Quelques semaines après la visite de travail au Bénin du président français, Emmanuel Macron, les retombées se précisent. A l’occasion de cette visite, un programme de coopération relatif au partenariat franco-béninois avait été signé en matière de formation professionnelle et de développement du pôle régional d’enseignement supérieur de Sèmè-City et une feuille de route pour la création d’un Institut franco-béninois. Les ministres des deux pays se sont déjà mis au travail.
Une réunion de travail de haut niveau s’est tenue à Paris le 12 septembre 2022, et a permis aux délégations des deux pays de travailler sur la coopération culturelle et la formation professionnelle. Du côté français, il y avait notamment, la Secrétaire d’Etat, Chrysoula Zacharopoulou, chargée du développement de la Francophonie et des partenariats internationaux. La délégation béninoise est constituée de Romuald Wadagni, ministre d’Etat, chargé de l’Economie et des finances, Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Eléonore Yayi Ladékan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Yves Kouaro Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, et Jean-Michel Abimbola, ministre du Tourisme, de la culture et des arts. Au menu des échanges, les axes prioritaires en matière de formation professionnelle que de culture, sur lesquels le Bénin et la France accentueront leur partenariat au cours des prochaines années. On savait, selon les propos des deux chefs d’Etat lors de leur conférence de presse commune à Cotonou, qu’un nouveau Quartier culturel et créatif (Qcc) à Cotonou verra bientôt le jour. Cette nouvelle structure comprendra, entre autres, le nouvel Institut franco-béninois, dont la construction sera prise en charge par le Bénin, une résidence d’artistes dont le modèle reste à définir, et un Musée d’art contemporain. Les échanges ont porté sur les possibilités d’accompagnement français à la réalisation de ces projets. Lors des discussions, la France s’est, par ailleurs, engagée à poursuivre son appui au développement des filières professionnelles, des industries culturelles et créatives, du patrimoine, des archives et de la conservation, ainsi que du tourisme au Bénin.
Accueillir l’exposition des œuvres contemporaines à Paris
Quant au groupe consacré à la formation professionnelle, il s’est concentré sur l’appui français à la Cité internationale de l’innovation et du savoir (Ciis) Sèmè-City. Ce centre moderne et futuriste du savoir a pour ambition de devenir un pôle d’excellence à vocation régionale en matière d’enseignement supérieur et de formation technique et professionnelle. La mise en œuvre de partenariats entre des entreprises et établissements français et l’Agence de développement de Sémè-City (Adsc) est bien avancée et doit se poursuivre. En lien avec le développement de Sèmè-City, le groupe de travail a retenu que l’effort de la France au Bénin se porterait en particulier sur l’appui aux filières de formation dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme et de la culture, selon une approche globale, comprenant la formation de formateurs, la définition des programmes, la certification professionnelle, la mobilité des enseignants ou encore des étudiants et l’appui à la mobilisation de ressources. Les deux groupes poursuivront leurs travaux en format technique, à Cotonou, afin de travailler en binôme sur les détails de ces coopérations. Un travail de suivi s’effectuera également à Paris. Une attention particulière sera portée sur la coordination des acteurs français et béninois, et sur le lien des partenaires européens. La question de la circulation des œuvres contemporaines de l’exposition « Art du Bénin d’hier et aujourd’hui » a été également abordée. Emmanuel Macron avait émis à Cotonou, le souhait d’accueillir à Paris ces œuvres en 2024.
Wilfrid Noubadan