir une culture d’amélioration continue de la qualité ». L’année 2024 a été dédié au déploiement, au suivi et à l’évaluation du dispositif. Ainsi, toutes les Communes ont été parcourues par des délégations de l’Ars pour aller au contact des populations et acteurs du système sanitaire pour mieux faire connaître l’Ars et garantir un déploiement optimal du dispositif pour le sécurité des patients. Après ces descentes sur le terrain, les directeurs départementaux de la santé, les médecins coordonnateurs de zone sanitaire et les responsables d’établissements de santé publics ont été invités par l’Ars pour un exercice de bilan du déploiement et s’assurer que tous les établissements de santé se sont positionnés pour l’évaluation qui aura lieu cette année 2025.
Serge Adanlao