(La construction d’une nouvelle centrale annoncée à Glo-Djigbé)
Tout comme 2020, l’année 2021 s’est aussi déroulée dans des circonstances particulières liées à la crise sanitaire mondiale de la pandémie du coronavirus. Cette situation qui perdure a occasionné de nouveau des retards à divers niveaux dans la mise en œuvre des actions prévues et la réalisation des projets. Elle n’a cependant pas émoussé l’ardeur au travail des cadres du ministère de l’Energie à poursuivre avec détermination la réalisation de l’œuvre de reconstruction et de développement du secteur de l’énergie. Voici les éclatants succès enregistrés au cours de l’année 2021.
Année charnière entre le premier et le deuxième quinquennat du Président Patrice Talon, 2021 a donné l’occasion de faire le bilan du chemin parcouru durant les cinq premières années, d’évaluer les résultats obtenus et d’inventorier les défis majeurs à relever dans le secteur de l’énergie pour son deuxième mandat. Ces résultats témoignent de ce que les choix opérés en 2016 à travers le plan de redressement du secteur de l’énergie sont judicieux. Ils confortent dans la poursuite des actions qui y ont été menées et dans la mise en œuvre de nouvelles, en vue de retrouver une plus grande indépendance énergétique, de développer les énergies renouvelables, de moderniser, restructurer et renforcer le réseau électrique ainsi que de promouvoir l’efficacité énergétique, pour augmenter significativement le taux d’accès à l’électricité et rendre disponible à nos concitoyens l’électricité en quantité suffisante, en qualité et aux coûts les plus bas possibles. C’est bien dans ce sens que se sont inscrites les actions menées au cours de l’année 2021 dans le secteur de l’énergie. Dans le domaine de la production de l’électricité, le ministère de l’énergie a poursuivi la construction de deux nouvelles centrales thermiques d’une puissance totale d’environ 243 Mw, l’une de 200 Mw en Epc à Glo-Djigbé et l’autre de 43 Mw en Ipp par Genesis à Maria-Gléta, au démarrage des travaux de construction en Epc de la centrale solaire photovoltaïque de 25 Mwc à Illoulofin (Commune de Pobè) et dont la mise en service est attendue pour avril 2022 : sa puissance sera portée à moyen terme à 50 Mwc. Outre cela, sous la conduite du ministre Dona Jean-Claude Houssou, il a été procédé à la finalisation des négociations relatives à la construction de quatre autres centrales solaires photovoltaïques en Ipp à Bohicon (15 Mwc), Parakou (15 Mwc), Djougou (10 Mwc) et Natitingou (10 Mwc), soit une puissance totale de 50 MWc. A cela s’ajoutent la poursuite des discussions avec le Groupe Total, deuxième compagnie mondiale en gaz naturel liquéfié, pour la construction dans le cadre d’un partenariat public-privé, d’une unité flottante de stockage et de regazéification (Ufsr), en vue de garantir l’alimentation en gaz des centrales thermiques, en plus de la fourniture par le gazoduc ouest africain ; la poursuite des études complémentaires relatives à la mise en œuvre des projets d’aménagements hydroélectriques multifonctions (électricité, irrigation et gestion des inondations par la régulation des hauteurs d’eau pendant les périodes de crue) de Dogo bis (128 Mw), de Vossa (60 Mw) et de Bétérou (20 Mw) sur le fleuve Ouémé.
Les réseaux de transport et de distribution font peau neuve
Dans le domaine du transport et de la distribution de l’énergie électrique, des avancées notables ont été enregistrées pour le renforcement, la modernisation et la densification du réseau électrique. Elles portent sur le démarrage des travaux de construction de réseaux de transport (lignes et postes haute tension Htb) et de distribution d’électricité (Hta et Bt) du volet Vinci-Energies du Projet d’accès durable et sécurisé du Bénin à l’énergie électrique (Padsbee), un investissement de près de 200 milliards de FCfa ; la poursuite des actions préparatoires au démarrage d’autres volets du Padsbee (volet Badea et Fonds Saoudien, volet alimentation électrique de la route des pêches, etc). Outre cela, le gouvernement béninois a poursuivi la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique dorsale nord 330 kV Nigéria-Niger-Bénin-Burkina ; la construction de la ligne de renforcement dorsale sud Ghana-Togo-Bénin en 330 kV actuellement en cours d’achèvement; le démarrage des études pour la réalisation du projet d’interconnexion électrique 330 kV dorsale médiane Nigéria-Bénin-Togo-Ghana -Côte d’Ivoire ; et les études pour le renforcement de la ligne 330 kV Ikédja-Sakété via Adjégounlè et Onigbolo. Avec l’appui de divers partenaires au développement (Afd, Ue, Bm, Bad, Mca-Bénin II, etc), la Société béninoise d’énergie électrique a poursuivi la mise en œuvre de plusieurs autres projets de modernisation, de restructuration, de renforcement, de densification et d’extension des réseaux électriques dans différentes communes du Bénin ; la mise en œuvre de diverses actions relatives à la reprise en main, à l’autonomisation, à la sécurisation et au fonctionnement harmonieux du réseau de transport d’électricité Htb de la Ceb se trouvant au Bénin.
