La Cour suprême sénégalaise a confirmé jeudi 4 janvier 2024 la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis pour diffamation, une peine qui le rend inéligible pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
L’information a été rendue publique par le juge Abdourahmane Diouf et confirmée par deux avocats de l’opposant, candidat déclaré à l’élection présidentielle.
« On a confirmé la peine et les dommages et intérêts. Ousmane Sonko a perdu sur toute la ligne. Il est maintenant totalement interdit de participer à une élection », a réagi un des avocats de l’Etat, El Hadji Diouf, après la décision.
Les avocats de Ousmane Sonko ont esquivé la question concernant l’éligibilité de leur client.
Rappel des faits
Pour rappel, Ousmane Sonko avait été condamné en mars, en première instance, à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de FCfa (300.000 euros) de dommages-intérêts.
En appel au mois de mai et en l’absence de l’opposant, la justice sénégalaise a durci la peine: elle a confirmé les 200 millions de FCfa de dédommagement, mais a porté à six mois l’emprisonnement avec sursis, une peine considérée comme l’excluant de l’élection présidentielle de février prochain.
Cette peine a été définitivement actée par la Cour suprême le jeudi 04 janvier 2024 dans la soirée.
Dans une autre procédure, Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure. Il a été condamné à deux ans de prison ferme. L’opposant ne s’était pas présenté au procès et a été condamné par contumace.
Depuis fin juillet, il est déposé en prison avec d’autres chefs d’inculpation, comme appel à l’insurrection. L’opposant dénonce toutes ces affaires comme des complots visant à l’écarter de l’élection présidentielle.
Mi-décembre, un juge a relancé sa candidature en ordonnant sa réinscription sur les listes électorales, confirmant une décision rendue en octobre par le tribunal de Ziguinchor (sud) qui avait été cassée par la Cour suprême.