Si en 2016 à la prise du pouvoir par le président Patrice Talon, certains quartiers de Cotonou et certaines communes du Bénin manquait de l’eau potable, un grand effort a été fourni pour pallier cette maldonne. Bien qu’il reste encore du travail pour une couverture intégrale du territoire, un miracle est fait en 9 années de gouvernance du pays.
Les prouesses du gouvernement Talon dans le secteur de l’eau sont perceptibles. Dans son discours sur l’Etat de la Nation prononcé le vendredi 20 décembre 2024, le président Patrice Talon a présenté le bilan sommaire de l’accès à l’eau potable. Ce bilan présente une ferme volonté et des avancées notables. « De 1960 à 2016, c’est-à-dire en 56 ans, il n’y avait que 373 villages qui avaient de l’eau potable. En neuf ans, ce chiffre est passé à 800 villages. Et ces 800 ont été réalisés entre 2021 et 2023. Je dirai que ça dénote d’un manque de volonté de développement de notre pays, parce que réaliser en 8 ans ce que d’autres ont été capables de faire en 56 ans, relève du miracle», a affirmé Janvier Yahouédéhou, coordonnateur des ministres conseillers le samedi 22 mars 2025 lors de la visite des ministres conseillers sur le barrage d’Ayédjoko dans la commune de Savè.
L’accès universel à l’eau potable est un enjeu crucial pour le gouvernement du président Patrice Talon. Dans la ‘’stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030’’, il a décliné les actions entreprises avec pour objectif principal d’assurer à toute la population rurale un accès à l’eau potable. On s’achemine ainsi vers l’atteinte des objectifs au regard des ressources importantes investies ou projetées. « L’eau potable n’arrête pas de gagner de plus en plus de localités et s’établit en cette fin d’année à 80% de taux de pénétration de la population contre 42% en 2016. Le retard que nous avons pris en raison des nombreux échecs de forage dans les régions difficiles est en train d’être rattrapé », a fait savoir le président de la République dans son discours sur l’Etat de la nation.
Un long chemin…
«Sur la période 2022-2030, les besoins financiers annuels atteindront 17 milliards par an, un montant plus proche des montants de la décennie précédente, et viseront d’une part à couvrir la croissance démographique, et d’autre part, à pouvoir subventionner des branchements particuliers pour parvenir au minimum à 50 % d’accès à domicile en 2030 en milieu rural (moins de 2 % en 2016)», précise la stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030. L’objectif général de la stratégie est d’assurer à toute la population rurale un accès à l’eau potable de façon équitable, durable et de qualité, à un coût abordable. Quatre objectifs spécifiques découlent de celui-ci. Il s’agit d’assurer l’accès à une source d’eau potable améliorée à toute la population rurale au Bénin, garantir la disponibilité de l’eau potable de façon continue et durable, assurer en permanence la qualité de l’eau de consommation, garantir la bonne gouvernance du sous-secteur.
Dans cette optique, il a été créé de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr). Elle assure la maîtrise d’œuvre nationale des réalisations d’infrastructures d’adduction d’eau potable (Aep) en milieu rural. En tant que structure unique chargée de la mise en œuvre de la politique, des stratégies de l’État et des projets d’infrastructures en matière d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, sa mission est d’initier, de programmer, de faire réaliser et de suivre les travaux d’infrastructures. Le document ajoute que les communes assurent la maîtrise d’ouvrage des infrastructures d’eau potable en milieu rural pour la fourniture et la distribution de l’eau potable. Elles sont responsables de la connaissance du patrimoine, de la planification communale, de la réalisation des investissements et de la gestion des infrastructures d’Aep en milieu rural comprenant la délégation du service public de l’eau potable à des structures professionnelles. Elles assurent le suivi décentralisé du service public de l’eau potable.
L’accès à une source d’eau améliorée, le pari des gouvernants
Un préalable de bonne gouvernance de l’eau qui témoigne de l’engagement du gouvernement à gagner le pari de l’accès à l’eau, source de vie. C’est heureux de constater que la stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030 est un document de référence qui réorganise le secteur de l’eau. Il y a d’un côté le secteur public, et de l’autre, le secteur privé qui comprend quatre groupes d’acteurs à savoir les bureaux d’études, les entreprises, les fermiers et les délégataires. Ce sont des prestataires privés qui sont, à travers un contrat avec les communes, responsabilisés pour l’exploitation et la maintenance des infrastructures d’approvisionnement en eau potable. Leur responsabilité est définie par le type de contrat qui les lie à l’autorité publique, c’est-à-dire la commune. Dans le contrat d’affermage, la commune loue les actifs à un fermier moyennant une redevance et ce dernier assume le risque opérationnel. Dans le contrat de concession, l’opérateur privé reprend la gestion d’une infrastructure publique pour une période donnée pendant laquelle il assume d’importants risques de financements tels que la réhabilitation et l’extension de réseau. L’opérateur privé assume aussi les risques liés à la gestion et à l’exploitation pendant la durée du contrat. L’accès à une source d’eau améliorée pour toute la population rurale à moins de 30 minutes aller-retour de son domicile, y compris le temps d’attente au point d’eau semble être une réalité en 2021. Le challenge à l’horizon 2030 est que la moitié de la population rurale aura accès à une source d’eau potable améliorée à domicile. C’est un défi pour le gouvernement ainsi que pour les acteurs en charge de la gestion de l’eau. Mais pour les communautés, c’est une préoccupation. Il faut encore plus d’efforts pour impacter les communautés surtout dans les régions de montagne comme l’Atacora, où la disponibilité de l’eau est problématique en période de sécheresse. L’inexistence du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec eau) réduit la marge de manœuvre des mairies, pour intervenir directement en cas de perturbation des réseaux. Depuis les travaux d’extension du réseau en novembre 2022, les petits ouvrages sont à la charge des communes qui tâtonnent dans les dépannages éventuels, pour défaut de ressources. C’est le cas de la commune de Natitingou où les Aev de Yarikou, Sinaissiré, Péporyakou et Kouaterna étaient tombées en panne. Le dépannage des deux premiers est intervenu difficilement, selon nos sources. Les populations ont recouru au cours de cette période aux forages simples pour leurs besoins. Elles appellent le chef de l’État, au regard de ces difficultés conjoncturelles, pour la mise en œuvre des projets de grands châteaux d’eau prévus pour le système d’alimentation en eau multivillage. Si ce projet d’envergure est réalisé, il permettra aux populations d’avoir accès à l’eau potable dans toutes les localités.