Des bonds quantitatifs dans l’électrification rurale
Dans le domaine de l’électrification rurale et de la maîtrise de l’énergie, les progrès enregistrés portent sur l’achèvement en cours des travaux de construction de réseaux électriques dans 17 localités rurales sur financement du Budget National et la poursuite de la mise en service de 66 microcentrales solaires photovoltaïques construites dans diverses localités; la réalisation de divers ouvrages d’électrification rurale par raccordement au réseau et en hors réseau sur financement du Fonds d’Electrification Rurale ; la poursuite de la mise en œuvre de la Facilité d’Energie Propre Hors Réseau du Mca-Bénin II pour l’électrification de 127 localités rurales. Au total environ trois cent mille (300 000) personnes seront impactées. On ne saurait occulter la poursuite des actions préparatoires au démarrage du projet d’électrification de 209 localités rurales (sur financement de la BAD), du projet d’électrification de 100 localités rurales (sur financement de la Bidc) et du projet d’électrification par système solaire photovoltaïque de 750 infrastructures socio communautaires dans les zones rurales du Bénin ; et la mise en œuvre de diverses actions de maîtrise d’énergie et de promotion de l’efficacité énergétique par l’installation de lampes d’éclairage public de basses consommations. Soulignons que 845 nouvelles localités rurales sont prises en compte par les projets d’électrification rurale sus mentionnés pour être électrifiées et 1 463 446 personnes seront impactées.
Une nouvelle société créée
En ce qui concerne les réformes et l’amélioration de la gouvernance dans le secteur, l’année 2021 a été marquée par l’opérationnalisation de la Société béninoise de production d’électricité (Sbpe), l’élaboration et l’adoption du document de Politique nationale de maîtrise de l’énergie (Poname), la poursuite de la mise en œuvre de la gestion déléguée de la Sbee, la mise en œuvre des actions préparatoires au post paiement électronique des factures d’électricité, l’amélioration du recouvrement des créances de la Sbee, l’actualisation en cours du plan tarifaire de vente de l’électricité de la Sbee, la mise en œuvre d’un programme d’insertion professionnelle de huit femmes ingénieures du secteur de l’énergie et la mise en place d’une plateforme de collaboration entre les centres de formation du secteur de l’énergie, les entreprises du secteur et le Ministère de l’Energie, une trilogie gagnante.
De belles perspectives pour 2022
Les populations, les artisans et les industriels ont besoin d’énergie électrique et en auront davantage besoin dans les années à venir. Ils ne peuvent pas attendre. C’est pourquoi il est nécessaire de pérenniser les acquis, de renforcer les réalisations en cours et d’en engager de nouvelles. A cet effet, les actions à mettre en œuvre à court et moyen termes par le Ministère de l’énergie s’articuleront principalement autour de la diversification et la consolidation des ressources énergétiques au service de notre autonomie énergétique ; la sécurisation de l’approvisionnement en gaz pour le fonctionnement des centrales thermiques ; l’autonomisation du réseau électrique Htb ; le renforcement du réseau électrique en général et l’amélioration de l’accès aux services énergétiques ; la maîtrise de l’énergie et le développement de l’utilisation moderne de la biomasse énergie et l’amélioration de la gouvernance du secteur, le développement des compétences et la poursuite des réformes sectorielles. Elles devront, conformément au Pag 2, contribuer à améliorer significativement les principaux indicateurs de performances au cours du nouveau quinquennat. Ainsi, la puissance installée, actuellement de 180 Mw, passera à 600 Mw en 2026 ; la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, actuellement de 2%, passera à 40% en 2026 ; le taux de couverture en électricité, actuellement de 49%, passera à 88% en 2026 ; le nombre total d’abonnés de la Sbee actuellement de 720 000 passera à 1 100 000 en 2026 ; la durée moyenne de coupure d’électricité actuellement de 13h passera à 8 h en 2026 ; le taux de perte d’énergie électrique actuellement de 21% passera à 15% en 2026.
Joël Samson Bossou