Le liquide vital disponible dans les Collines
Un gigantesque ouvrage a été construit à Ayédjoko dans la Commune de Savè pour desservir le département des Collines en eau potable. Il s’agit du projet de renforcement du système d’alimentation en eau potable des villes de Savè, Dassa-Zoumé, Glazoué et environs. Le déficit en eau potable des populations est conjugué définitivement au passé dans les collines. Selon le directeur du développement, de la planification et des études à la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb) David Kodjo, le projet a fait une prise au niveau du fleuve Ouémé pour pouvoir capter l’eau. Plusieurs infrastructures ont été installées notamment des pompes qui ont une capacité de 750 m3 heure qui refoulent l’eau soit vers le barrage soit vers la station de pompage. La station de pompage Sp2 a une capacité de 1500m3 heure et c’est à partir de ces stations de pompage que des conduites ont été posées pour refouler l’eau vers la station de traitement de Gobé. « Tout le traitement se fait au niveau de la station de Gobé. Il y a l’eau brute qui entre et qui sort par de l’eau traitée. Nous sommes sur la digue du barrage d’Ayédjoko et c’est l’ouvrage qui dessert les trois villes en attendant la construction du barrage de Lifo de capacité plus grand, qui est de 12 millions de m3 », a expliqué David Kodjo. Le ministre de l’Eau et des mines, Paulin Akponna, soutient que la prophétie peut être faite que d’ici 50 ans et grâce au leadership éclairé du président Patrice Talon, il n’y aura plus de problème d’eau potable dans les Collines.
Une zone à hydrogéologie difficile
Il faut dire que le barrage d’Ayédjoko est l’un des investissements structurants du programme d’actions du gouvernement 2016-2021 qui vise à faire passer la capacité de production de 70 m3/h actuellement à 1500m3/h donnant ainsi un accès universel durable à l’eau potable à une population de plus de 427.000 personnes dans les trois villes et leurs agglomérations environnantes. C’est la concrétisation de la vision du Président Patrice Talon de mettre définitivement un terme au manque d’eau qui perdure dans cette région des Collines à hydrogéologie difficile. Pour les Collines, plusieurs infrastructures ont été réalisées. Il s’agit du barrage de capacité 2 millions de m3 à Ayédjoko, achevé, Un barrage de capacité 12 millions de m3 à Lifo (travaux en cours) Cinq (05) stations de pompage, deux (02) stations de traitement d’eau à Gobé ( 1500 m3/h) et à Lifo ( 1200 m3/h), six (06) réservoirs et trois (03) châteaux d’eau totalisant une capacité de stockage de 10.350 m3, la fourniture et pose de plus de 290 km de canalisations de diamètres variant entre 75 et 710 mm, divers équipements électriques et électromécaniques, un système moderne de télégestion et la fourniture de 8000 kits de branchements particuliers et la réalisation des mesures environnementales et sociales. D’un coût global de 52,540 milliards FCfa, le projet est financé par EximBank de Chine (94,81%) et la Soneb/Etat (5,19%). Les travaux sont exécutés par l’entreprise Cgc sous le contrôle et surveillance du cabinet China-Water.
Par ailleurs, pour ce qui concerne les perspectives, plusieurs projets sont en cours dans le secteur de l’eau. Se basant sur la réalité géographique et morphologique du pays, le gouvernement a prévu un vaste projet qui aura à la fois à résorber le problème d’eau et celui des inondations. Onze (11) barrages sont prévus pour être construits afin de discipliner l’eau qui vient envahir la partie méridionale en saison de pluie.
L’Agenda 2030 et les Odd
La communauté internationale s’est résolument engagée dans l’amélioration des conditions de vie pour l’ensemble de la population mondiale et en particulier pour les populations des pays en voie de développement. En 2015, les Nations Unies ont formulé les objectifs de développement durable (Odd) qui forment un ensemble d’objectifs et cibles à atteindre dans les secteurs sociaux, économiques et environnementaux du développement durable. L’objectif 6 concerne le secteur de l’eau et de l’assainissement et vise l’accès universel à l’eau potable en 2030. Le gouvernement du Bénin est bien conscient de l’importance du développement social, économique et environnemental pour améliorer les conditions de vie des populations. Il est convaincu que cette amélioration peut se faire d’une façon beaucoup plus rapide. Le programme d’actions du gouvernement présente des projets phares qui doivent accélérer le développement du Bénin. Trois des projets phares concernent le secteur de l’eau : moderniser et développer l’exploitation responsable des ressources hydrologiques, donner accès à l’eau potable à l’ensemble de la population rurale et semi-urbaine et développer les capacités de production et de distribution en milieu urbain et périurbain. Des projets qui visent l’accès universel à l’eau potable pour toute la population béninoise.
Sergino Lokossou